Cette « Lettre ouverte à Eric et Franck Girardot », à mettre dans le dossier judiciaire de la société Vivalavi en France, écrite par un investisseur floué. Nous profitons de cette occasion pour rappeler une nouvelle fois à nos lecteurs que la pleine propriété est interdite aux étrangers en Indonésie et que dans ce cas précis, il est tout à fait illusoire de penser pouvoir « enregistrer à Bali des actes de propriété » signés en France sur du foncier indonésien.


Messieurs Eric et Franck Girardot, la société Vivalavi que vous dirigez a entrepris un projet de construction d’un complexe touristique à Bali, appelé Rening Bay, pour lequel vous avez recueilli les fonds de près de deux cents investisseurs. En raison de graves difficultés financières, ce projet est aujourd’hui interrompu. Ma compagne et moi avons reçu jeudi 30 octobre 2014 l’email que vous adressez à ces investisseurs, dans lequel vous annoncez, pour résoudre ces difficultés, différentes démarches parmi lesquelles la vente des six villas situées sur le site de Kerobokan, déjà construit et indépendant du projet ci-dessus. Ma compagne et moi-même sommes propriétaires de deux de ces villas. Je viens par la présente vous enjoindre très solennellement de cesser la mise en vente du site de Kerobokan. Pourquoi ? La première raison est qu’en vendant Kerobokan, comme le précisent plusieurs des journalistes qui ont tenté de décrire la complexité du panorama de la situation de Vivalavi, vous tuez le rêve. Non pas tant le rêve trop tentant, pour de multiples investisseurs, de se constituer un revenu du fait d’un placement réussi, que celui de s’investir dans un projet dont la nature écologique, sociale, éthique et économique donnait à cet investissement la dimension d’une contribution, et pour certains d’une participation, à la construction d’un monde plus équitable. Vous tuez le rêve parce que vous bradez Kerobokan, dont tous les visiteurs témoignent qu’il est un « petit paradis », pour un gain dérisoire au regard des difficultés financières de Vivalavi. La deuxième raison est que pour vendre Kerobokan, vous semblez avoir congédié l’équipe indonésienne qui s’est consacrée à son développement et son animation durant plusieurs années, une équipe dont la professionnalisation était un gage de crédibilité pour les valeurs que vous défendez. En vendant Kerobokan, vous transformez l’image d’un projet éthique en une marchandise où les hommes sont de simples pions entre les mains de comités exécutifs uniquement préoccupés de logiques financières. En revenant sur la vente de Kerobokan, une partie du projet reprend vie. La troisième raison, et non la moindre, est que Kerobokan ne vous appartient pas : vous avez déjà vendu les six villas de ce site à six propriétaires, contrats de vente français à l’appui, six propriétaires qui n’ont pas été consultés pour cette mise en vente. En ce qui nous concerne, ma compagne et moi, nous vous rappelons, et vous ne l’ignorez pas, que ces villas ne sont pas à vendre. Nous vous les avons achetées, et vous vous êtes engagés contractuellement, il y a deux ans déjà, à réaliser l’enregistrement, à Bali, des contrats de vente correspondants, en conformité avec la loi indonésienne. Vous nous avez assuré par la suite que les actes de propriété des villas de Kerobokan étaient en cours d’enregistrement à Bali, dans un pays où les procédures « peuvent être longues ». A ce jour, ma compagne et moi sommes toujours en attente de nos actes d’achat enregistrés à Bali. De ce fait, nous exigeons maintenant que vous nous adressiez ces actes enregistrés, ou que vous fassiez procéder à leur enregistrement, la totalité du prix convenu vous ayant été versée. En résumé, comme nous vous l’avons dit expressément à plusieurs reprises, en privé et lors de la réunion publique du 27 juin 2014 au cours de laquelle vous exposiez votre « plan de sauvetage », nous vous répétons que les villas que ma compagne et moi-même avons achetées ne sont pas à vendre. Jusqu’à ce jour, vous ne semblez pas en avoir tenu compte. L’entendrez-vous aujourd’hui, dans cette lettre ouverte ? Une dernière raison, personnelle cette
fois : Eric, « les yeux dans les yeux », selon l’expression que vous aimez utiliser, vous m’avez personnellement affirmé que vous étiez homme de parole, au point que les écrits n’ont de portée qu’à l’aune de la poignée de main qui les accompagne. C’est pour partie sur la foi de cette assertion que je vous ai donné ma confiance. Je vous demande aujourd’hui d’être à la hauteur de cette confiance ; il y va de votre honneur.



Denis Brochier, le 8 novembre 2 014


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