La mise au point du journal…
Cher Alain B, dans la langue de Molière qui vous est si chère et du haut du tas de fumier que nous semblons partager avec l’ensemble de la communauté française, nous allons apporter quelques éclaircissements à votre courrier.
Tout d’abord, cet événement n’était pas exceptionnel puisque c’était la troisième fois qu’il se produisait à Bali à notre connaissance : une première fois à Ubud il y a plus d’un an, une seconde au Mannekepis en avril dernier (cf. La Gazette de Bali n°72 – mai 2011) et cette fois-ci au Warisan. Quand nous avons assisté à l’événement au Mannekepis, le directeur de la prison était aussi présent ainsi que des détenus et parmi le public, on comptait quelques Français.
Ce qui était peut-être exceptionnel au Warisan, c’était sans nul doute la projection d’un documentaire de 26 mn que vous semblez avoir réalisé puisqu’il porte vos initiales. Après vérification, il semble que ce soit vous qui ayez porté à la connaissance des usagers de FaceBook cet événement et donc que vous en soyez le promoteur ou peut-être même l’instigateur. Pourquoi ne pas nous avoir montré votre documentaire et annoncé cette soirée avant notre précédent bouclage ? Vous tenez à votre discrétion pour des raisons qui vous sont propres et dans le même temps, vous reprochez à la communauté française de ne pas avoir été présente alors que son principal moyen d’information sur Bali est notre journal.
Si vous nous demandez à présent pourquoi nous n’avons jamais rien écrit sur le magnifique travail qu’accomplit Nico Vrielink dans la prison, la raison en sera sans doute plus intéressante que la liste d’arguments développés ci-dessus. Nico et sa famille figurent parmi nos amis, c’est même la seule famille à Bali dont trois membres ont contribué de près à la Gazette et à deux autres de nos publications.
Il n’y a pas de prison modèle sur Terre. Celle de Kerobokan défraie régulièrement la chronique, nous vous renvoyons sur l’incroyable livre de Kathryn Bonella « Hotel Kerobokan, the Shocking Inside Story of Bali’s Most Notorious Jail », un livre censuré en Indonésie. On y apprend comment on organise depuis une cellule l’attaque terroriste de 2005 à Jimbaran, comment on produit des narcotiques dans un atelier de la prison, comment on peut tout y acheter y compris des sorties quotidiennes, comment des tueurs psychopathes sont utilisés pour seconder le personnel pénitentiaire… Patrialis Akbar, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, vient d’interdire aux journalistes l’accès aux prisons. Dans le même temps, nous avons même été choqués de voir dernièrement dans les magazines de nos confrères des séries de mode prises au milieu des prisonniers de Kerobokan… Information vs promotion ?
Nous ne souhaitons pas nous associer aux efforts de communication entrepris pour améliorer l’image de cette prison, constamment sous les projecteurs de la presse nationale et internationale pour ses manquements sans fin, mais nous soutenons de tout cœur l’œuvre de Nico Vrielink et le travail de ses élèves.



La rédaction.

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motard dans la cendre

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merapi novembre 2010

face sud du merapi

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paysage de désolation après le passage des lahar