Hélène Le Touzey, la mère de Michaël Blanc, ce Français incarcéré en Indonésie depuis fin 1999 pour trafic de stupéfiants, adresse ce message de remerciement à tous les gens qui les ont aidés et soutenus pendant toutes ces années difficiles. Nous avions prévu de publier ce message en février, dans la foulée de la libération conditionnelle de Michaël, malheureusement le texte nous est parvenu juste après le bouclage. Nous le publions ce mois-ci.


Après plus de 14 années d’enfermement, Michaël a obtenu une libération conditionnelle. Quel bonheur et quel soulagement ! Michaël peut maintenant vivre. Nous n’avons pas été seuls. Beaucoup de personnes indonésiennes et françaises nous ont soutenus pendant toutes ces longues démarches et les moments de découragement. Citer tout le monde est une tâche ardue. Il faudrait la Gazette entière ! Nous avons rencontré beaucoup de compréhension et de soutien. Une vraie famille.


Michaël, ainsi que toute notre famille, vous remercions tous infiniment et vous sommes sincèrement, très reconnaissants. Merci.

Hélène Le Touzey

Les problèmes d’insécurité sont de plus en plus fréquents à Bali, nous ne pouvons le nier. Voici le témoignage d’une lectrice qui interpelle le journal sur les conseils qu’il donne en la matière, des conseils qu’elle estime inadéquats à la situation actuelle…



Bonjour à toute l’équipe, je ne sais pas si ce genre de choses se fait, mais j’aimerais vous suggérer d’aborder un sujet pour la Gazette. Je vis à Bali depuis 4 ans (Denpasar puis Sanur) et plus ça va et moins je me sens en sécurité. Je ne sais pas si c’est un sentiment partagé par beaucoup mais en tout cas, depuis 1 an, les épisodes malheureux autour de moi se répètent. J’ai trouvé un article sur Internet datant de 2011 où vous disiez : « Les agressions de touristes à Bali et en Indonésie sont rarissimes, pour ainsi dire inexistantes. C’est un pays très sûr où l’on peut sortir à toute heure du jour et de la nuit sans encombre. A noter aussi que les motos et mobylettes ne sont pas pourvues d’antivol pour la bonne raison qu’il n’y a pas de vol. On note cependant quelques cambriolages. »

Et c’était mon discours aussi jusqu’à présent, mais ça ne l’est plus. En moins d’un an, à 3 reprises des gens se sont introduits chez moi (alors que j’étais présente), et à 6 reprises des gens de mon entourage se sont fait voler leur sac à main à moto (1 Indonésienne, 5 Françaises, toujours seules). Quand on voit l’action de la police suite au dépôt de plainte… mis à part vous demander 50 000 rp et vous draguer au passage… rien n’est fait. Donc, on ne déclare même plus, on se dit que ça ne sert à rien. 

On m’avait conseillé de porter mon sac en bandoulière pour décourager les voleurs. Cela semblait une bonne idée, sauf qu’une amie à moi s’est fait trainer sur le bitume sur plusieurs mètres pas plus tard qu’avant hier (d’où mon email,  je pense être encore choquée). Donc je me dis qu’il vaut
peut-être mieux le porter sur l’épaule et je préfère que seul mon sac s’envole et non ma peau (ou pire) en plus. Pour l’instant, je ne me sens en sécurité qu’à l’arrière de mon copain car je me dis que les voleurs n’oseraient pas attaquer une femme avec un homme, de surcroit un homme Indonésien, mais peut-être suis je seulement naïve.

Savez-vous s’il existe un moyen de faire remonter ces informations afin d’espérer une action quelconque ? Existe-t-il une association qui tente de sensibiliser le gouvernement et les autorités locales à ces questions ? Je pose la question avec peu d’espoir d’une réponse, je vous avouerais…

La police s’en moque a priori, le banjar de mon quartier n’a pas l’air très réceptif non plus. Donc je me dis que si vous en parlez dans la Gazette, ça peut sensibiliser les gens à faire plus attention et donner des astuces ou conseils. Merci pour vos commentaires. Bonne journée.



Anne



La réponse de la rédaction…


Bonjour Anne, merci pour votre message. C’est vrai que ma fiche sur la sécurité date un peu, les choses changent à Bali. Je rechigne un peu à la mettre à jour parce qu’il est difficile d’admettre que le niveau de sécurité s’est dégradé, on aime se complaire dans l’idée qu’on vit à Bali loin des maux des pays développés.

Je me sens bien désolé pour votre amie victime de cette agression, j’espère qu’elle n’est pas trop gravement blessée.  Oui, il y a de plus en plus de vols à l’arraché à deux-roues avec parfois pour conséquence des chutes assez graves des victimes. Les voleurs passent un très mauvais quart d’heure quand ils se font attraper, il semble qu’il n’y ait jamais de procès… surtout quand ils viennent des îles avoisinantes.

Le conseil qui est donné aux femmes à Bali, surtout sur la zone de Kuta, c’est d’enfermer leur sac sous la selle de leur deux-roues. Quand on se fait agresser, c’est nécessaire d’aller en faire état auprès de la police, pas vraiment parce qu’ils vont se mettre aux trousses des détrousseurs mais parce que ça va entrer dans les statistiques de délinquance et ça leur permettra d’avoir des moyens supplémentaires pour lutter contre ces voleurs. C’est le sens du discours que nous avait tenu un policier en février 2013  lors d’une réunion au restaurant Métis sur ce sujet intitulée « Crimsafe Information Evening ». Un intervenant en arts martiaux et auto-défense rappelait l’importance de ne pas chercher à lutter contre l’agresseur, jamais. Enfin, c’est une Australienne, policière à la retraite, qui était à l’origine de cet événement, c’est elle qui anime et compile les témoignages recueillis sur  la page « Mugged in Bali » de Facebook. Je vous invite à y témoigner vous aussi ainsi que votre amie.

Concernant les cambriolages et autres agressions dans les maisons, il suffit d’observer les villages traditionnels balinais pour comprendre que les habitants de l’île se prémunissent contre les agressions en vivant de manière très regroupée. En cas de pépin, il suffit de taper quelques coups sur le kulkul et tout le monde sort avec sa sabit à la poursuite du voleur. Avec la dispersion de l’habitat comme on l’observe par exemple sur la zone de Canggu, les étrangers s’exposent dans leurs maisons isolées, c’est un peu l’occasion qui fait le larron. Il faut tâcher de vivre dans des gang plutôt que dans une maison isolée avec vue imprenable sur les rizières et accès direct pour voleurs de tout poil. J’ai remarqué à la réunion de l’an dernier qu’il y avait une majorité de nouveaux arrivants, plutôt aisés, plus très jeunes et ne parlant pas du tout l’indonésien. Ils ne connaissent pas du tout les us et coutumes de Bali et sont donc plus exposés que toutes les autres catégories de population aux agressions et autres indélicatesses.

Les banjar ne sont pas très réceptifs à ces problèmes. On croyait jusqu’à présent que les voleurs ne se recrutaient que dans les îles voisines mais on découvre avec effarement que les plus gros coups sont le fait d’habitants de l’île qui croient certainement à leur impunité. On m’a rapporté cette semaine qu’un couple de touristes chinois avait été détroussé sur les bords de la rivière Ayung par des jeunes du coin…  Eh oui, tout change à Bali même si on est encore bien loin du niveau d’insécurité qui règne même simplement dans les petites villes françaises. Voilà, j’espère que mes commentaires à votre courrier vous apporteront un peu d’aide. Bien cordialement,



Socrate Georgiades

Une réaction au billet « Benesari » de Romain Forsans du mois dernier sur les étrangers résidant à Bali qui aiment rouler sans casque à moto.



Cher Romain, que de véhémence dans cet article corrosif que tu dédicaces aux nombreux inconscients qui osent braver les dangers des routes balinaises en pétaradant sur leur deux-roues sans casque. Loin de moi la volonté de vouloir remettre en question l’idée de fond qui est l’inconscience d’une telle pratique, je note que tu passes complètement à côté de la raison principale qui pousse certains de nos congénères à préférer l’inconfort et le danger de la vitesse les cheveux dans le vent : ce que nos amis anglo-saxons qualifient de « lifestyle ».



Qui ne s’est jamais laissé emporter par cette sensation de liberté que peut provoquer une conduite sans casque, avec son effet à la fois grisant et décontractant ? Rajoutons une clope au bec et une paire de fausses Ray-Ban et certains se prendront déjà pour James Dean ou pire, Johnny Halliday. Naturellement, ils auront l’impression d’être perçus comme tels, renforçant ainsi leur impression d’appartenir à « l’élite » des gens libres, rebelles et décontractés.



On vient souvent à Bali pour se la couler douce et pour certains, il est important que cela se transmette aussi dans l’attitude et l’image renvoyée. Ni éphèbe, ni fataliste, la plupart de ces spécimens mettant ainsi inutilement leur vie en danger relèvent donc plus du bobo, avide d’afficher une nonchalance propre à la vie sous les cocotiers. Comme nous le regrettons tous les deux, cela se fait en dépit du bon sens et au détriment des règles les plus élémentaires de sécurité. Malheureusement, les statistiques locales de « l’insécurité routière » et les faits divers ne manqueront pas de nous le rappeler.



Tu nous as habitué à plus de pertinence et, comme sur le terrain de foot après une lourde chute maladroite, une mauvaise passe ou un tir qui y ressemble, tu pourras compter sur nos encouragements : « Allez Romain! C’est pas grave ! » A très bientôt!



Benjamin Casteillo

En écho à notre cover-story sur le ramassage des déchets initié par les guides francophones de Bali, cette autre initiative de la fondation Anak, dans son fief de Pakisan, relatée par une donatrice et membre active de cette association créée par Christine Grosso. Les lecteurs de la Gazette sont familiers du travail d’Anak Bali puisque le journal rend compte de ses activités depuis plusieurs années.


Je me permets de vous faire un rapport sur la cérémonie balinaise ayant précédé les premiers pas du nouveau projet « Pakisan propre ensemble ». Des poubelles publiques installées, ramassées et triées, un beau camion rouge, un recyclage organisé des déchets, éduquer grands et petits pour fabriquer un compost naturel avec les déchets organiques et intéresser tous les villageois, enfants, grands et petits, parents et anciens, école et chefs de village, à cette magnifique initiative d’Anak Bali.




Les enfants sont en effet les premiers à éduquer et ce sont eux qui éduqueront leurs ainés, sans aucun doute ! Le programme d’Anak est ambitieux : faire de Pakisan le premier village propre de Bali ! Un exemple pour tous ! Quel plaisir ce sera
de disséminer cet exemple dans tout Bali très
prochainement ! Un an doit suffire pour essaimer cette belle initiative à succès ! Pour nous, nos enfants, notre planète, pour la beauté de Bali et conserver son titre d’île
magnifique ! Car, que faire d’un joyau comme Bali, l’île des dieux alors qu’elle est envahie, infestée de plastiques et de déchets en tous genres et en tous lieux, sur terre comme sur mer ! Tellement dommage ! Il est possible d’y remédier avec une action d’envergure ! Et Anakbali.org à Pakisan vient de donner le coup d’envoi. Bravo ! 



Le vendredi 31 janvier, 9h à Pakisan, au centre de la yayasan… Tout le monde est prêt ! Le président balinais de la fondation Anak, Nyoman, m’accueille, la très belle présidente espagnole Griselda (une icône !) et son époux Julio, toute les équipes Anak d’Ubud, d’Amed, de Singaraja sont présentes, le village aussi, ses représentants et chefs de village qui à leur tour me sont présentés. Toutes ces dames qui ont préparé les offrandes et un babi guling. […]. Enfin les offrandes autour du camion et ce petit cochon croquignolet et croustillant sera dévoré en un temps record par les nombreux invités et enfants présents.



10h30. […]. Les premières prières commencent avec les maitres de cérémonie, puis  le holy man arrive assisté d’une dame du village au visage de bonté, ils entourent le camion et les petits temples de la yayasan. Puis les chants des hommes, puis le  discours du président Nyoman, les présentations des présidents de France (Christian Ratoret, co-fondateur avec « mama » Christine Grosso, retenue en Europe, qu’on appelle « papa » Christian),  d’Espagne (Griselda)  et de Nelly  (moi qui vous écris), l’heureuse donatrice ! […]. Sur les tee-shirts orange que nous portons tous, pour la partie haute, avec sarongs traditionnels et ceintures jaunes pour les dames, et les deux sarongs superposés pour les hommes, il est écrit : « Ensemble, Pakisan devient vert ». Si ce n’est pas nous qui le faisons, qui le fera ?



Et je propose d’emmener toute la troupe faire le premier ramassage de toute la rue, de la route principale (facile, il n’y en a qu’une !). Ramasser symboliquement et effectivement les plastiques. Tous le feront avec joie, parfois déguisée. Quelques photos  pour vous donner envie de participer à Anak Bali comme moi et les déjà 200 membres conteurs de cette remarquable petite fondation qui abrite, accueille, aide, éduque, loge, nourrit lorsque nécessaire, remplace père ou mère ou les deux parfois, pour  230 enfants à ce jour. Le tout récent pensionnat de Singaraja abrite déjà 35 teenagers, tous aux bons résultats scolaires et au grand sourire. Même avec le minimum et orphelins ! Une leçon d’humilité et de courage pour nous les nantis ! 



Je souhaite un grand succès à « Anak Pakisan propre » ! Je suis sûre que le modèle en place suscite déjà des envieux ! Venez nombreux, le modèle Pakisan est à dupliquer avec joie !  Pour votre village aussi ! 



Nelly Grosjean

motard dans la cendre

motard dans la cendre
merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar