De la honte d'être français à Bali
Sous le titre « De la Honte d’être français à Bali », un lecteur nous fait part de son mécontentement devant l’absence de la communauté française à la soirée « Art from Prison », organisée le 21 juillet dernier au Warisan…
14 juillet ! Brillante réception, un ambassadeur, un consul, de quoi boire, de quoi manger… mais avant tout, cette fierté d’appartenir au pays des Droits de l’Homme, la France. 21 juillet ! Une soirée exceptionnelle (Art from Prison) au restaurant Warisan, pour soutenir le fantastique projet d’école de peinture au sein de la prison de Kerobokan. Projet initié par un condamné à mort et soutenu par un célèbre peintre (pas français). Projection d’un documentaire sur ce projet, vente de tableaux peints par les prisonniers, vente de T-shirts et de bijoux afin d’assurer le pérennité financière du projet. Tout cela pour des prix ne représentant même pas un mauvais repas dans un des restaurants qui nous abreuvent de publicité dans les magazines et ici même !
Ce soir là, la communauté française (celle des Droits de l’Homme) brilla par son absence, y compris le journal où vous lisez ces lignes. Seuls 4 amis firent une apparition polie ! Certains diront qu’ils ne savaient pas. Cependant l’information avait été relayée à travers Facebook, auprès d’un millier de résidents ! C’est vrai, ce n’était pas une villa ou une propriété à louer dont le réseau social sert de relais commercial ! C’est vrai ce n’était pas une soirée franco-française !
Cependant, ce soir là, l’Indonésie (si souvent critiquée par notre communauté) donna une leçon d’Humanisme et d’Espoir au monde entier. Sept prisonniers de cette école de peinture eurent l’autorisation de sortir de la prison pour participer et le directeur de la prison, en personne, honora de sa présence cet évènement exceptionnel ! Exceptionnel aussi, l’indifférence de notre communauté. AUCUN français ne participa à cette vente ! Finalement, le regretté Coluche avait bien cerné notre peuple, lorsqu’il proclamait dans une semi boutade : « La France a choisi le Coq comme emblème, car c’est le seul animal capable de chanter, les pieds dans la merde ! »
Alain B.
La mise au point du journal…
Cher Alain B, dans la langue de Molière qui vous est si chère et du haut du tas de fumier que nous semblons partager avec l’ensemble de la communauté française, nous allons apporter quelques éclaircissements à votre courrier.
Tout d’abord, cet événement n’était pas exceptionnel puisque c’était la troisième fois qu’il se produisait à Bali à notre connaissance : une première fois à Ubud il y a plus d’un an, une seconde au Mannekepis en avril dernier (cf. La Gazette de Bali n°72 – mai 2011) et cette fois-ci au Warisan. Quand nous avons assisté à l’événement au Mannekepis, le directeur de la prison était aussi présent ainsi que des détenus et parmi le public, on comptait quelques Français.
Ce qui était peut-être exceptionnel au Warisan, c’était sans nul doute la projection d’un documentaire de 26 mn que vous semblez avoir réalisé puisqu’il porte vos initiales. Après vérification, il semble que ce soit vous qui ayez porté à la connaissance des usagers de FaceBook cet événement et donc que vous en soyez le promoteur ou peut-être même l’instigateur. Pourquoi ne pas nous avoir montré votre documentaire et annoncé cette soirée avant notre précédent bouclage ? Vous tenez à votre discrétion pour des raisons qui vous sont propres et dans le même temps, vous reprochez à la communauté française de ne pas avoir été présente alors que son principal moyen d’information sur Bali est notre journal.
Si vous nous demandez à présent pourquoi nous n’avons jamais rien écrit sur le magnifique travail qu’accomplit Nico Vrielink dans la prison, la raison en sera sans doute plus intéressante que la liste d’arguments développés ci-dessus. Nico et sa famille figurent parmi nos amis, c’est même la seule famille à Bali dont trois membres ont contribué de près à la Gazette et à deux autres de nos publications.
Il n’y a pas de prison modèle sur Terre. Celle de Kerobokan défraie régulièrement la chronique, nous vous renvoyons sur l’incroyable livre de Kathryn Bonella « Hotel Kerobokan, the Shocking Inside Story of Bali’s Most Notorious Jail », un livre censuré en Indonésie. On y apprend comment on organise depuis une cellule l’attaque terroriste de 2005 à Jimbaran, comment on produit des narcotiques dans un atelier de la prison, comment on peut tout y acheter y compris des sorties quotidiennes, comment des tueurs psychopathes sont utilisés pour seconder le personnel pénitentiaire… Patrialis Akbar, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, vient d’interdire aux journalistes l’accès aux prisons. Dans le même temps, nous avons même été choqués de voir dernièrement dans les magazines de nos confrères des séries de mode prises au milieu des prisonniers de Kerobokan… Information vs promotion ?
Nous ne souhaitons pas nous associer aux efforts de communication entrepris pour améliorer l’image de cette prison, constamment sous les projecteurs de la presse nationale et internationale pour ses manquements sans fin, mais nous soutenons de tout cœur l’œuvre de Nico Vrielink et le travail de ses élèves.
La rédaction.
au sujet de Tami Grende à Roland Garros
Au sujet de l’article sur la jeune joueuse de tennis belgo-indonésienne Tami Grende publié le mois dernier dans le Café des Sports, notre spécialiste Michel Schmit a relevé une erreur…
Concernant l’article publié sur Tami, il y a une erreur sur la fin, cela n’est peut-être pas important mais je voulais le signaler afin que la gazette le sache au cas où d’autres le signaleraient aussi. Je souhaite de tout cœur que Tami participe à Roland Garros et je crois qu’elle y arrivera assez rapidement tellement est grand son talent. Malheureusement, elle ne pourra pas avoir l’honneur d’être la 1ère Indonésienne à y participer car au mois deux joueuses l’auront devancée. Il s’agit en 1er de Yayuk Basuki qui a été un moment 18ème mondiale et qui a dû participer à une dizaine de Roland Garros, aussi bien en simple qu’en double. En 2ème, Angelina Widjaya qui y a remporté le tournoi junior battant en finale la Russe Dinara Safina qui devenait N°1 mondiale quelques années plus tard. En revanche, Widjaya, trop souvent blessée n’a jamais confirmé par la suite et a rangé très vite sa raquette. Amitiés.
Michel
Les coulisses des nuits balinaises
Un mot d’un fêtard sur les périlleuses rencontres de la nuit. « Marchons, marchons, trainons dans la nuit / Les gens s’écartent, comme ils nous fuient / Têtes de fauves lâchées dans les rues / Couloirs glacés sur le Bienvenüe », à Kuta donc, comme dans une chanson d’Extraballe, groupe rock parisien d’un autre temps…
Un samedi soir, 3h du matin, je sors du Sky Garden. J’arrive au mémorial et vois un attroupement. Je m’approche donc et vois alors un Indonésien blessé, coincé sous sa mobylette, et à côté de lui deux autres Indonésiens apparemment énervés contre lui. Une touriste essaye de calmer les deux excités, ce à quoi on lui répond qu’elle n’est pas une locale et que ça ne la regarde pas. Après quoi, un des excités écrase violemment son casque sur la tête du blessé, puis le deuxième plein de courage, adresse un coup de pied dans la tête de l’homme à terre, qui gît maintenant sur le béton, la tête en sang. Et pendant ce temps là, tout le monde regarde et les deux militaires à l’entrée du Sky Garden fument leurs cigarettes tranquillement pendant que le responsable de la sécurité appelle ses boss pour savoir quoi faire. L’autre côté des nuits balinaises et l’hypocrisie des agents de sécurité.
Guillaume
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