Extrait du courrier du New York Times au sujet des attentats du 13 novembre

« La France représente tout ce que les fanatiques religieux du monde détestent : profiter de la vie sur Terre de plein de petites manières différentes : une tasse de café parfumé avec un croissant au beurre, de belles femmes en robes courtes qui sourient librement, l’odeur du pain chaud, une bouteille de vin partagée avec des amis, un peu de parfum, des enfants qui jouent au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, ne pas s’inquiéter des calories, flirter et fumer et profiter du sexe hors mariage, prendre des vacances, lire n’importe quel livre, aller à l’école gratuitement, jouer, rire, se disputer, se moquer des religieux comme des hommes politiques, laisser l’inquiétude sur ce qu’il y a après la vie aux morts. Aucun pays sur Terre ne vit sur Terre mieux que les Français. Paris, nous t’aimons, nous pleurons pour toi. Tu pleures ce soir, et nous sommes avec toi. Nous savons que tu riras encore, chanteras encore, feras l’amour et guériras, car aimer la vie est en ta nature. Les forces des ténèbres reflueront. Elles perdront. Elles perdent toujours. »
New-York Times.

A la mémoire des victimes des attentats du 13 novembre à Paris

Pour honorer la mémoire des victimes des attentats du vendredi 13 novembre à Paris, la Gazette de Bali a organisé un rassemblement le lundi 16 novembre à 18h sur la plage de l’hôtel Tugu, Jl. Batu Bolong, à Canggu. Des fleurs et des bougies, avec comme mot de passe : « Fluctuat nec mergitur ». Vous êtes nombreux à être venus pour vous recueillir et partager une généreuse pensée pour les victimes et leurs proches ainsi que propager la paix et l’amour. Cela a résonné dans l’Hexagone, comme en témoigne ces messages de remerciement sur notre page FB…
 
Audrey Pont Wahou ! Bravo smile emoticon
Like · Reply · Message · November 16 at 8:08pm

Philippe Durney MERCI LES AMIS
Like · Reply · Message · November 16 at 8:11pm

Delphine Lemesle Merci heart emoticon
Like · Reply · Message · November 16 at 8:16pm

Stéphane Clément Merci à vous
Like · Reply · Message · November 16 at 8:18pm

Catherine Crombez-Deblaton Merci heart emoticon
Like · Reply · Message · November 16 at 8:26pm

Marie Borgel Merci c’est un moment ou la solidarité à plus que jamais
du sens et de l’importance
Like · Reply · Message · November 16 at 8:26pm

Vanessa Dv Merci Bali
Like · Reply · Message · November 16 at 8:27pm

David Martin Merci Bali !
Like · Reply · Message · November 16 at 8:30pm

Martine Sandrin Merci
Like · Reply · Message · November 16 at 8:47pm

Philippe Drouin Merci Bali !
Like · Reply · Message · November 16 at 8:50pm

Sonia Attrazic Bonin Merci
Like · Reply · Message · November 16 at 9:19pm

Bénédicte Vicario Merci pour ce moment de solidarité à l’autre bout
du monde !
Like · Reply · Message · November 16 at 9:46pm

Sylvie Lang Merci heart emoticon
Like · Reply · Message · November 16 at 10:08pm

Franck Metay pensee solidaire . Vive notre republique
Like · Reply · Message · November 16 at 10:35pm

Audrey Beurel Merci . Bali heart emoticon
Like · Reply · Message · November 16 at 10:42pm · Edited

Sandra Scheinpflug heart emoticon
Like · Reply · Message · November 16 at 10:48pm

Santi Komang Peace love unity
Like · Reply · Message · November 16 at 10:59pm

Magalie Sapin Gaillard Merci Socrate Georgiades de nous avoir permis
de nous réunir.......
Like · Reply · Message · November 16 at 11:07pm

Marcel Luyken Merci Bali.
Like · Reply · Message · November 16 at 11:18pm

Dominique Riom Merci à vous tous heart emoticon
Like · Reply · Message · November 17 at 12:04am

Stéphane Dehedin merci Bali , ( peace & love )
Like · Reply · Message · November 17 at 12:25am

Genevieve Dupré Vive la France et vive Bali
Like · Reply · Message · November 17 at 12:45am

Christine Tersenyum Merci Bali
Like · Reply · Message · November 17 at 12:48am

Emilie Daffis merci Bali heart emoticon
Like · Reply · Message · November 17 at 2:25am

Franck Dingreville Merci pour votre soutien
Like · Reply · Message · November 17 at 4:08pm

Morsure de requin à Sumbawa

 
Nous avons publié dans cette page forum un nombre conséquent de courriers de lecteurs se plaignant des terribles services de santé indonésiens qui, il faut bien le dire, sont parmi les plus déplorables au monde, … Cette fois, sous le titre étrange « Le Galeocerdo Curvier et les infirmières de Sumbawa. Octobre 2015 », nous sommes heureux de passer cette lettre d’un surfeur mordu ravi des soins qu’il a reçus…
 
Pour une première visite à Sumbawa, elle restera mémorable. Si je n’ai plus la Gazette sous la main ou que ma mémoire continue de faiblir, un rapide coup d’œil à mon mollet gauche me permettra de me souvenir des heures intenses vécues à Rantung Bay / Ouest Sumbawa, le jeudi 29 octobre dernier. Quelques précisions sur le titre : le Galeocerdo Curvier ou requin tigre tout d’abord. Le dernier que j’avais vu (de très haut), c’était il y’a plus de vingt ans à Uluwatu. Le suivant, je ne l’ai pas vraiment vu mais bien senti ! Je ramais pour prendre ma dernière vague après une session de surf à Yoyo’s / Rantung Beach quand un choc très violent m’a électrifié la jambe gauche. Une fois rassis (je parle de ma position), la jambe est encore là, pas de fracture apparente mais vu le sang, la taille de l’impact et du trou sous le tibia, l’origine ne fait pas beaucoup de doute.
 
Ma chance : la curiosité du maitre des lieux était manifestement supérieure à son appétit. Je n’étais pas à son gout, tant mieux. Après quelques recherches numériques et échanges avec de vrais connaisseurs de la zone, il est clair qu’il y a de nombreux requins tigres dans cette région et c’est finalement une bonne nouvelle pour l’écosystème local. Avant de passer aux 2 infirmières, quelques mots mais pas plus pour rester poli sur l’attitude lamentable des 2 bule présents. Je les ai alertés et ils sont sortis de l’eau immédiatement. Ont-ils proposé leur aide pour m’accompagner jusqu’à ma voiture qui me paraissait alors inaccessible. Non, rien ! Ils sont restés incrédules, plantés dans le sable à me regarder claudiquer et tituber sur la plage. Lamentable vraiment !

Les 20 minutes de marche et les 30 minutes de conduite qui ont suivi m’ont paru très longues et à n’en pas douter la partie la plus pénible de ma singulière aventure. Aucune rencontre à relater pendant près d’une heure, je me suis senti bien seul et bien loin ! Heureusement, j’avais pour une fois emporté mon téléphone local pour aller surfer, qui plus est chargé. Détail qui compte et je ne l’ai pas regretté ! Grâce à ma moitié, j’avais déjà une escorte motorisée de retour à Maluk pour m’ouvrir la route jusqu’au dispensaire mais aussi amener toutes nos roupies et cartes de crédit au cas où la médecine mercantile ait déjà fait quelques ravages à l’Est de Bali.

J’exagèrerais si je disais que le dispensaire en question se présentait sous son meilleur jour. Des lits rouillés entassés dehors, des nuages de poussière et partout un soleil de plomb. Entrent en scène les 2 infirmières de garde. Prise en charge immédiate dans une salle de soins finalement très correcte. Gestes précis et attentionnés, aucun préalable administratif ni financier si souvent expérimenté sous des contrées soit disant plus « civilisées »… Elles m’ont épargné à n’en pas douter une infection massive garantie et m’ont surtout apporté grâce à leur super travail le réconfort dont moi et ma famille avions bien besoin à ce moment-là. Quelques piqûres et encore plus de points plus tard, il faut passer à l’« administrasi ». Ma douce et tendre a réuni nos billets et pièces, nous nous attendons à tout. En fait de tout, il a fallu beaucoup insister pour payer finalement 200 000IDR traitement d’une semaine compris ! Chapeau bas et mes remerciements éternels, Mesdames.

En résumé : pas de surf ou d’activités à risque en solo, un téléphone chargé, proposez toujours votre assistance et n’attendez pas de vous faire soigner, vous pourrez compter sur les infirmières du dispensaire de Maluk et d’ailleurs.

Pierre L

Lettre au gouvernement indonésien au sujet des feux de forêts



Un lecteur néerlandais de Palangkaraya revient sur les feux de forêts qui ont ravagé sa région ces derniers mois et propose des solutions dans une lettre ouverte au gouvernement indonésien qu’il a déjà envoyée à un quotidien local. Nous la publions…
 
Bonjour gens de La Gazette, je m’appelle Hubert Neys (1954), d’origine néerlandaise mais situé en Indonésie depuis 24 ans. Je suis marié à une femme dayak et vis depuis 3 ans à Palangkaraya, Kalimantan. Récemment, j’ai écrit une lettre (au nom de ma femme, qui a la même opinion) au journal local, le KaltengPos, que vous pouvez lire ci-dessous. Je vous envoie cette lettre parce que je trouve que le débat sur empêcher la fumée d’apparaitre l’année prochaine se concentre sur la situation terrible (c’est vrai) et les plaintes à l’adresse du gouvernement indonésien. Par exemple, dans la Gazette dernière, dans le bon article de Jean-Baptiste Chauvin, il n’y pas de solution à part une plainte et des amendes pour les méchants. Il y a un autre coté et c’est celui de la responsabilité des Indonésiens, et du monde entier, qui n’est pas suffisamment abordée, je trouve. J’y viens dans cette lettre. Naturellement, il y a beaucoup de gens qui ont une opinion là-dessus, comme vous et Chanee peut-être, qui est au milieu de tous les problèmes. Je propose d’ouvrir le débat sur les solutions avec cette lettre.


Lettre au gouvernement indonésien
 
 
Je m’appelle Yuanti et je suis une des victimes de la fumée. Je tousse souvent, j’ai mal à la tête et ma gorge est souvent irritée. Puis, je dois m’occuper tout le temps des enfants qui ne sont pas allés à l’école pendant un mois et ils souffrent aussi de rhume. Je suis pas mal stressée. A part ça, on vit comme les hommes du paléolithique dans notre maison avec les fenêtres fermées, mais la fumée entre quand même. Avec ma famille, on a pensé à une méthode pour empêcher que les problèmes apparaissent l’année prochaine.


1. Le gouvernement indonésien doit changer les lois d’une telle façon qu’il est défendu de brûler les ordures, des champs, des feuilles et du bois, et n’importe quel matériel, sans autorisation/permis du gouvernement. Egalement pendant la saison des pluies. De cette façon, on atteint deux buts : on évite la fumée et les poisons comme la dioxine quand on brûle du plastique. Puis, nos voisins ne sont pas gênés ni empoisonnés par la fumée (même si elle est d’origine organique et pas de la cigarette).

2. Quand il y a du feu, les gens sont obligés de le signaler au gouvernement local. On propose un numéro spécial pour toute l’Indonésie comme le numéro 911 en Amérique.

3. Il doit y avoir un team national qui garde le ciel de l’Indonésie. Quand il y a un feu ou de la fumée n’importe où, grand ou petit, il faut avertir par téléphone. Même s’il est déjà découvert par le Team National du Feu (TNF). Sinon, eux-mêmes doivent directement le localiser et l’éteindre.

4. Quand celui qui a allumé le feu est trouvé, il doit être puni. Mais aussi le propriétaire du terrain doit être puni pour le feu sur son terrain, même s’il ne l’a pas allumé. Cette amende peut être légère parce qu’il n’est pas à l’origine de la faute. L’amende peut être liée à la taille du terrain. De cette façon, les gens vont être responsabilisés pour leur terrain. Et quand il y aura un feu proche de leur terrain, ils seront motivés de le signaler et de l’éteindre très vite pourvu qu’ils ne soient pas obligés de payer l’amende.

5. Côté international, on doit faire un système d’amendes organisé par les Nations Unies quand un pays gène la santé de la population d’un autre pays. Comme deux personnes qui se battent, la police vient en arbitrage pour décider qui a tort. Si l’amende est conséquente, l’Indonésie sera très motivée pour éviter les fumées.
J’espère que ces propositions peuvent aider à protéger les « Droits de L’Homme ».


Yuanti

Association ADEDVIE à Bali


Trois éducatrices d’enfants qui travaillent à Bali dans une école de Tampaksiring lancent un appel à l’aide pour que se poursuive l’action éducative lancée depuis 2001 par l’association ADEDVI, notamment à travers le pourvoi du poste de directeur de cette structure qui va être laissé vacant au milieu de l’année prochaine. Avis aux intéressés…
 
Avec trois diplômes d’éducatrices de jeunes enfants fraîchement obtenus en France, les désirs de partage et de découverte culturelle en tête, nous déployons nos ailes pour concilier tout cela vers une île lointaine : Bali ! Billets d’avion en poche et sacs sur le dos, nous voilà parties pour deux mois de bénévolat au sein d’une école maternelle dans un petit village situé à 15 kilomètres au nord d’Ubud et qui porte le nom de Tampaksiring. « La vie est douce à Bali » nous diriez-vous ! C’est sûr… mais cela n’a pas été notre première motivation. Ainsi, à la recherche d’un quelconque point d’ancrage qui répondrait à notre aspiration : concilier notre nouveau métier avec le voyage et la culture... Eurêka ! L’Association  des enfants des villages d’Indonésie (ADEDVI) répondait à notre vœu : petite association, indépendante et familiale. Nous serions en immersion, au cœur de la vie balinaise pour offrir aux enfants notre envie de partager. 
Les prémices de « Yayasan perkumpulan anak desa » (YPAD), de son appellation indonésienne, voient le jour en 1999 : toujours plus nombreux, des enfants du village viennent régulièrement au domicile de Sandie, la créatrice française d’ADEDVI, pour recevoir de l’aide dans leurs devoirs scolaires. Constatant un réel besoin, ces actions prennent de l’ampleur pour se concrétiser en 2001 par l’ouverture de l’école maternelle « TK Sandie Kresna ». Aujourd’hui l’école accueille une cinquantaine d’enfants âgés de 4 à 6 ans. Gratuite, elle leur offre la chance d’être scolarisés avant leur entrée au primaire. C’est notamment grâce aux parrainages et aux dons, que l’école peut être accessible aux familles balinaises et remplir ses missions.
L’école, actuellement sous la responsabilité de Pak Dewa Nyoman Triyasa et de sa femme Ibu Jero Made Artini, a permis l’ouverture de deux classes encadrées chacune par une enseignante. Comme nous, des bénévoles et stagiaires viennent régulièrement partager avec ces professionnels afin de réunir les connaissances pédagogiques pour accompagner les enfants. A travers l’apprentissage des bases scolaires telles que la reconnaissance des lettres et des chiffres, l’écriture ou les activités manuelles par exemple, les professionnels donnent aux enfants l’occasion de mieux appréhender l’entrée au primaire. En se rendant quotidiennement à l’école de 8 à 10h, ils créent des liens, développant ainsi leur socialisation. Les coutumes de la religion hindouiste sont aussi pratiquées favorisant d’autant plus l’intégration sociale.

La scolarisation des enfants de 3 à 6 ans n’étant pas obligatoire en Indonésie, on peut alors parler ici de véritable chance pour ces familles balinaises. A leur arrivée le matin, les enfants sont rassemblés pour chanter et prier puis sont répartis dans leur classe respective suivant leur âge : 4 à 5 ans pour la classe des petits et 5 à 6 ans pour celle des plus grands. Lorsque les enfants sont en classe, il leur est proposé trois activités de vingt minutes chacune. Ce moment écoulé, les enfants se réunissent pour déguster le « nasi campur » qu’ils ont apporté ; c’est un moment qui laisse apparaître entraide, partage de repas, jeux et rêveries ! Peu de temps avant que chacun ne rentre chez soi, Pak Dewa compte en dessinant une histoire aux enfants. A voir leurs visages, celles-ci sont captivantes !

C’est au cœur de ces matinées que nous participons à la vie de l’école en proposant tous les jours une activité ludique et adaptée à chaque classe. Après quelques semaines passées à l’association, nous décidons de mettre en place un projet favorisant la créativité tout en développant l’autonomie de l’enfant. C’est notamment grâce à des ateliers de peinture proposés chaque semaine, que les enfants laissent peu à peu libre cours à leur imagination. Au fil de ces ateliers, nous varions le matériel et les postures (au sol, assis, debout). Nous avons aussi mis en place un Kamishibaï pour permettre aux enfants de prendre goût à la lecture tout en rêvant. A la manière des théâtres de marionnettes, ce matériel est une méthode narrative japonaise utilisant un cadrant en bois pour compter les histoires.

Progressivement, il se crée un véritable partage avec l’équipe et une complémentarité pédagogique qui permet à chacun d’entre nous de faire évoluer sa vision de l’accompagnement de l’enfant. Le travail mis en place dans cette école est une réelle opportunité pour les enfants de Tampaksiring mais elle semble menacée : après 15 ans de soutien financier et pédagogique, la présidente de l’association basée en France cesse ses fonctions en juin 2016. Or sans ces soutiens, l’école risque de trouver ses portes closes à la rentrée prochaine... C’est pourquoi nous avons souhaité partager avec vous cette expérience enrichissante pour chaque personne croisant la route de cette école.

Si vous souhaitez, comme nous, apporter votre petit grain de riz à ce projet, c’est avec chaleur et simplicité que vous serez accueillis par l’équipe. Si l’envie de faire vivre cette structure éducative s’éveille en vous, sachez qu’ADEDVI recherche une personne compétente pour reprendre ses rênes et la diriger aux côtés de l’actuel directeur. Pour toutes informations supplémentaires, vous pouvez contacter Pak Dewa, le directeur de l’école TK, Sandie Kresna au 081 936 441 570 ou par email à l’adresse suivante : dewatrybali@gmail.com. Vous pouvez encore directement contacter la présidente d’ADEDVI en France, Sandie, à l’adresse suivante : adedvi@free.fr.

Blandine Lejosne, Gwendoline Rodriguez et Elise Tamic
 





Difficulté à retirer de l'argent avec les cartes VISA

Avertis par le patron du restaurant-librairie francophone RendezVousDoux que les Français en séjour à Bali ne pouvaient plus retirer de liquide aux DAB avec leurs cartes Visa françaises début octobre, nous avons lancé l’info sur la page FB du journal. En quelques jours, nous avons reçu de nombreux commentaires dont voici quelques extraits. En cause, la nouvelle technologie des puces EMV…
 
Julien Malod-Guistinati Les banques européennes bloquent désormais les transactions sauf si vous avez pris soin de les avertir de votre séjour... ultra sécurisation !
Like · Reply · Message · October 7 at 1:21pm

Sandrine Larcher Mes clients ont eu ce problème. Dommage ils sont partis ce midi. 2 couples sur 3 n’ont pas pu retirer d’argent après avoir eu très peu de tous petits retraits
Like · Reply · Message · October 7 at 1:35pm

Gilles Recanati Il faut prévenir sa banque avant de partir, sinon risque de blocage car le banquier en France nous a dit qu’il y avait trop de fraude en Asie ......mais cela date déjà d’un an......
Like · Reply · Message · October 7 at 1:39pm

Florence Prestrelle Baudry Aucun soucis lors de notre séjour à Bali (en apparence...) car 15j après notre retour, nous nous sommes aperçus qu’elle celle-ci avait été piratée, contrefaite et qu’un retrait de 3 000 000 rp avait été effectué sur mon compte à Jakarta alors que nous n’y avons jamais mis les pieds!
Like · Reply · Message · October 7 at 1:46pm

Jean Ragouin Mais non mais non ! Le 1 octobre 2015 le système EMV est passé en vigueur et il impose d’utiliser les puces des cartes à puces. La quasi-totalité des distributeurs n’était donc pas à la norme et vu la grande montée du skimming ces dernières semaines tout était bloqué pour les visas sur du withdrawal. Seuls quelques ATM donnent du cash ou alors il faut aller en agence avec le passeport. Le problème devrait progressivement se résoudre.
Like · Reply · Message · 9 · October 7 at 1:48pm

Julie Graindorge J’ai eu le même souci durant mon séjour j’ai dû appeler ma banque qui a débloqué la carte car l’Indonésie est considérée comme un pays à risque pour les banques françaises (rire).
Like · Reply · Message · October 7 at 2:18pm · Edited

Remi Ranguin oui ma cb a été bloquée au bout de 10j, par sécurité, car j’avais retiré dans un dab blacklisté car des copies de Cb ont été faites... ils m’ont demandés de préciser la durée de mon séjour, j’ai demandé l’adresse du dab en ? Pas de réponse. Je pense que c simplement systématique si on ne les avertit pas de notre séjour...
Like · Reply · Message · October 7 at 2:33pm

Sophie Cazorla Plusieurs amis du club Bien à Bali ont eu ce problème depuis une semaine, cela commence juste à ce débloquer, surtout dans les distributeurs de la Permata.
Like · Reply · Message · October 7 at 5:12pm

Jean-Claude Winckler Impossible de retirer quoi que ce soit depuis dimanche, essais avec 4 cartes VISA de 2 différentes banques françaises, dans une dizaine d’ATM de diverses banques... Une employée de la BII dit avoir été prévenue par sa direction que les cartes VISA sont inopérantes. Ailleurs on me dit que le gouvernement les a bloquées en raison du taux de change défavorable pour l’Indonésie 1€ = presque 18000 IDR ... ???
Like · Reply · Message · 1 · October 7 at 6:41pm

Delphine Defretin-Mengelle Je confirme, ma banque m’a dit que c’est Visa qui met des boucliers de sécurité pour lutter contre les fraudes aux CB en Asie. Résultat : rejet de CB pour les retraits dans les banques et pour le paiement par carte ...
Like · Reply · Message · October 8 at 3:51am

Claire Lgll Je confirme encore aujourd’hui et depuis les premiers essais hier ça ne fonctionne toujours pas mais paiement par carte à priori possible... Sauf que plus de liquidité...banque française dit que Visa n’as aucun problème c’est n’importe quoi!!
Like · Reply · Message · October 8 at 11:37am · Edited

Scognamiglio Remi Voici le lien du communiqué au sujet d’EMV : http://www.visa.com.au/.../med.../NR_Au_140213_emv_chip.html
Like · Reply · Message · October 9 at 4:25pm

Malko Linge Mandiri ATM : (normalement) la solution à vos problèmes. On a pu hier y tirer du liquide.
Like · Reply · Message · October 12 at 4:22am
 
Enième épisode des mésaventures médicales telles qu’on ne peut les vivre qu’en Indonésie, ce témoignage d’un lecteur qui a le courage de dénoncer régulièrement dans cette page forum les mille et une escroqueries dont on peut être victime ici. Intitulé « Constat concernant la santé à Bali ou le monde des affaires devrais-je dire ! », ce courrier nous éclaire sur les conséquences financières désastreuses que peuvent avoir sur votre portefeuille ici de simples calculs rénaux…
 
Mal aux reins, diarrhées, testicules douloureux, je n’ai pas besoin d’un diagnostic, car ces symptômes, je les connais par cœur, ils m’alertent très clairement sur ce qui se passe, car, malheureusement, j’en ai souffert plusieurs fois : les calculs rénaux (coliques néphrétiques). Quand je me dirige à l’hôpital, ce n’est pas pour savoir ce qui m’arrive, je veux savoir où sont mes calculs (reins, uretère, urètre…), sont-ils gros, délogeables ou non… etc. ? Certes, je ne suis pas médecin mais aucun docteur ne me connait mieux que moi. Au bout du 3ème hôpital, fatigué d’expliquer toujours la même chose (je veux une écho car je sais que ce sont des calculs), je finis par céder, voir un spécialiste qui demande une échographie et incroyable, il me donne son expertise, ce sont des calculs ! 330 000 IDR de spécialiste (qui découvre et qui me dit ce que je sais déjà) + 550 000 IDR d’échographie. Calculs de 7,7mm dans le rein gauche et de 6,7mm dans l’uretère… C’est grave
docteur ? Apparemment OUI, anesthésie, intervention chirurgicale, 4 jours d’hôpital, médicaments. 1) Lithotripsie extracorporelle, qui consiste à envoyer des ondes de chocs à travers la peau et les tissus, afin de pulvériser le calcul. Pour celui de 7,7mm dans le rein. 2) Urétéroscopie : un endoscope souple est introduit par les voies naturelles afin d’y déloger celui qui est dans l’uretère. Coût de l’opération ou de « l’opération » si vous préférez, 72 millions de roupies ! J’ai vraiment l’impression que l’on me prend pour un imbécile ou plutôt pour un portefeuille sur pattes.
Je vous passe les détails, où en demandant des explications (j’ai la chance de parler couramment indonésien), je réussis à faire « sauter » un CT scan (8 millions) qui en fait ne s’avérait pas nécessaire… etc. OK, STOP, je préfère partir en France, ce sera moins cher, plus sûr et surtout je ne suis pas disposé à donner des dizaines de millions de roupies à des médecins (j’en ai vu 4) qui confondent serment d’Hippocrate et business. Avant de m’envoler, je vais quand même essayer de prendre des herbes traditionnelles (quel est l’Indonésien qui peut et qui va dépenser 72 millions pour se soigner de calculs ?) et on verra bien. Au bout de 2 semaines, je refais une échographie et le résultat est sans appel. Plus de calculs, ils ont tous disparus, évacués dans les urines et moi soulagé.
Les sachets d’herbes (kumis kucing) m’ont couté 120 000 roupies… OUPSSSSSSSSSSSS ! Evidemment, il était bien plus « juteux » pour ces « personnages » en blouse blanche de me faire la totale plutôt que de me conseiller avant de faire une intervention, un essai avec des herbes (médecine traditionnelle) qui peuvent détruire le calcul qui pourra alors passer dans les urines. Je vous avoue, malgré mes 23 années à Bali, que parfois, il m’est difficile de relativiser tant les expériences dans ce beau pays sont pénibles. Soyez prudents, plusieurs conseils valent mieux qu’un, et la naïveté de penser que TOUS les médecins sont animés par le bien-être du patient, vous oubliez !
Pierre
 

Sur le recyclage des plastiques à Bali



 


L’article en Une de notre édition d’octobre sur le recyclage des plastiques à Enviro Pallets a interpellé Daniel qui nous pose un certain nombre de questions...
 
Dans la dernière gazette, j’ai lu avec grande attention votre article au sujet de la réutilisation des plastiques transformés en palette par la société Enviro Pallets et je trouve cela bien sûr formidable. Par contre, je me demande dans un premier temps si ainsi les gens ne vont pas se dire : bon, je peux utiliser autant de plastique que je veux puisque maintenant tout va être réutilisé.... ce qui bien sûr serait une erreur puisque la société informe déjà qu’elle ne prend pas tous les plastiques sales... Alors je me pose cette question : ne serait-il pas indispensable maintenant de mettre en place une collecte de tous ces plastiques ? Par exemple dans des endroits précis où nous pourrions déjà, tous les expats, venir se débarrasser des plastiques, pour ma part, je les stocke en attendant de savoir où les déposer car aller à Tabanan pour chaque expat n’est pas évident.
 
Peut-être pouvez-vous vous associer dans cette entreprise de collecte avec les supermarchés tels que Bintang, Grand Lucky, etc. et les endroits stratégiques pour les expats français comme Cafe Moka et autres. Je lance juste cette idée car il serait dommage de ne pas concrétiser cette belle entreprise de réutilisation des plastiques et voir peut-être avec le gouverneur de Bali et les autorités des banjar si on ne peut pas mettre en place aussi des poubelles spéciales plastiques et les banjar par exemple pourraient gérer la collecte et se faire un petit pécule supplémentaire ! Bien à vous
Daniel
 
La réponse de la rédaction
 Cher Daniel, sympa à vous d’avoir pris la peine de nous écrire suite à l’article sur le recyclage du plastique par Enviro Pallets. Il y a de nombreuses initiatives qui ont vu le jour ces dernières années à Bali pour améliorer le traitement des ordures, nous y avons consacré beaucoup d’articles. Si vous avez un peu de temps, je vous livre en vrac les mots-clés, vous trouverez tous les papiers dans les archives de notre site Internet : Eco Bali, Peduli Alam, Bali Eco Patrol, WWF Coral Triangle Day, Pak Suparno, ramassage avec guides francophones à Tamblingan, etc.

Les choses avancent, parfois pas assez vite, les bonnes volontés s’émoussent au contact de la réalité. Les autorités ne soutiennent le traitement des ordures… qu’en paroles, c’est un fait. Les banjar de Legian mettent à disposition des poubelles pour le tri sélectif sur la plage… bien visibles des touristes… mais quand vient l’heure du ramassage, tout atterrit dans la même benne à ordure, direction la décharge de Suwung. Les sacs plastiques avaient disparu à Carrefour après un intense lobbying et ont refait leur apparition avec le changement de direction. Il y a quelques années, j’ai assisté à un lâcher de tortues sur la plage de Petitenget qui était précédé d’un nettoyage de la plage. Il n’y avait rien à ramasser sur la plage au mois d’août, aucun plastique, juste des offrandes végétales en train de pourrir sur cette plage qui accueille presque chaque jour des cérémonies. Mal conseillés par leurs instituteurs, les enfants de deux écoles indonésiennes de Kerobokan ont collecté toutes ces matières végétales qui auraient naturellement pourri très vite au contact de l’eau de mer et les ont entreposées dans de grands sacs plastiques. Les instits ont mis feu aux sacs qui ont dégagé une intense fumée et intoxiqué tous les participants et le public sur la plage, c’est à ce moment précis que la plus haute autorité de la région, le bupati, a fait son entrée en scène pour participer au lâcher de bébés tortues. Sans commentaire.

Alors, pour répondre à votre question sur la collecte des plastiques, contactez Eco Bali Recycling qui viendra chaque semaine chez vous récupérer le contenu de vos poubelles triées (Tél. 0361 900 33 44). Il y a un peu partout à Bali des bank sampah qui collectent toutes sortes de plastiques auprès des pemulung, les chiffonniers, à qui vous pouvez aussi remettre toutes vos ordures valorisables. Voilà Daniel, j’espère avoir répondu à vos interrogations légitimes. Bien à vous
Socrate Georgiades

Si tu perds… ne perds pas la leçon !

Intitulé « Si tu perds… ne perds pas la leçon ! », ce courrier d’un entrepreneur et annonceur du journal à qui il est arrivé une mésaventure qui laisse sans voix… Et qui, une fois de plus, à l’heure où le pays a plus que jamais besoin d’investissements étrangers, reflète à quel point sont inadéquates les conditions de leur réalisation et la mentalité qui prévaut dans les administrations aujourd’hui.


 

En espérant que ces quelques lignes apportent un peu de lucidité aux lecteurs de la Gazette, une lucidité dont j’ai fait cruellement défaut. Déjà 23 ans à Bali et la seule chose que je sais, c’est que je ne sais pas grand-chose ! Je pense que la communauté française va comprendre aisément de qui je parle, cet ami de 12 ans en qui j’avais une confiance absolue, que j’ai supporté moralement, professionnellement, financièrement comme on le ferait pour un membre de sa propre famille, et qui a, sans le moindre scrupule et avec un détachement qui fait froid dans le dos, escroqué beaucoup d’entre nous, même moi, son ami. Je mesure avec conscience le fait de donner son nom, car preuve à l’appui, j’ai déposé une plainte pour escroquerie. Ce que je vous conseille de faire aussi - vous pouvez m’appeler (081 338 627 534) et je vous donnerai la marche à suivre et mes contacts à la POLDA.



Rama, puisque c’est de lui dont il s’agit, s’est occupé pour plusieurs d’entre nous des démarches administratives pour l’obtention de Kitas, pour le paiement des
1200 USD$ (IMTA), le montage de sociétés, le dépôt d’IMB, ou les papiers de sociétés non aboutis, etc. Et pot aux roses ! Convocation à l’immigration finalement pour Kitas incorrects, procédures non suivies, IMTA depuis 2 ans non payés, IMB non déposé, papiers de société non aboutie… Rama s’est envolé, volatilisé avec notre argent, nos passeports et surtout toute l’affection et la confiance que nous lui portions. La facture financière nous concernant, pour régulariser, s’élève
à 423 560 000 roupies ! Quant à la blessure morale, je mettrai sûrement bien longtemps à la cicatriser





Effectivement, la leçon est salée et la désillusion au sujet d’un personnage que l’on croyait un ami, un membre de la famille, est brutale. Alors, bien que je n’aie de conseils à donner à personne, vu la naïveté et la crédulité dont j’ai fait preuve, je souhaite cependant vous mettre en garde contre la dangerosité de faire parler les sentiments plutôt que la raison et, en termes légal et administratif, de ne faire confiance qu’au bon sens, en sachant que l’on est jamais mieux servi que par soi-même ! Il en va de même pour toutes les personnes qui ont à vendre quoi que ce soit !



N’écoutez pas les belle paroles des « vendeurs », assurez-vous du bien-fondé des informations par regroupements, posez les bonnes questions et surtout la délégation n’exclut pas le contrôle, elle l’implique. L’Indonésie est un pays merveilleux dans lequel je vis depuis 23 ans, ma femme est indonésienne, mes 3 enfants sont nés en Indonésie et c’est pour cette raison que je me permets de dire que l’apparente gentillesse et facilité (qui sont réelles) ne doivent pas nous faire perdre de vue les fondamentaux et la prise de précautions. Ou alors, à vos risques et périls.



Pierre



Le KITAS va-t-il disparaitre ?

Les dernières déclarations du président Jokowi sur l’assouplissement du permis de séjour des étrangers travaillant en Indonésie reçoivent évidemment un écho favorable parmi les gens concernés mais elles suscitent aussi des interrogations…


Bonjour la Gazette,

J’ai entendu dire que l’Indonésie allait supprimer le KITAS très bientôt. Est-ce que cela est vrai ? Va-t-on pouvoir travailler ici sans avoir à payer ce document qui coûte fort cher et qui est plutôt contraignant à obtenir ? Merci de me renseigner.

Amicalement.



Jean-Pierre B.




La réponse de la rédaction…


Cher J-P B, comme nous l’avons rapporté dans une brève du Desk Info page 27, le président indonésien vient d’affirmer que l’examen d’indonésien qui devait être mis en place pour les étrangers désirant travailler en Indonésie en préalable à l’obtention de leur KITAS allait bien être supprimé. Il a aussi affirmé dans la foulée que ce KITAS ou permis de séjour provisoire devait être supprimé également si le pays voulait instaurer un climat favorable aux affaires et aux investissements en provenance de l’étranger. Notez bien que le KITAS n’est pas un permis de travail mais un permis de séjour. Le permis de travail s’appelle IMTA. D’ailleurs certains KITAS sont délivrés sans permis de travail.

Le nouveau secrétaire de cabinet du président vient lui d’expliquer que la décision de supprimer l’examen d’indonésien qui, rappelons-le n’a jamais été mis en place depuis son annonce en 2013, faisait partie d’un certain nombre de mesures visant à « déréguler » toutes les procédures bureaucratiques qui ralentissent les investissements étrangers dans le pays. Le ministre de l’Emploi, qui avait réactivé il y a quelque mois l’idée d’imposer l’examen d’indonésien, a de son côté confirmé que son ministère suivait bien les instructions du président. L’obligation de posséder un background universitaire pour postuler ne sera pas non plus obligatoire, une expérience professionnelle de cinq ans dans l’emploi visé suffira. Toutefois, comme toujours en Indonésie, il faut être prudent. Les bonnes nouvelles qui font aller les choses dans le bon sens doivent être prises avec circonspection. Le climat général n’est d’ailleurs pas favorable à une dérégulation des conditions d’emploi des étrangers même si les pays de l’ASEAN dans leur ensemble s’y préparent pour la fin de l’année.

Le jour où nous avons reçu votre email, il y a avait un débat à la télé sur ce sujet. Une députée de l’opposition déclarait avec véhémence qu’il était inadmissible d’ouvrir le marché du travail indonésien aux étrangers alors qu’il y avait des millions de chômeurs ici. En bas de l’écran, un texte titrait : Invasion des travailleurs étrangers. Pourtant, cet archipel de 250 000 millions d’habitants n’a délivré en 2014 que 68 500 permis de travail, en baisse par rapport à 2012 (72 427). Nous sommes donc encore loin d’une invasion étrangère… Quant à la suppression du KITAS, permettez-moi de ne pas y croire. Les administrations concernées vont sans doute freiner des quatre fers devant un tel changement qui les priverait d’une manne financière importante, puisqu’il est bien connu que ces documents ne sont jamais facturés au prix officiel et font l’objet d’un commerce juteux. Toutefois, en conclusion, ici, on sait que tout peut arriver !



Eric Buvelot

La censure de TV5 Monde aussi inattendue qu'arbitraire

L’arrêt de la diffusion de TV5 Monde en Indonésie pour images pornographiques ne cesse d’étonner. Une lectrice nous interroge…


Bonjour la Gazette, Bonjour Socrate,

A mi-temps sur Bali depuis un an, je reviens de trois mois d’absence et m’interroge sur le débat pour trouver des solutions à la réception de TV5 monde censuré fin juin. En avez-vous parlé sur la Gazette de juillet que je n’ai donc pas lue et avez-vous donné des tuyaux ? J’ai la parabole qui ne marche pas super et j’ai contacté Vision France qui m’ont envoyé promener quand j’insistais pour connaître le contact de leur représentant à Bali, un certain Stéphane qui ne répond pas aux mails. Bref, quoi de neuf là-dessus ? Renvoyez-moi à la page qui traite du sujet précédemment s’il y a lieu. Merci et bon dimanche !



Véronique



La réponse de la rédaction…
Chère Véronique,

Merci pour votre courrier. Effectivement, nous avons consacré une page entière de notre forum du mois de juillet à ce problème en publiant les courriers de certains lecteurs et aussi la réponse du message que nous avions envoyé à TV5 Monde à Hong-Kong. Il semble que TV5 Monde n’ait pas été contacté par le KPI qui est l’instance en charge de la régulation des médias en Indonésie mais par les opérateurs qui se sont vus interdire la diffusion de cette chaine sous prétexte que les programmes n’étaient pas conformes avec les lois en vigueur en Indonésie. TV5 Monde conseille simplement à ses spectateurs de se connecter sur Internet par le biais de leur nouveau système de visionnage en ligne. Certains de nos lecteurs nous ont dit aussi qu’ils continuaient à recevoir TV5 en direct par la parabole sans passer par des opérateurs. Quoi qu’il en soit, nous allons certainement lancer une action de mobilisation prochainement pour inciter TV5 à demander des explications aux autorités indonésiennes et les convaincre que la chaîne francophone n’est ni pornographique ni contraire aux bonnes mœurs indonésiennes. TV5 a sa place dans le paysage audiovisuel indonésien, elle contribue activement non seulement à la richesse de la liberté d’expression mais elle permet aussi aux milliers d’étudiants qui étudient ou ont étudié le français de parfaire la connaissance de notre langue. Je crois savoir que nos ambassadeurs des pays francophones présents à Jakarta ne peuvent pas intervenir tant que TV5 n’aura pas levé le petit doigt pour protester contre cette décision arbitraire et vraiment inattendue.

Bien cordialement,



Socrate Georgiades

Au sujet du nouveau visa de 30 jours pour les touristes en Indonésie

Comme toujours en Indonésie, les nouvelles, même « bonnes » peuvent cacher quelques mauvaises surprises. Et comme la communication n’est pas le fort des autorités, certains en sont pour leurs frais faute d’avoir été prévenus suffisamment. C’est le cas du nouveau séjour sans visa de 30 jours pour les touristes qui n’est valable que dans 5 aéroports seulement, entrée et… sortie. Sinon, gare aux cerbères en uniforme qui ne vous rateront pas au moment du départ…


 

Bonjour l’équipe de La Gazette,

Il semblerait qu’en Indonésie, on marche sur la tête ! Il y a quelques semaines, ma compagne et moi avons eu la bonne surprise d’arriver à Bali fin juin et de profiter du visa gratuit pour les touristes. Super ! 70$ d’économisés après tout, ce n’est pas rien… C’est même une sacrée somme quand on connait le prix moyen d’un repas local. Au cours de notre séjour, le paradis, nous avons profité de Bali avant de nous envoler vers Kuta Lombok, puis Florès. A quelques jours du notre départ, retour sur l’île de Lombok pour explorer la partie nord et prendre notre avion en direction de Kuala Lampur, avant de repartir pour la France… Nous étions loin de nous douter du comité de départ qui allait nous attendre à l’aéroport. Car voyez-vous, apparemment, s’il est possible de profiter du visa touristique gratuit à l’entrée de Bali, il n’est pas possible de repartir du pays gratuitement depuis l’aéroport de notre choix, à savoir dans notre cas Lombok ! Deux options d’offraient à nous : payer le prix du visa touriste ou annuler notre avion, perdre de l’argent et repartir depuis Bali. Non mais de qui on se moque ? Si l’immigration a été incapable de nous expliquer le pourquoi du comment, elle n’a pas hésité par contre à nous menacer ! Pressés de déguerpir de ce pays de fous au plus vite, nous avons donc payés les dollars demandés pour pouvoir prendre notre avion comme prévu et rejoindre la Malaisie. Alors même si l’Indonésie, c’est fini, on aimerait bien comprendre… Merci pour vos éclairages La Gazette de Bali !



Aurélien



La réponse de la rédaction…




Suite à vos messages envoyés à la rédaction ainsi qu’aux questions des touristes en visite à Bali de plus en plus nombreuses sur les réseaux sociaux, il semble important de préciser que : pour profiter de la gratuité du visa de tourisme valable 30 jours sur le sol indonésien, vous devez impérativement entrer et SORTIR du pays par l’un des cinq aéroports suivants :

- Aéroport Soekarno-Hatta de Jakarta

- Aéroport Ngurah Rai de Bali

- Aéroport Kualanamu de Medan

- Aéroport Juanda de Surabaya

- Aéroport Hang Nadim de Batam

Si vous avez prévu de quitter le pays par un autre aéroport ne figurant pas dans cette liste, il vous sera demandé de payer les 35$ nécessaires à la délivrance du visa tourisme classique lors de votre départ. Afin d’éviter les mauvaises surprises, et si votre voyage nécessite un retour en France depuis un autre aéroport, la seule solution est de demander à payer, dès votre entrée sur le sol indonésien, un visa destiné aux touristes.



Charlène Lafont


Un point historique sur la légende des Mahapahit

Une réaction indonésienne (un peu tardive !) à l’article « L’hindouisme balinais et la dynastie des Majapahit » que nous avions publié en novembre 2007 et qui constituait un extrait du livre « Ma vie balinaise » de notre ex-contributrice Sandrine Soimaud. Comme la totalité de nos articles, celui-ci est disponible sur notre site Internet…



Bonjour, j’apprécie « La Gazette de Bali ». C’est pour ça qu’il me semble urgent de ne plus contribuer au colportage du mythe de « tous les Majapahit [qui vers la fin du XVe siècle] ont fui Java et se sont installés à Bali, pour échapper à l’islamisation. » M. C. Ricklefs, un des meilleurs historiens de l’Indonésie, rappelle que Majapahit a disparu en 1478, sans doute à la suite d’une lutte interne, et que les troupes du royaume musulman de Demak ne conquirent la partie occidentale de l’est de Java que vers 1527. La partie orientale, le royaume de Blambangan, demeure « hindouiste » (l’anthropologue allemand Martin Ramstedt rappelle de son côté que ce sont les Européens qui ont appris aux Balinais qu’ils étaient « hindouistes » : ils ne connaissaient pas le mot avant le début du XXe siècle) et se considère comme vassal des royaumes balinais. Ce n’est qu’en 1770 que le prince de Blambangan se convertit à l’islam, sous l’insistance des Hollandais qui cherchent à soustraire l’est de Java à l’influence balinaise. Comme l’écrit Jean Couteau, que vous connaissez certainement, « les Occidentaux pensent [...] l’histoire de Bali à travers le miroir déformé de leurs propres obsessions historiques. » Pour ce qui concerne le point de vue balinais, le grand anthropologue américain Clifford Geertz a démontré que la référence à Majapahit était essentiellement une légitimation des familles dominantes... Bien à vous.



Anda Djoehana Wiradikarta

Arrêt de la diffusion de TV5 monde en Indonésie

Comme l’avait annoncé au micro notre hôte Philippe Augier le mois dernier lors de la fête des 10 ans de la Gazette de Bali dans son musée Pasifika, la diffusion de la chaîne francophone TV5 Monde est désormais interdite en date du 30 juin 2015. Motif invoqué : trop de « porno »… En effet, si l’on en réfère aux rares articles publiés dans la presse locale sur la question, la commission de censure indonésienne (KPI) a estimé qu’on y voyait trop de parties du corps dénudées, comme « des seins, des fesses et des sexes de femmes. » Dans le tabloïd Bintang, il est expliqué que le groupe de censeurs a décidé d’obtenir l’interdiction de la chaîne parce qu’elle avait enfreint les contraintes morales de diffusion spécifique au pays, créant ainsi « de l’insécurité auprès du public. » Un public qui ne s’émeut pas des mannequins en très petite tenue de Fashion TV mais qui s’alarmerait donc d’un bout de fesse qui dépasse sur TV5 Monde… La KPI a rappelé à cette occasion que la diffusion de « scènes explicites ou de nudité, y compris les génitaux », était un crime au regard de la loi anti-pornographie de 2008 même dans le cadre d’un programme éducatif et qu’elle constituait une infraction passible de six mois à 12 ans de prison et d’amendes entre 250 millions et 6 milliards de roupies. Nous avons donc écrit à la chaîne francophone pour avoir des explications…


Bonjour, il semble que les opérateurs indonésiens de télévision cessent le 30 juin prochain la diffusion de votre chaîne dans l’Archipel. Pouvez-vous nous dire si vous avez envoyé une lettre pour demander des explications aux autorités indonésiennes ? Si oui, quelle a été leur réponse ? Que pensez-vous des raisons invoquées pour justifier de l’arrêt de la diffusion ? Et enfin, est-ce que d’autres pays interdisent aussi la diffusion de votre chaine ? Bien cordialement.

Socrate Georgiades



Voici point par point les différentes réponses que la chaine francophone nous a envoyées…




Bonjour Monsieur Georgiades,


Nous vous remercions de votre message et souhaitons y répondre de manière exhaustive avec les informations qui nous ont été transmises par certains de nos opérateurs indonésiens. TV5MONDE Asie-Pacifique a été informé de la suppression de TV5MONDE Asie chez certains opérateurs indonésiens. Grâce à l’un de nos opérateurs en Indonésie que nous avons contacté, nous avons pu récupérer une lettre d’injonction émise par l’organisme de régulation des media en Indonésie (KPI - Komisi Penyiaran Indonesia). Cette lettre a été envoyée à l’ensemble des distributeurs en Indonésie il y a quelques jours et TV5MONDE n’en n’a jamais été informé préalablement. Dans cette lettre, il est demandé aux opérateurs de faire le nécessaire afin de visionner les programmes avant transmission (autocensure) ou si cela n’est pas possible de faire le nécessaire afin de ne plus transmettre de programmes dont le contenu est jugé inadéquat par les autorités. Malheureusement, les opérateurs n’ont en général pas les capacités humaines et/ou techniques d’assurer cette autocensure et sont responsables aux regards de la loi du contenu diffusé sur leur réseau. Sans action de leurs parts, ils s’exposent à de très lourdes amendes. Aussi, à ce jour, plusieurs opérateurs ont préféré retirer purement et simplement la chaîne de leur offre. Si TV5MONDE a pour politique de respecter les sensibilités locales de pays dans lesquelles elle est diffusée, il nous paraît aujourd’hui impossible de vérifier la conformité de l’intégralité de nos programmes, (y compris d’information) et de nous conformer à 100% à la loi indonésienne mais aussi chinoise et malaisienne pour la région Asie. N’ayant pas été destinataires de cette lettre, ni des motifs ayant conduit à cette décision, il nous est difficile de stopper la censure envers notre chaîne. Nous travaillons cependant, en accord avec les représentations diplomatiques des pays partenaires de TV5MONDE à Jakarta, afin de voir dans quelle mesure nous pouvons remédier à cette situation sans malheureusement aucune garantie de succès.


Nous pouvons aujourd’hui vous proposer de regarder les programmes de notre chaîne depuis Internet par le biais de notre nouveau système de visionnage en ligne TV5MONDE+ (vous pouvez regarder en direct les programmes TV5MONDE Asie, ceux de la chaîne TV5MONDE Info ainsi que de la nouvelle chaîne Art de vivre : TV5MONDE Style). Pour plus d’information, veuillez-vous rendre directement sur notre site Internet en cliquant sur le lien suivant : https://asia.tv5monde.com/Plus/Discover. Nous vous remercions de votre compréhension et votre soutien et restons bien entendu à votre disposition pour toute information que vous jugerez nécessaire. Nous vous souhaitons une bonne fin de journée. Cordialement.



L’équipe TV5MONDE Asie-Pacifique


Cher Monsieur Georgiades,
Le Vietnam exerce une censure mais permet une diffusion de la quasi-totalité de nos programmes. La Chine et la Malaisie, quant à eux, n’autorisent pas la diffusion de la chaîne TV5MONDE Asie dans son état. À ce jour, TV5MONDE n’a pas la capacité technique de se conformer à 100% avec les exigences de ces pays. Merci de votre intérêt et soutien. Cordialement.



L’équipe TV5MONDE Asie-Pacifique



 


Et voici la réponse qu’ils ont envoyée à un de nos lecteurs qui s’inquiétait de la prochaine disparition de la chaîne…




Nous vous remercions de votre message et souhaitons y répondre de manière exhaustive avec les informations transmises par certains de nos opérateurs indonésiens. Nous devons malheureusement vous informer que l’intégralité des opérateurs indonésiens ont pris la décision de retirer TV5MONDE Asie de leur offre. A partir du 30 juin 2015, plus aucun ne proposera la chaîne : le dernier en date Indovision. Sachez cependant que les représentants diplomatiques des pays partenaires de TV5MONDE en Indonésie (France, Belgique, Suisse et Canada) vont rencontrer les autorités de KPI afin de comprendre les raisons qui ont mené à cette éviction et de voir quelles sont les options envisageables pour un retour de notre chaîne en Indonésie. Nous tiendrons bien entendu nos téléspectateurs informés. Nous avons bien noté que vous ne disposiez que d’une connexion 3G. Notre offre en ligne bénéficie d’une technologie d’»adaptative streaming» : le flux vidéo s’adapte aux contraintes de votre connexion Internet. Nous vous conseillons d’essayer cette solution avec la chaîne Info, qui est disponible gratuitement afin de voir si le service et sa qualité vous conviennent. Cela ne vous engage à rien et ne nécessite aucune installation de votre part. Depuis hier soir, cette solution est également accessible grâce à notre application Androïd TV5MONDE Asie sur Google Play. C’est aujourd’hui malheureusement la seule option que nous sommes à même de proposer à nos téléspectateurs en Indonésie. Nous vous remercions de votre compréhension et de votre soutien et restons bien entendu à votre disposition pour toute information que vous jugerez utiles. Nous vous souhaitons une bonne fin de journée. Cordialement



L’équipe TV5MONDE Asie-Pacifique


L'immobilier à Bali, la question du freehold

Un lecteur nous demande des clarifications sur les modalités d’achat, de location et d’exploitation de biens fonciers en Indonésie par des étrangers, au regard des dernières déclarations plutôt menaçantes des autorités indonésiennes, notamment sur le recours à un prête-nom, une méthode illégale. L’occasion de rappeler que La Gazette de Bali a toujours affirmé sans relâche dans ses colonnes que la propriété foncière était interdite aux étrangers en Indonésie et de demander à des professionnels, également annonceurs dans le journal, d’apporter leur éclairage sur ces différentes questions…

 
Bonjour. Il y a 4-5 ans vous aviez interviewé un avocat indonésien concernant les systèmes de « Hak Milik » et de « Nominee ». Ce spécialiste du droit confirmait ce que je pensais alors : tous ces contrats chez les notaires n’ont aucune valeur légale et n’ont pour seule utilité que de mettre noir sur blanc les promesses réciproques de 2 personnes honnêtes. Maintenant que le ministre des Affaires agraires semble étudier ce dossier, une enquête sur le sujet serait intéressante. Peut-être apporteriez-vous un autre son de cloche que ce qui se dit chez les promoteurs, agents et autres notaires, plus intéressés par le gain que par la protection des petits investisseurs. Il est vrai que vous risquez de vous mettre à dos certains de vos annonceurs. Mais c’est aussi l’occasion de revenir aux fondamentaux du fondateur de la LGdB : la protection de la veuve et de l’orphelin ; celle de Bali également. Les touristes qui lisent la LGdB, pris subitement par le rêve de posséder un bien immobilier, méritent cette information.

Dans un registre similaire ces mêmes touristes (ou expats) qui se mettent à louer leur bien à la nuitée. Que dit vraiment la loi indonésienne à ce sujet ? Les pouvoirs publics disent qu’il faut un « Pondok Wisata » et donc un IMB spécial ainsi qu’un « Izin Usaha ». Cela semble justifié pour des constructions à seule vocation locative, quid des maisons d’habitation louées ponctuellement ? En France, si le bien n’est pas loué plus de 3 mois par an, la seule obligation du propriétaire est de déclarer les revenus aux impôts ? La loi indonésienne est très souvent inspirée du droit européen. Il est ordonné d’acquérir un « izin pondok wisata », mais en même temps les pouvoirs publics ne veulent plus en délivrer. Voilà quelques pistes qui, je l’espère, vous intéresseront. Bien cordialement.

Denis
 


La réponse de la rédaction…
 

Bonjour Denis et merci pour votre courrier que j’ai fait suivre à nos annonceurs spécialistes de l’immobilier, deux d’entre eux ont répondu, vous lirez leurs réponses ci-dessous.

Pour ma part, je ne connais rien au droit immobilier mais je voudrais apporter mon point de vue sur les effets d’annonces des officiels indonésiens. Tout d’abord, je dirais que les officiels adorent prendre des positions très démagogiques qui flattent le nationalisme ambiant et qui sont très rarement suivies d’effets. La loi sur les PMA a été modifiée en 2007, rétroactive, si on changeait une virgule à quoi que ce soit, on tombait sous le coup des nouvelles dispositions. Dans les faits, il n’y avait pas de crainte à avoir. Ensuite, on a entendu régulièrement des coups de filet contre les propriétaires de villas, contre les travailleurs sans kitas, contre ci, contre ça… Une loi sur les couples mixtes dont le décret d’application n’a jamais été votée. Dernièrement, les visas on arrival gratuits pour les Européens et un diplôme de langue indonésienne obligatoire pour les travailleurs étrangers sont tombés à l’eau, mais la nouvelle avait eu le temps de faire le tour du monde et de semer la confusion dans les esprits.

Concernant cependant la revente de bien en freehold, on a souvent oublié de dire au « propriétaire étranger » qu’il fallait que le prête-nom assiste à la transaction. Et pour qu’il y assiste, il faut avoir maintenu de bons liens avec lui sinon il fera payer très cher sa présence.

Beaucoup de bruit pour rien qui pourrait se lire au pied de la lettre comme de l’amateurisme mais qui en fait est juste un mode de gouvernance d’effets de manche, pris dans la contradiction d’attirer les capitaux étrangers dans une communication en langue anglaise tout en confortant le bon peuple en bahasa indonesia sur le fait que tous les maux viennent de l’étranger. La pression contre les étrangers s’étoffe en ce moment, on a pu le constater aussi avec l’exécution de nombre d’entre eux pris dans des affaires de drogue alors que des Indonésiens qui avaient commis les mêmes infractions sont simplement condamnés à des peines de prison. Bien cordialement.

Socrate Georgiades
 
 
 
Les explications des professionnels…


« Crise du nominee » : Contrairement à ce que croient beaucoup de personnes rencontrées ces dernières semaines, la loi n’a pas changé. En Indonésie, la pleine propriété « freehold » n’a jamais été légale pour les étrangers. En tout cas, pas ces dernières décennies. La procédure du prête-nom, « nominee agreement », est un moyen de contourner la loi indonésienne. A Bali Immobilier, nous l’avons toujours présenté de la sorte à nos clients. En 10 ans d’activité, nous n’avons vendu qu’un seul bien en « freehold » (ne pas oublier les guillemets) à des étrangers et dans des conditions très particulières. Il y a 2 façons pour un particulier étranger d’investir dans l’immobilier à Bali en toute légalité : le leasehold (location longue durée) et le hak pakai (une variante du freehold avec des exigences particulières). Une société à capitaux étrangers type PMA peut aussi investir dans l’immobilier mais la procédure est complexe, onéreuse et n’aboutira pas de toute façon à un titre de pleine propriété pour étranger.



Un nouveau ministre a menacé de faire appliquer la loi et de partir en croisade contre les étrangers qui l’ont enfreinte ? Je ne sais pas si, ces quinze dernières années, il ne s’est pas passé un an sans qu’un article dans un journal reprenne une déclaration de tel ou tel officiel qui rappelait cette règle de base concernant le droit à la propriété et les étrangers, en promettant de sévir. La dernière déclaration en date sera-t-elle suivie de contrôles et de sanctions ? Si ça devait être le cas, il est clair que la façon dont le montage du « nominee agreement » a été fait et les relations que les acheteurs entretiennent avec les prête-noms et leurs descendants seront des éléments déterminants. Il est à noter qu’avec « l’ébruitement » des cas portés en justice, même s’il ne se passait rien de concret dans l’immédiat, dans un avenir plus éloigné, le nombre d’héritiers indonésiens voulant contester la validité de ces arrangements risque de croitre fortement.



« Crise du Pondok Wisata » : Jusqu’au 1er janvier 2014, les licences commerciales pour les villas (pondok wisata) et pour les hôtels étaient accordées quelle que soit la zone constructible : zone touristique (pariwisata), zone commerciale (perdagangan/jasa), zone résidentielle (perumahan/pemukiman), etc… Depuis le 1er janvier 2014, ces licences sont accordées uniquement dans la zone touristique. Celles-ci couvrent un secteur très limité dans la région de Seminyak-Kerobokan-Canggu. Beaucoup de villas destinées à la location saisonnière se trouvent désormais en dehors de cette zone et ne pourront pas obtenir la licence. La dernière nouveauté, c’est que même sans licence, ces villas peuvent désormais payer leurs taxes sur les locations.



Il faut être conscient des particularités indonésiennes lorsque vous souhaitez investir à Bali. Nous ne manquons jamais d’en faire part à nos clients avant toute transaction. Il est possible d’engranger de confortables bénéfices. En contrepartie, il faut savoir accepter les particularités du système indonésien et les risques qu’il comporte. Comme tout le monde devrait le savoir, dans tout investissement, il y a une part de risque. En général, plus les possibilités de profits sont élevées, plus les risques sont importants. Bali ne déroge pas à cette règle. Malgré cela, la grande majorité des personnes qui nous contactent franchissent le pas et investissent en toute connaissance de cause car ils estiment que le jeu en vaut la chandelle. On ne peut pas dire que, ces dernières années, les investisseurs qui ont bien réfléchi avant d’agir et qui se sont bien entourés se soient trompés au vu des résultats.



Rien ne dit que la réglementation ne changera pas de nouveau dans un futur plus ou moins proche. Les lois, mais surtout les interprétations, qui en seront faites par l’administration et leurs applications iront dans quel sens ? Nul ne le sait pour le moment. Y a-t-il un endroit dans le monde où les réglementations ne changent jamais ? Il y a peu de temps, en France, certains propriétaires ont eu de mauvaises surprises à cause d’une nouvelle loi sur l’immobilier. Pourtant la France est un pays où les perspectives de profit sont bien moindres. Est-ce que dans l’avenir, il sera devenu « normal » que les villas sans licence se « mettent en règle » en payant des taxes ou alors les licences seront-elles de nouveau disponibles pour tous ? La seule certitude, c’est que l’avenir nous le dira. Pour l’instant, c’est business « as usual. » Avec ses moments de doutes puis ses solutions. Ça se passe comme ça à Bali.



Benjamin, Bali Immobilier



 

Qu’il est agréable de ne pas se sentir seul dans des combats difficiles… Et pour cela, je vous remercie, Denis ! En effet, depuis nos débuts, nous avons toujours proclamé haut et fort que le Hak Milik (freehold) n’est absolument pas autorisé pour les étrangers (Warna Negara Asing). Ceci est stipulé clairement dans la loi n° 5 de 1960 connue sous le nom de « Loi agraire ». Dans ce texte, il est écrit (sans équivoque) que seul un citoyen indonésien (personne physique) peut obtenir une terre en pleine propriété et que le prête-nom est une pratique illégale. De même pour une personne morale (entreprise par exemple), il n’est pas possible d’obtenir l’accès à une propriété en Freehold mais il existe d’autres moyens légaux tels que Hak Sewa Menyewa ou Hak Guna Bangunan. Nous sommes prêts à conseiller toute personne souhaitant investir en Indonésie, et ce d’une façon professionnelle, aboutie et argumentée. Alors, cher Denis, non seulement, La Gazette de Bali ne vas pas se mettre à dos l’annonceur que je suis, car c’est pour cette raison précise que j’associe mon nom et mon entreprise à un mensuel sérieux qui dit les choses, mais aussi qui me permet d’avoir une tribune pour donner des informations importantes.


Cela fait 23 ans que j’habite et que je travaille sur Bali (et que je sillonne l’Indonésie). Je vais être bref et sans concession. Il y a 2 sortes
d’entrepreneurs : Les 1ers, les affairistes qui ne connaissent pas grand-chose à l’Indonésie, à sa langue, à sa culture, à ses traditions et à sa législation, qui font quelques coups et s’en vont au bout de quelques années (avec de nombreuses « casseroles » et des clients déçus à la clé). Les 2èmes, les vrais professionnels qui veulent s’inscrire dans la durée, qui ont un savoir et une éthique… Si j’ai un conseil à donner, ne jamais écouter « le vendeur » et ses belles paroles, mais contrôler le bien fondé, le savoir-faire et le professionnalisme de celui qui vous vend quelque chose !  



Concernant les personnes qui louent à la nuitée, en Indonésie, voilà ce que dit la législation du point de vue légal : toute personne qui obtient une rémunération suite à la location d’un bien immobilier doit avoir les permis et licences nécessaires, être enregistrée aux impôts et payer les taxes sur ces revenus. Cependant, dans la pratique, cela est très diffèrent, beaucoup de personnes louent leur bien sans le déclarer aux autorités compétentes. Les vérifications ne sont pas monnaie courante mais cela arrive tout de même et alors, le prix à payer sera « douloureux ».



En tant que lecteur, professionnel de l’immobilier et de la construction sur Bali, et annonceur sur la Gazette, je tiens à vous remercier de votre courrier et de l’impact positif que cela aura sur les potentiels acquéreurs d’un bien immobilier sur Bali ou sur l’Indonésie en général… Sachez que nous nous ferons un plaisir de répondre avec sérieux, pertinence et efficacité aux questions qui pourraient se poser sur le sujet !



Pierre Porte, Pierre Porte and Partners

Devant cette frénésie sanguinaire qui semble s’être emparée de l’Indonésie avec l’exécution de condamnés pour des infractions sur la législation concernant les narcotiques, une lectrice s’étonne des incohérences et des injustices du système judiciaire et pénal de l’Archipel…
 
Bonjour à toute l’équipe,

Je ne sais pas si vous prévoyez d’écrire quelque chose sur la peine de mort en Indonésie et sur Serge Atlaoui qui est incarcéré depuis 10 ans, on imagine les contraintes qui sont les vôtres mais il faut s’élever contre ce traitement inhumain. L’Indonésie est un pays souverain, nous n’avons pas à lui donner de leçons mais on peut quand même s’étonner du regain d’exécutions qui se déroulent depuis l’élection du nouveau président Jokowi. Etrangement, ce sont surtout des étrangers qui sont exécutés comme s’ils étaient les seuls à convoyer de la drogue.

On sait que la peine capitale n’empêche aucun délit, même si on aimerait bien l’appliquer à des gens qui violent des enfants ou qui font sauter des bombes et tuent des innocents. Dans de nombreux pays, le nombre d’assassinats a diminué depuis l’abolition de la peine de mort alors qu’à l’inverse, dans les états des USA qui pratiquent la peine de mort, le nombre d’assassinats est plus élevé. On sait aussi que lorsque la peine de mort a été donnée, il n’y a pas moyen de ressusciter les gens pour leur apprendre qu’ils ont été victimes d’une erreur judiciaire. Pour votre connaissance et ce sont les sources d’Amnesty International, sachez que depuis 1973, 123 personnes condamnées à mort ont été libérées aux Etats-Unis parce qu’elles étaient innocentes. Enfin, le dernier argument contre la peine de mort, c’est qu’elle est surtout appliquée à des gens pauvres, qui n’ont pas les moyens de se défendre ou qui appartiennent à des minorités.

Je ne connais pas bien le cas de tous les condamnés à mort en Indonésie mais je me suis surtout intéressée à notre compatriote Serge Atlaoui. C’était un soudeur qui semble-t-il n’a pas été bien défendu ou bien n’a pas payé ce qu’il fallait à qui de droit pour alléger sa peine. En faisant appel, il a écopé de la peine de mort. Il était soudeur, il n’a rien de l’étoffe d’un grand caïd ou d’un baron de la drogue mexicain qui tue tous les jours pour asseoir son pouvoir. Demandez-vous si ses employeurs ont écopé de la peine de mort, ce n’est pas le cas. Ca fait 10 ans qu’il est en prison parce qu’il était soudeur dans une usine de drogues à Java et il doit être fusillé d’un jour à l’autre. En Indonésie, si on commandite la mort d’un juge de la cour suprême qui vous a condamné, on écope de 15 ans de prison, on sort au bout de 5 en ayant passé plus de la moitié de sa peine dans des hôtels de luxe, nous connaissons tous le nom de l’intéressé.

Dans la presse indonésienne en ce moment, vous ne trouverez rien sur le cas de ces condamnés à mort. Même les défenseurs indonésiens de l’abolition de la peine de mort sont étrangement muets comme si c’était un fait acquis que la drogue vient de l’étranger et que c’est un mal apporté par les étrangers. Les statistiques sur lesquelles s’appuient le président sont fausses, il prétend que la drogue tue 50 personnes par jour en Indonésie.

C’est difficile d’expliquer à des enfants que la drogue est autorisée et en vente libre aux USA, qu’elle rapporte même tant de taxes à des états comme le Colorado qu’ils vont être obligés d’en reverser une partie à leurs contribuables. C’est difficile aussi de leur expliquer que l’herbe est de plus en plus utilisée pour soulager la douleur des malades alors qu’ici la simple possession de moins d’un gramme de shit peut vous envoyer en prison.

Mes propos sont décousus, j’en ai bien conscience mais j’avoue que ça tape sur le moral de vivre dans un pays où on a relâché au bout de 10 ans de prison la semaine dernière un gars qui avait aidé à l’assemblage d’une des bombes qui ont explosé en 2005 à Bali et tué une vingtaine de personnes. Dans ce même pays, on a aussi appris il y a quelques jours que Marco Archer Cardoso Moreira le Brésilien exécuté il y a quelques semaines n’a même pas eu droit de rencontrer un prêtre avant d’être exécuté… pour des raisons administratives, c’est ce qu’a raconté le père Charles Burrows qui devait être son confesseur et à qui on a refusé l’accès à l’île de Nusakambangan. Que se passe-t-il en Indonésie ? N’y a-t-il plus de place pour le pardon, pour la rémission, pour la pénitence, pour l’extrême onction, pour les Chrétiens, pour les étrangers ? Peut-on nous répondre ?



Françoise

Merci Ricky, ou ode à l’espoir

Sous le titre « Merci Ricky, ou ode à l’espoir », ce courrier de Lucy qui s’apparente à celui de René il y a quelques mois et qu’on résumera par : à Bali, il ne faut jamais désespérer…
 
Tous les jours, je me lève à 6h. Parfois à l’aide de mon réveil, parfois au seul bruit du battement de la queue de ma chienne en anticipation du moment le plus attendu de sa journée. Tous les jours, je l’amène à la plage, tous les jours, les yeux pas encore en face des trous, tous les jours, les mêmes gestes endormis. Quasi en pyjama, nu pieds, je n’apporte rien à part mon permis dans son enveloppe en plastique, la laisse et quelques biscuits sous la selle. Je me réveille (un peu…) petit à petit au cours de la balade, les rencontres canines, puis c’est le retour à la moto, seules ou accompagnées, distribution de biscuits et ayo-allez, hop on rentre. Ce matin-là, au retour sur le parking, ce sentiment qui nous relie à un reliquat d’instinct, un sixième sens. Un soupçon d’un « il y a truc qui ne tourne pas rond ». Mon « saddle » pourtant bien fermé à clé me parait bizarrement vide. Il manque mon permis. Comment c’est possible ? Tous les jours les mêmes gestes automatiques, le permis, les biscuits sous la selle. Je cherche partout par terre autour de la moto… Rien. Retour maison, je cherche, rien, retour plage, rien, retour maison. Vraiment rien.
Perplexe, incrédule et pour le coup bien réveillée ;  je poste sur une page Facebook spécial expats avérés. De la réponse à coté, souvent cynique, parfois amère : perdu ou pris sur le parking mon permis... Si quelqu’un le retrouve me contacter. S’ensuit très rapidement une pluie de remarques, commentaires, leçons, accusations, les unes plus négatives voire racistes que les autres... Je me sens déprimée face à ce flux inutile et vraiment pas très généreux. Je ne veux pas être aspirée dans ce trou béant, allez me dis-je : laisse tomber tous ces grincheux,  lâche prise, ce n’est qu’un permis et une photo (certes très chère) et je delete mon post avec un petit commentaire en passant.. Bah quoi ? Je ne suis pas parfaitement zen non plus ! Six réveils plus tard, je reçois un sms… anglais de vache espagnol, je comprends vite qu’il s’agit de quelqu’un, local, qui aurait retrouvé mes papiers !!!!!!!!! Quelques sms plus tard, beaucoup d’avertissements amicaux mais personne de disponible pour m’accompagner, je pars à la rencontre de Ricky. Ricky est un Indonésien, probablement Javanais, petite vingtaine d’années, Ricky tient une boutique de téléphones portables à Kuta. Il ne doit pas manger tous les jours. Ricky a pris la peine de chercher le moyen de me contacter. Non seulement, il me rend mes papiers intacts, la photo y compris ; mais il tente de refuser le petit billet que je veux lui glisser. Alors là... moi qui ne chante même pas seule sous ma douche, je pars en chantant à tue-tête sur ma sepeda motor. Non pour ces papiers retrouvés, mais pour le cadeau immense de ce petit gars... la confirmation que oui, les gens bons existent
encore !!!!!!!!!!!!! A peine rentrée à la maison, je ne résiste pas à l’envie de partager ce happy end sur cette même page Facebook qui me semblait réunir les amateurs de la complainte. Pendant plusieurs jours, j’entendais le bruit incessant de notifications telles des machines à sous qui crachent des pièces au casino...534 likes !!!!!!!! Et à chaque ding, le sentiment d’une petite victoire. Moral de l’histoire : tout le monde aime un happy end.


Lucy


un marché hôtelier juteux pour le groupe Accor

 
Sous le titre « Un marché hôtelier juteux pour le groupe Accor », un lecteur nous explique pourquoi il n’a pas apprécié notre papier « Business » sur Franck Loison et le groupe Accor dans le numéro d’octobre dernier...
 
En octobre, lorsque vous présentez - très admiratifs - le plan carrière de Franck Loison et qu’il vous dit : « A Bali, l’offre de chambres croît plus vite que le nombre de vacanciers » et que dans le même temps il affirme que « les perspectives de développement sont loin d’avoir atteint leurs limites sur notre île », le paradoxe ne vous frappe
pas ? Et lorsqu’il affirme sans vergogne « les sommes en jeu éliminent petit à petit tous les petits hôtels de famille », vous ne trouvez rien à dire ? Et quand il assure que le moratoire sur la construction d’hôtels voulu par les élus du peuple balinais n’est pas prêt de voir le jour parce que tous les grands groupes hôteliers y sont en compétition, cela ne vous émeut pas plus que cela ?

Pensez-vous vraiment qu’Ubud a besoin du Sofitel et du MGallery qu’Accor veut y ouvrir ? Cela ne peut réussir qu’au détriment de ceux qui ont créé les guest houses et les établissements de toutes classes qui ont fait le charme de cette destination culturelle depuis des dizaines d’années et dont le sens de l’hospitalité n’a rien à apprendre de la superficialité bourgeoise de l’hôtellerie à la française dont la riche clientèle de rentiers fait tellement rêver Monsieur Loison.

C’est son droit de parler comme il parle, n’est ce pas votre devoir de journaliste d’en souligner le cynisme et de mettre en garde contre un développement incontrôlé de l’industrie touristique au détriment « des petits hôtels de famille » et finalement de la culture balinaise qui reste la raison majeure de l’arrivée des touristes à Bali ?



Yvan Vandenbergh


La réponse de la rédaction…




Cher monsieur, merci d’avoir pris la peine de nous écrire. Concernant le premier point : « les perspectives de développement sont loin d’avoir atteint leurs limites sur notre île », vous prêtez à tort à M. Loison un propos qui figure dans le chapeau de l’article et donc émis par le journaliste. Notre journaliste fait référence à des études et des propos tenus par les plus hautes autorités du tourisme sur les perspectives de développement de Bali, c’est un fait, il y aura d’ici quelques années des millions de touristes en plus à Bali. M. Loison est bien placé pour savoir que les hôtels existants sont bien loin d’un taux de remplissage à 100%, il n’empêche que nous assistons actuellement à une course effrénée au développement.

C’est bien sûr un paradoxe mais si vous avez lu l’article avec attention, vous avez remarqué qu’Accor ne fait que de la gestion hôtelière et n’est en rien propriétaire des murs. Mieux que cela, ce sont les propriétaires terriens ou les investisseurs qui font la démarche de faire appel à ce groupe français pour gérer leurs hôtels. Je suis bien en peine de répondre au nom d’Accor mais je me demande à haute voix au nom de quoi Accor devrait refuser des contrats au prétexte qu’il y a déjà assez d’hôtels à Bali ? Si le business plan est valable et qu’Accor est capable d’apporter aux propriétaires de l’hôtel, tous indonésiens, les bénéfices escomptés, il me semble que nous ne pouvons que nous en féliciter.

Bien sûr que le paradoxe nous frappe mais ce n’est pas le sujet de l’article. Si nous pouvions interviewer le bupati de Badung, le gouverneur de Bali ou le ministre du Tourisme, nous lui poserions toutes ces questions qui nous démangent sur le développement totalement incontrôlé de Bali. Dans ce numéro, nous publions un grand papier sur la crise de l’eau à Bali, elle est en partie liée au tourisme et à la consommation d’eau des hôtels. Il y a un moratoire lié à la construction de nouveaux hôtels à Bali comme nous le rappelons dans cet article mais il n’est pas respecté. On ne peut pas tout révéler dans cette réponse mais c’est un fait que pour construire un hôtel, il faut une cinquantaine de licences et il faut croire que ces licences rapportent beaucoup d’argent à ceux qui les délivrent.

Concernant le second point, « les sommes en jeu éliminent petit à petit tous les petits hôtels de famille », là encore vous prêtez à notre interviewé des propos écrits par notre journaliste. Oui, il est avéré que le goût de la classe moyenne s’oriente de plus en plus vers des hôtels standardisés avec écrans plats et climatisation plutôt que des hôtels de famille avec murs en bedeg, gecko hurlant la nuit et ventilateurs poussifs. Je grossis le trait avec un peu d’humour mais il est vrai que le cœur de la population touristique asiatique (90% des touristes qui déferlent sur Bali) préfère des hôtels qui sont aux antipodes des goûts des touristes européens. C’est tout à fait souhaitable que de petits hôtels familiaux se maintiennent, ils contribuent bien plus à la stabilité du tissu économique local mais c’est un fait qu’ils n’ont pas les moyens ni de résister en terme d’offres de service ni de plate-forme de réservation ni de marketing.

Au sujet de votre paragraphe suivant sur le moratoire, vous supposez bien à tort que ce sont les grands groupes hôteliers qui contraignent les autorités balinaises à le bafouer. Comme je vous l’ai expliqué un peu plus haut, ce sont des propriétaires terriens, balinais et/ou indonésiens qui font appel à des groupes hôteliers qui n’agiront qu’en tant que prestataires pour eux.

Est-ce qu’Ubud a besoin d’un Sofitel ou d’un M Gallery ? Je n’en sais rien et je ne suis pas un habitué de ce genre d’établissements mais vous savez sans doute qu’il y a 640 hôtels à Ubud, alors un de plus ou de moins, ça ne me fait ni chaud ni froid et je ne vois pas en quoi je devrais m’en émouvoir.

Je ne trouve pas les propos de M. Loison cyniques comme vous le dites. Ils sont d’un domaine que vous semblez ignorer, celui des affaires, c’est le sujet de notre article. Ce n’est pas notre devoir de mettre en garde contre le développement incontrôlé de Bali, nous ne sommes ni une ONG, ni un parti politique, nous relatons des faits dans le cadre d’un journal et d’articles aux contours bien délimités. Il s’agissait dans le cas de cet article consacré à Accor d’exposer la raison pour laquelle les propriétaires fixaient plutôt leur choix sur cet enseigne. C’est votre liberté de dénigrer «  la superficialité bourgeoise de l’hôtellerie à la française et sa riche clientèle de rentiers », c’est notre droit de rappeler qu’elle rencontre du succès auprès des investisseurs indonésiens.

Vous semblez être un amoureux de Bali et vous parlez avec votre cœur, vous avez bien raison. Mais le monde change et Bali n’y échappe pas. Contrairement à ce que vous écrivez, la raison majeure de l’arrivée des touristes à Bali n’est plus la culture, tout le monde le déplore mais c’est une réalité et nous journalistes tâchons de rendre compte de la réalité. Les touristes asiatiques viennent flâner dans les malls de Centro ou Beach Walk, les Australiens surfent sur Bukit ou boivent des bières à Old Men’s du côté de Canggu, les Européens font leur shopping à Seminyak ou écument les derniers restos chics et lounges de Kerobokan. Ubud a considérablement changé depuis le film « Eat, Pray, Love », les prix ont explosé, on trouve sur le circuit « Monkey Forest-Jalan Raya Ubud » les grandes enseignes internationales, eh oui, on vient aussi faire du shopping, satané shopping à Ubud, ne vous en déplaise. Et malgré cela, les autorités balinaises se plaignent que les touristes ne dépensent pas assez…

Les touristes occidentaux cultivés ont une quête d’authenticité qui se heurtent frontalement à la modernité. Au nom de quoi étiqueter le Bali des années 80 avec ses petites pensions de famille plus authentique que le Bali de 2015 avec ses grandes enseignes internationales ? La force de la culture balinaise ne se loge pas dans son offre d’hébergement mais dans ses cérémonies, ses temples, ses paysages, le sourire de ses habitants.

Si j’ai consacré autant de temps à vous répondre, c’est parce que votre courrier m’a touché. Notre cœur saigne, à nous tous les amoureux de Bali, qui avons décidé de nous enraciner sur cette île magnifique. Nous souffrons de voir les plastiques la défigurer, ses eaux polluées, le béton stériliser ses rizières mais il est sage de comprendre que nous n’avons aucune prise là-dessus. Et plus encore, il nous faut sans doute nous défaire de ces images qui ont ravi nos ancêtres qui visitaient l’expo coloniale en 1931 et se réjouissaient et s’émouvaient de voir l’authenticité des indigènes qu’on leur proposait d’observer parqués dans leurs enclos. Les indigènes sont entrés dans la modernité et ils aiment maintenant loger dans des Sofitel, grand bien leur fasse.

Pour terminer ce courrier par une boutade, je reproduis le premier couplet de la chanson « Nénufar » interprétée par Alibert, qui était la marche officielle de l’expo coloniale de 1931 :



Quittant son pays,

Un p’tit négro

Vint jusqu’à Paris

Voir l’exposition coloniale


C’était Nénufar

Un joyeux lascar

Pour être élégant

C’est aux pieds qu’il mettait ses gants



 

Socrate Georgiades

motard dans la cendre

motard dans la cendre
merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar