David Bowie à Bali

Laurent Green, un fervent admirateur de David Bowie, nous reproche de ne pas avoir consacré assez d’espace dans nos colonnes à la disparition de la star, qui fut un résident régulier à Bali et un grand passionné de l’Indonésie. A cela nous rétorquons que malheureusement, la date de sa disparition coïncidait mal avec nos impératifs de bouclage. Mais nous avons néanmoins publié beaucoup de posts de notre page Facebook au sujet des traces qu’il a laissées ici, puis dans notre édition de mars, nous avons annoncé, certes un peu tard, encore une fois à cause de notre périodicité, que ses cendres seraient dispersées à Bali. Nous nous faisons alors un plaisir ce mois-ci de publier son courrier…
Amoureux de Bali et de l’Indonésie depuis plus de 20 ans, je m’y rends régulièrement et ne manque pas de me mettre à jour des dernières actualités par la lecture de La Gazette. Et c’est parce que celle-ci n’a rien consacré à sa version papier que je me permets ce courrier, en espérant qu’il soit publié dans vos colonnes, d’ici avril je pense, sans qu’il s’agisse d’un poisson ! D’avance, merci pour David ! Et pourtant, il a eu droit à un hommage international, que ce soit en France, aux Etats-Unis, et même dans le Jakarta Post. C’est dans ce journal qu’on apprend notamment qu’il découvrit dans les années 80 l’Indonésie avec l’un de ses anciens amis, Iggy Pop… Dans ce même journal, on le voit torse nu et en sarong, adossé à une maison de type joglo javanais qu’il s’est fait construire sur l’île Moustique. En découvrant son testament, l’une de ses dernières volontés était de voir ses cendres dispersées à Bali. Enfin, pour en terminer avec l’Indonésie, il s’est fait prendre en photo (noir et blanc) en compagnie de sa seconde femme Iman au Mangkunegaran Palace en 1991. Tout ceci ne mérite sans doute pas que La Gazette de Bali lui consacre quelques lignes, en dépit de l’hommage international qui lui a été justement rendu.

Soit, parce que décédé en janvier dernier, LGdB ne pouvait en rendre compte. Quant au numéro de février, le journal de la communauté française décidait de ne parler que d’amour sous toutes ses  formes… Quelle chance, dans son avant-dernier album, il écrivait une chanson : « Valentine’s Day » ! Mais pas de quoi la citer dans la Gazette… Certes, sur son Facebook, La Gazette a mentionné son décès, accompagnant la nouvelle de quelques photos, notamment lors de son séjour à Bali. Ne méritait-il pourtant pas davantage ? Une carrière musicale internationale de cinquante ans, une trentaine d’albums, des rôles d’acteur au cinéma et au théâtre, de la promotion de nouveaux talents musicaux, une générosité d’âme que le monde artistique lui a reconnue unanimement, de l’élégance, de la créativité, de l’avant-gardisme, de la gentillesse, de l’intelligence, de la sensibilité, de l’humilité, du talent, voire du génie. Et combien savent qu’il a rejoint les étoiles pour en devenir sept ? En effet, une semaine jour pour jour après la disparition de la légende de la pop, qui s’est éteinte d’un cancer du foie à l’âge de 69 ans, des astronomes belges ont choisi de rendre hommage à la star... en immortalisant son nom dans une constellation. Oui mais bon, pas de quoi fouetter la Gazette tout de même !

Comment pardonner, à Socrate et à toute son équipe, cette négligence journalistique incompréhensible ? Il se trouve que, parmi les galeries de photographies qui grouillent désormais sur l’île des dieux, l’une d’entre elles a décidé de lui rendre hommage, à Kerobokan. Allez donc vous recueillir devant la Black Star qui brille de mille feux ! Et pardonne-leur, David Bali, ils ne savent pas (toujours) ce qu’ils font !

Laurent Green
 

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motard dans la cendre

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merapi novembre 2010

face sud du merapi

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paysage de désolation après le passage des lahar