Sous le titre « Ici, on s’attache rapide », cette anecdote d’un lecteur sur une fin de soirée qui s’annonçait comme une galère et pourtant… Comme quoi, à Bali, il faut toujours croire à son good karma !



Deux heures du matin, après une soirée bien arrosée, je décide de rentrer à la maison. J’enfourche mon enduro et je roule à bonne vitesse. La nuit, il fait bon et la route est libre. Jalan Kunti, alors que je m’apprête à traverser la Sunset, la moto se retrouve en roue libre ! A coup sûr, un problème de transmission. Sur mon élan, je laisse filer jusqu’au début de Kunti 2. Je m’arrête et vérifie : bingo, c’est la chaîne qui a cassé ! Ca ne vaut pas le coup de retraverser à pied pour tenter de la retrouver car il y a peu de chance que je retrouve l’attache-rapide et, de toute façon, je n’ai pas d’outils avec moi. Je me prépare donc à pousser les 4 ou 5 km jusqu’à chez moi. Je suis sportif, il fait frais, j’ai tout mon temps, pas de problème donc, je pousse.



Cela ne fait pas trois minutes que j’avance à bon pas que deux mecs à moto me dépassent et s’arrêtent devant moi : « Mister, Mister, votre chaîne ! » Je les regarde interloqué. « C’est très gentil, les gars. » Le passager s’avance vers moi et me la tend, les pognes pleines de cambouis. « Vous ne la remontez pas ? », qu’il me dit en me remettant aussi l’attache-rapide, incomplète toutefois et donc inutilisable. Je les remercie en leur disant que je m’occuperai de ça demain car la chaîne n’est pas remontable puisque il manque des pièces. Ils s’en vont et je me remets à pousser après avoir enroulé la chaîne au guidon. Trois minutes plus tard, Jalan Gunung Athena, c’est un couple à scooter qui m’arrête. « What’s the problem Mister ? » J’explique. Le pilote dit qu’il va me pousser avec son pied. Jusqu’à chez moi ? Il ne répond pas et commence à me pousser. On passe devant un bengkel. Il veut que je fasse réparer. Par politesse, j’y vais. Mais le gars qui somnolait au milieu de ses pneus explique bien sûr que l’attache-rapide étant incomplète, il ne peut rien faire.



On repart donc. Un peu gêné par tant de sollicitude, je lui dis qu’il peut me lâcher quand il veut, je me démerderais. Il continue de me pousser avec son pied, tout en discutant avec son épouse derrière lui. On avale la Gunung Salak, il va me ramener jusqu’à mon gang. En arrivant, je dis « C’est là ». Il me répond « Ok Mister », fait demi-tour et s’apprête à repartir dans l’autre sens. Je les arrête, veux leur prouver ma reconnaissance. « Attendez, je vous donne uang capek ! » Je sors tous mes biftons dans la lumière de son phare et lui tends 100 000. « Nous, on est Balinais, on aime bien aider », qu’il me dit. Eh ben, demain, vous irez manger et boire à ma santé ! Terima kasih ! J’étais rentré chez moi en 20 minutes. Avec ma chaîne.



René

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motard dans la cendre

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merapi novembre 2010

face sud du merapi

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paysage de désolation après le passage des lahar