Une personne victime d’une arnaque très classique ici à Bali demande de l’aide et des conseils. Pouvons-nous l’aider ? Ceux victimes d’entourloupes similaires par le passé ont-ils des conseils à lui donner ?
Bonsoir, je viens vers vous car j’ai un problème avec une personne habitant à Bali. Je réside en France. Au mois d’avril 2011, je suis venue à Bali et je suis allée dans un magasin de meubles à Kuta. Le personnel ne parlant pas l’anglais, on fait venir M. Rudie Untung qui travaillait pour une boite de transport fluvial afin de négocier l’achat des meubles et le transport avec lui. Chose faite, nous versons un acompte pour les meubles qui devaient être fabriqués et pour la boite de transport. Tout cela avec une facture du magasin et de la boite de transport. A notre retour en France, M. Untung nous envoie régulièrement des mails avec les photos des meubles pendant leur fabrication. Au mois d’octobre, les meubles enfin finis, M. Untung me demande de faire un virement unique - j’aurai ainsi moins de frais - et il paiera le magasin et la boite de transport. Ce que nous avons fait. En novembre, toujours pas de nouvelles, donc j’essaie de joindre M. Untung, qui ne répond pas. Donc je vois avec le magasin de meubles, où on me répond qu’on se souvient de moi et que les meubles sont toujours dans le magasin, mais qu’eux non plus, ils n’ont plus de nouvelles de ce monsieur. Je joins la boite de transport où on me répond qu’ils n’ont jamais entendu parler de mon transport et qu’ils n’ont eu aucun argent ! Le magasin de meubles n’a pas eu d’argent non plus ! M. Untung a donc gardé tout l’argent pour lui et a disparu ! J’ai porté plainte au commissariat de chez moi et j’attends des nouvelles du parquet. Pouvez vous intervenir ou me conseiller quoi faire ? Je vous joins mon dépôt de plainte et me tiens à votre disposition pour vous donner tous les documents en ma possession prouvant les faits. En espérant que vous pourrez faire quelque chose pour moi car je ne sais plus vers qui me tourner. Dans l’histoire, je n’ai pas de meubles et j’ai perdu 2300 euros. Cordialement.
Mme Calikanzaros Sylvie

vol à l'arraché

Une autre histoire, un larcin commun à tous les endroits touristiques du monde, le vol à l’arraché…
Monsieur le consul et autres lecteurs de la Gazette de Bali, depuis des décennies j’aime à venir et revenir à Bali, j’aime à lire et relire la Gazette de Bali et surtout les histoires pittoresques de Monsieur le consul alors, après bien des réflexions, j’aimerais vous conter mon histoire. C’était le 14 décembre dernier, en rentrant de shopping avec une amie sur notre moto, à deux pas de notre pondok, dans une petite ruelle attenante à la Batubelig, un homme venant à contresens s’est arrêté en nous saluant d’un « hello » et, simplement, a pris mon sac que j’avais malencontreusement attaché à la mob et est parti à toute vitesse. J’ai perdu du temps en essayant de redresser la mob et le poursuivre en vain... Je lui ai laissé 300 euros, un portable, mes lunettes de vue et de soleil... Et surtout maintenant, je suis très en colère car des attaques comme celle-ci se répètent pour ainsi dire tous les jours, car dès que je raconte ce méfait, chacun y va de ses multiples histoires. Je n’ai plus du tout envie de revenir à Bali, j’avais un visa de deux mois mais je vais finir mes vacances en Thaïlande, je m’y sens plus en sécurité. Svp : prévenez les touristes et surtout les femmes à moto qu’il y a du danger, car ces vols à la tire peuvent se finir à l’hôpital. Adieu Bali, snifffff !!!!!!!
Joëlle

au sujet d'Anggun

Notre article média du mois dernier qui avait pour thème les petites misères faites à la chanteuse Anggun ces dernières années sur la scène médiatique indonésienne a apparemment été mal interprété par ce que nous devinons être des fans français tombés par accident sur l’article en surfant sur le Net. Ils nous ont envoyé ces messages dans lesquels ils s’expriment de façon pleine et inconditionnelle, de toute évidence la marque des vrais fans !

Article bourré d’erreurs factuelles ahurissantes. Son album « Elevation » (2004) a été certifié 8 x Platine en Indonésie et a généré 3 gros tubes dont « Crazy » qui est devenu un « gold » pour Anggun, encore joué en radio en récurrent. Et « Echoes » (2011) déjà 4 x Platine. Le premier single extrait de ce nouvel opus « Hanyalah Cinta » (version française « Mon Meilleur Amour ») a été classé #1 de l’airplay en Indonésie (septembre dernier). Et si Anggun est si diffusée dans des spots TV pour une marque de shampoing, c’est justement parce que son succès et sa popularité sont au firmament. Bref du journalisme du dimanche...
Antoine

Anggun chantera pour la France à l’Eurovision 2012, mon dieu ?! Mais qu’est-ce que c’est que cette article de merde qui frôle le racisme ??!! Je trouve cet article complètement dégueulasse envers Anggun, qu’est-ce que c’est que cet acharnement ? On dirait un procès ! Si elle est si détestée en Indonésie, pourquoi son concert a été sold out ? Et que son album rencontre un tel succès ??? Critiqué, son départ pour la France ? Au moins, elle a eu l’ambition de partir pour tenter quelque chose de nouveau !
Yao
La réponse de notre chroniqueur des médias indonésiens…
Bien, je vois que quand on parle d’Anggun, ça soulève les passions instantanément. Bravo à elle de déchaîner autant de ferveur de la part de ses fans, c’est bien mérité car elle est sans conteste une artiste extraordinaire dont nous sommes fiers, nous aussi, Français d’Indonésie. Chers Antoine et Yao, permettez-moi d’abonder dans votre sens, Anggun est très populaire ici, comme j’ai écrit dans mon article : « …l’étiquette « go international » lui assure pour l’éternité son statut de diva dans son pays d’origine… » Et vous le confirmez, vous, Antoine, avec vos chiffres détaillés sur ses ventes d’albums en Indonésie. Cet article n’a donc pas été écrit pour contester la popularité d’Anggun auprès des Indonésiens, qui est incontestable, mais pour dénoncer le pseudo procès que lui ont fait certains sur la scène médiatique ces dernières années en raison de son renoncement à la nationalité indonésienne. Aux premiers rangs desquels, ses pairs du show-biz, des politiciens, des officiels et bien sûr les journalistes. Car c’est de cela qu’il s’agit dans cet article de la page média, une rubrique qui existe depuis les premiers numéros du seul journal de langue française d’Indonésie et qui propose de mettre en perspective ce qu’on dit dans les médias indonésiens, ce qu’on dit et comment on le dit. Mais il semble que cet élément essentiel, la raison d’être même de cette rubrique, vous ait échappé. C’est bien connu, l’amour rend aveugle… Sans rancune.
Eric Buvelot

De l'aide pour une famille de Lombok

Une personne émue par les déboires d’une famille de Lombok souhaiterait lui venir en aide. Elle lance un appel…
Je suis française et vis pour quelques mois à Lombok. J’ai rencontré ici une famille qui vit actuellement des moments très difficiles et j’entreprends depuis quelques temps des démarches pour essayer de leur venir en aide. […] Sayuti et Suriah ont 5 enfants dont 2 encore à charge : Pomy, 18 ans et Linda, 8 ans. Ils vivent à Masbagik, dans l’est de Lombok. Comme beaucoup de familles indonésiennes, ils vivent dans une petite maison où ils dorment tous dans la même pièce, qui sert aussi de salon, et ont bien entendu fait un emprunt à la banque pour avoir un toit sur la tête. Il y a peu de temps encore, Sayuti vendait du petit matériel électrique d’occasion et en tirait juste assez de bénéfice pour nourrir la famille.
Les remboursements du crédit ont bien sûr pris du retard et ils commencent à recevoir des lettres de relance qu’ils ne peuvent pas honorer... espérant chaque jour que la petite affaire de matériel électrique d’occasion leur apportera un peu plus, puis un peu plus encore, histoire de se mettre à l’abris avec leurs enfants. Ces derniers temps, victime de vols répétés de la part des employés, la petite entreprise a fait faillite. […] Sayuti n’a pas le choix et, comme ses collègues sans ressource, se retrouve à travailler dans la rue à ramasser les bouteilles en plastique et les papiers. 1 kilo de bouteilles en plastique est revendu ici 12 000 roupies indonésiennes, soit 1 euro (et je vous laisse imaginer le nombre de bouteilles de plastique nécessaires pour atteindre 1 kilo). […] Mais voilà, la banque menace et veut son argent par n’importe quel moyen (environ 4000 euros). […] Bien sûr, il y a les amis et les voisins, mais comme si le malheur était contagieux, plus personne ne leur parle, hormis pour réclamer les quelques roupies préalablement prêtées à la famille pour acheter de la nourriture. […] C’est en accord avec un de leurs fils, Ronie, que je vous écris aujourd’hui. Il a appris ce qui arrivait à sa famille il y a seulement quelques semaines et en a été bouleversé. Ses parents lui cachaient depuis longtemps leurs problèmes d’argent et il n’avait pas été informé non plus de la faillite de l’entreprise de son père. […] Je prends de leurs nouvelles très régulièrement et je sais donc que les choses empirent jour après jour. Ma situation économique ne me permet pas de les aider comme je le voudrais : j’ai deux ou trois fois donné un peu d’argent qui a été utilisé pour payer l’école… […] Je vous remercie sincèrement d’avoir pris le temps de me lire et je reste bien entendu à votre disposition pour toute information que vous voudrez bien me communiquer. Vous pouvez me joindre par mail à l’adresse suivante : cyrielle4284@gmail.com ou sur mon portable au +62 (0)81246443992. Très cordialement et avec toute ma gratitude,
Cyrielle Fayard
Anna Abate, ex-contributrice italienne de notre défunt journal multilingue « The Communities of Indonesia » souhaite attirer l’attention des lecteurs de la Gazette sur le sort des enfants des rues à Bali.

Chers amis, combien de fois avez-vous été abordé dans la rue par un enfant qui demandait de l’argent ? Combien de fois vous êtes-vous demandé s’il était juste de leur donner de l’argent qui finalement encouragerait leur « carrière » de mendiants ? Combien de fois vous êtes-vous senti assailli d’un sentiment dérangeant ? Voilà venu le temps de mener une action ambitieuse qui portera ses fruits, donner aux enfants des rues de Bali une école où ils pourront apprendre à lire et à écrire, à compter et le plus important, à réaliser qu’il existe un autre moyen de gagner sa vie. Oui, ils le peuvent.
Ils peuvent, avec votre aide, briser le cercle vicieux qui les poussera à envoyer dans l’avenir leurs propres enfants mendier qui eux-mêmes enverront leurs enfants et ainsi de suite, les exposant tous à la même violence, génération après génération. Oui, vous le pouvez. Nous ne cherchons pas seulement à récolter des fonds, nous voulons aussi éveiller les consciences et dans la mesure du possible, inviter les gens à engager un peu de leur temps pour ce projet. Car, une fois l’école installée, nous allons avoir besoin de volontaires pour venir faire la lecture ou partager leurs talents et expériences afin d’encourager ces enfants à prendre leur vie en main.
Ce projet est emmené par l’association Yayasan Kasih Peduli Anak (http://ykpa.org) qui, depuis quelques mois, faisait classe sur la plage mais a dû fermer face à la volonté des autorités de ne plus voir d’enfants des rues sur la plage ! La solution envisagée a été de construire une école attenante à l’orphelinat que gère l’association YPKA dans Denpasar. Nous sommes dorénavant parrainés par Investir à Bali, Rudy Art, Tarita Furniture, Warisan et La Gazette de Bali.
Afin de garantir la transparence de ce projet, une nouvelle rubrique sur le site YKPA lui est dédiée : « ABC, une école pour les enfants des rues de Bali » avec une liste des donateurs et toutes les dernières nouvelles en ligne. Bientôt, nous aurons aussi un nouveau logo et si vous désirez lier votre site internet à ce projet, vous êtes plus que le bienvenu. Bali a tant apporté à chacun d’entre nous, il est temps de faire un geste en retour. Faites-vous un cadeau : offrez une école aux enfants des rues de Bali.
Anna, Coordinatrice volontaire du projet
« ABC, une école pour les enfants des rues de Bali »
Contact à anna_abate@hotmail.com

Paris-Bali, 3ème Aller

Ah ! Qu’il me fut difficile de quitter ma France, j’entends par là mes racines familiales, plus ancrées que jamais, ma chair, mon sang de près comme de loin, des parents aux arrière-cousins, ma terre : ma mère. Ah, qu’il me fut difficile de quitter les miens, ceux que j’avais choisis pour amis et même médecins, mes semblables, mes proches, mes complices, mes partenaires, mon équipe, mes doigts de la main. Moi qui croyais avoir fait le deuil de cette notion d’amitié, trop absolue dans mon cœur, donc trop immature, trop dépendante, bref à revoir au prochain chapitre. Je me suis retrouvée piégée par mes sentiments, qui eux n’avaient fait aucun deuil : ceux de partir sans les miens, moi, la constructive, la bâtisseuse, l’idéaliste, la rêveuse.
J’ai quitté mon Pays, ma richesse, mon berceau, celui qui me mit au monde, me fit grandir et devenir ce que je suis : une femme. J’ai quitté le goût, la chatouille du palais, le sucré et le salé, l’éblouissement des papilles, l’encensement des sens. J’ai quitté ma Culture, ses palais architecturaux, ses miroirs, ses peintures, ses flambeaux. J’ai quitté le raffinement du son, de la note, le détail du plaisir, les silences dans la musique, les crescendos et les decrescendos, j’ai nommé Monsieur Jazz, Madame Classique et M. Contemporain, tous réunis en une seule et même radio : FIP ! Le monde de l’innommable, le clone du Céleste. J’ai laissé derrière moi les festivals de jazz, de théâtre, les artisans de l’art, les chercheurs d’infini. J’ai quitté mon Histoire avec ses rois, ses ouvriers de la Beauté qui construisirent un royaume, et ses révolutionnaires. J’ai quitté Mon histoire et tous mes ancêtres que je ne connais pas. Je me demande en écrivant ce que je fais de mon temps alors que je ne connais pas même leurs noms ni leurs histoires, moi qui viens d’eux. Etrange anachronisme, qui fait peut-être nos malaises d’aujourd’hui ! J’ai quitté ma France et je réalise que j’ai moi aussi mon tatouage, moi qui résiste en-corps à cette mode uniformiste, à mon goût trop carcérale. Pas de cobras sur le bras, pas de chenille sur la cheville, pas de cachalot dans le dos. Non, juste un hexagone, gravé à la feuille d’or, en profondeur dans le cœur. Une marque invisible mais indélébile. Je vous ai quittés, tous, toutes et tout, sans comprendre ce que je faisais, le pourquoi de mon déplacement, le bien-fondé de la chose.
Je vous ai quittés parce que j’avais un billet retour. Parce que j’avais un aller pour une île où j’ai encore à vivre, une île et puis sans doute une autre et encore une autre, peut-être à l’infini, dans d’autres pays ou continents. Un aller pour l’horizon. Expédition en cours : Bali. Destination prisée. Je n’ai jamais trop compris pourquoi à ce point là. Sans doute un engouement de mode, un ennui collectif qui tente, pour sortir de son état dépressif, de viser un point dans l’eau. Bali ! A-380 : Touché-coulé ! Et malgré mes lourds bagages qui m’attachent à chez moi comme un boulet enchainé à mon pied, voilà cette île qui me tend déjà les bras ! Ses odeurs, sa chaleur, ses Balinais en pagaille aussi souriants qu’insouciants, son mode de vie décalé face aux tentacules consommatrices et psychotiques de la société moderne, sa montre arrêtée... Je n’ai jamais autant ressenti l’exotisme de ces lieux et la différence profonde qu’il pouvait exister entre la France et ici ! Bali reste encore une indicible poésie, un incontournable charme et ne demande qu’à être aimée. Elle est là, attend, nous regarde. L’aime qui peut, à qui saura en saisir les instants, se mettre à son rythme, faire confiance à la vie qui s’écoule et s’y coule.
Bali ? Un apprentissage, un chemin, une avancée, une douceur pour celui qui lui ouvre son cœur. Des défauts, oui bien sûr, elle en a, comme vous et moi; mais son fond est bon. Il faut juste apprendre à la diriger, comme un cheval, la dompter sans la cabrer, juste ce qu’il faut, puis la laisser nous guider. Bali, fille d’un soir, qui reste dans notre lit plus longtemps que prévu, bien après l’aube d’un surlendemain. Je ne la comprendrai jamais totalement. Et c’est ce charme là du mystère, de l’insondable, de l’étranger et de l’étrangeté qui en fait ses attraits, au point que je ne souhaite même pas les percer. J’aime garder cette distance entre elle et moi, conserver ce qui fait l’intérêt de la rencontre : l’inconnu. Bali insaisissable et mouvante Dame, tellement vivante et surprenante. On s’apprête à l’aimer et elle nous damne. On la châtie, elle nous conquiert pour l’éternité. Bali, un chemin de vie.
Nathalie

policier pickpocket

Encore un courrier qui dénonce la mauvaise conduite de fonctionnaires indonésiens, décidément le thème spontané du forum de mois-ci ! Nous connaissions les policiers corrompus qui cherchent n’importe quelle raison pour aligner les touristes, voici une nouveauté, celle des policiers voleurs, qui agissent comme d’habiles pickpockets. Voilà qui ne va pas arranger la réputation de Bali !

Alors qu'en ce mois de novembre 2011, ma mère et moi nous promenions en scooter à Kuta, nous nous faisons arrêter et contrôler par la police, nos papiers bien en règles et le casque bien vissé sur la tête. Malheureusement, lors de ce contrôle un second policier est intervenu. Alors que nous étions concentrées sur les remarques du premier policier, le second à discrètement ouvert notre porte monnaie et a volé la totalité de nos espèces... Soit 1 800 000 rp. Bien entendu, nous n'apprécions pas ce fait divers. Ce policier corrompu n'en est sûrement pas à son premier essai. À qui se plaindre ? Nous lisons régulièrement la Gazette de Bali même en France et je pense que ce fait mérite quelques lignes. Bonnes vacances à tous les Français et aux autres. Soyez vigilants. Cordialement.
Églantine, France

Une autre réaction à la mésaventure de Vichenou Cleber...

Bonjour, je lis régulièrement votre Gazette puisque je me rends 4 à 5 fois par an a Bali où j'ai quelques attaches dans la société balinaise. J'ai relevé dans votre dernier numéro, la lettre d'une personne ayant été refoulée par l'immigration indonésienne pour cause de faciès, car c'est de cela qu'il s'agirait. Je dois dire qu'en tant que Réunionnais, je suis très surpris par les affirmations de ce monsieur et j'ai du mal à croire à sa version. Je ne dis pas qu'il n'a pas été refoulé, mais je dis que la raison devait être autre. Nombre de touristes réunionnais descendants d'Indiens du Sud, se rendent chaque année en Indonésie, des hommes d'affaires que je connais et ressemblant plus a des Indiens qu'à des Européens vont et viennent et je n'ai jamais entendu qu'un seul ait eu à justifier l'authenticité de son passeport. Mieux, le compagnon de ma fille qui vit et travaille à Jakarta et qui est un descendant d'Indien n'a jamais rencontré le moindre problème et obtenu son Kitas sans aucune réserve. J'ai moi même accompagné ses parents à Noël dernier et nous avons passé l'immigration de Jakarta normalement. Est-ce que la différence vient du fait que les Réunionnais, quelques soient leurs origines lointaines, sont parfaitement intégrés et depuis longtemps dans une société multi-culturelle et ont donc des comportements différents des autres ? Je ne le sais pas, mais en tous cas les arguments de votre correspondant me paraissent inventés et la question que je me pose : dans quel but ?
Gérard Luzi
Rebondissant sur le courrier du Français Vichenou Cleber qui racontait le mois dernier comment les services d’immigration de Jakarta lui avait refusé l’accès au territoire sans raison si ce n’est un évident délit de faciès, un lecteur nous fait part ce mois-ci de son expérience à Kalimantan lorsque des policiers locaux s’étaient mis en tête de l’arrêter, le soupçonnant d’être le terroriste islamiste français Frédéric Jean Salvi.

Le courrier relatant la mésaventure d'un français refoulé à la frontière indonésienne à Jakarta a d'abord été publié sur un forum de voyage francophone. Les quelques internautes ayant réagi à cette histoire ont déploré le comportement hostile des officiers de l'immigration tout en affirmant cependant que ceux-ci étaient malheureusement dans leur bon droit et n'avaient enfreint aucune espèce de règlement.
Si cela est peut-être vrai dans le cas présent (les experts répondront à ma place), et si la corruption qui concerne le plus directement les expatriés est à mille lieues d'être éradiquée, il faut néanmoins souligner que contrairement à une idée répandue, l'impunité n'est pas totale.
En août 2010, j'ai été « interpellé » par la police locale du village de mon épouse, au fin fond du Kalimantan. Motif : mon signalement ressemblait fortement, dixit le chef de la police, à celui d'un islamiste français alors recherché pour actes de terrorisme sur le territoire indonésien (F. J. Salvi) ; même prénom (Frédéric), même taille (grand) et portant également des lunettes !
Convaincus de la mauvaise foi de nos interlocuteurs, mon épouse et moi avons été, après les pourparlers ordinaires, jusqu'à les mettre au défi de nous empêcher physiquement de quitter le village. Excédé, je finis même par arracher mon passeport biométrique flambant neuf (dont l'authenticité était là aussi mise en doute) des mains d'un des policiers. Talonnés par leur 4x4, nous arrivâmes finalement en ville au terme d'un voyage angoissant. A l'aéroport, je passai un coup de fil à l'ambassade de France. On me conseilla, tant que je n'étais pas officiellement placé en état d'arrestation, de poursuivre mon voyage comme si de rien n'était (cette stratégie s'avéra... payante !), tout en soulignant que « dans les cas comme celui-ci » - ah bon, il y en a d'autres ?- la police avait effectivement le droit de m'appréhender pour procéder à des vérifications. Sous-entendu, à cette époque, la police était en droit d'arrêter tous les Français costauds à lunettes (même si Salvi, dont le portrait était visible sur Google Images, n'en portait pas !) et de les enfermer pendant deux jours et deux nuits pour procéder à des vérifications dont on imagine d'ici le très grand professionnalisme.
Mais la vérité était un peu plus nuancée. Un complice au sein de la police locale m'assura que si j'avais alors raconté mon histoire aux services adéquats, le responsable de ces désagréments qui me furent occasionnés aurait pu avoir de gros ennuis et finir par être muté... Confirmant ses dires, de nombreux Indonésiens acquis à ma cause me conseillèrent de « lapor » (déposer) et de « tuntut » (attaquer en justice), des termes dont l'emploi de plus en plus fréquent montre bien le ras-le-bol de la population du cru face à ce type de pratiques...
Comme quoi, face à l'immigration, à la police et à toutes ces administrations gangrénées par d'innombrables « kambing hitam » (brebis galeuses), il existe des moyens d'action légaux. Le tout, et ce n'est pas une mince affaire, étant de savoir actionner les bons leviers. Une idée de futur article pour La Gazette ? ....
Frédéric, Java.

motard dans la cendre

motard dans la cendre
merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar