Les prix augmentent à Bali

La fiche pratique « installation à Bali » qui figure sur notre site Internet a fait bondir ce lecteur qui nous explique pourquoi dans ce courrier…
Bonjour, j’ai vécu à Bali et je peux vous dire que les chiffres que vous avancez sont astronomiques et loin de la réalité ! J’ai loué une maison de 250m2 et 5 chambres pour 3000 euros à l’année et c’était cher d’après certains de mes amis
indonésiens ! Nous mangions et vivions très bien pour à peu près 600 euros par mois (avec les restos chez mak jo). Ce que vous décrivez là est une vie de superstar à Bali, c’est loin de la réalité, très loin même. J’ai eu affaire à un notaire très compètent quand je m’y suis marié, mais il est vrai que la vie peut être difficile si vous ne connaissez pas d’Indonésiens. Bali reste une super île malgré qu’il y ait trop de richards et de Pizza Hut dans certains endroits. Nous avons acheté une maison de trois chambres avec jardin pour 40 000 euros, voilà ce que cela vaut réellement, évidemment si vous visez la villa pour Blanc... Bien à vous.
D
La réponse de la rédaction…
Cher D. Merci pour votre courrier. Je ne sais pas à quand remonte votre séjour à Bali mais ce qui est sûr, c’est que les prix ont sérieusement augmenté. J’ai indiqué dans ma fiche « Installation à Bali, entre rêve et désillusion » qu’il fallait compter 9000USD minimum pour se loger. Je pense que ce prix fera sourire la plupart de nos lecteurs résidents à Bali qui, pour certains, paient un loyer annuel de 300 millions, certes pour de jolies villas qui ont du cachet. Une maison de trois chambres pour 40 000 euros, ça fait rêver mais ça n’existe plus du tout. J’ai été amené à répondre à deux jeunes femmes qui m’ont écrit dernièrement pour me demander le prix de la création d’une petite unité de restauration à Ubud dans des rues passantes telles que la Monkey Forest ou la rue principale. Sachez qu’il faut compter entre 250 et 400 millions par an et que les propriétaires exigent le règlement de 5, 10 et parfois 20 ans d’avance, soit un investissement foncier entre 70 000 et 300 000 euros ! Et ce ne sont pas des prix pour étrangers puisque la dernière personne que je connais à avoir dû payer 20 ans de loyer d’avance pour son restaurant de la Jl. Monkey Forest est une Indonésienne des faubourgs d’Ubud ! Il y a peu de superstars à Bali mais beaucoup d’argent qui circulent, en particulier en provenance de Jakarta. Bien à vous.

Socrate Georgiades
 

Chauffeurs de taxi indélicats à Bali

Récit d’une vacancière au sujet de multiples expériences malheureuses avec les chauffeurs de taxi de Seminyak qui, rappelons-le, ont une réputation peu flatteuse. A l’heure où l’association des transports publics de l’île (Organda) est par ailleurs dans le collimateur des autorités pour nombre de pratiques illégales, dénonçons avec elle cette maffia des transports à Bali…
 
Bonjour, je suis arrivée à Seminyak il y a 4 jours, mais après l’agression verbale d’hier soir par un chauffeur de taxi qui s’identifie à Bluebird, c’est décidé, je quitte cette ville. Je suppose que mon avis importe peu pour le groupe Bluebird et La Gazette de Bali mais pourtant, je pense que pour l’image de Bali, cette mauvaise réputation des taxis peut devenir très nuisible au tourisme. La circulation est un vrai problème à Seminyak, c’était moins vrai à Ubud et moins aussi à Lombok. Le piéton n’a pas de place puisque les trottoirs sont envahis de scooters, les passages piétons ne sont pas respectés, les cyclistes sont bannis, bref, il ne reste effectivement que la location de scooter ou le taxi pour traverser la ville de Seminyak. Ayant une petite blessure au genou, je ne peux pas parcourir de longues distances dans ces conditions dangereuses, donc j’ai répondu à quelques klaxons de taxis. Sur 15 trajets, un seul a respecté le taximètre et, en moyenne, pour effectuer des trajets de moins de 3km et à raison de 5 par jour, j’ai dépensé 250 000 roupies de taxi en 4 jours. Hier soir, agacée de ces arnaques, j’ai exigé que le restaurant où je dinais se fasse confirmer que le driver appliquerait bien le taximètre. Le chauffeur accepte, mais arrivé à 100 mètres de l’adresse, il me demande un forfait de 30 000 roupies alors que le compteur indique 15 000, je lui explique calmement qu’il a pris 3mn de son temps et s’était engagé à respecter le taximètre. De plus, je ne suis pas devant mon hôtel, mais à 100 mètres. Il est devenu très agressif, a ouvert la porte du taxi et m’a contrainte à payer 30 000 et à sortir du véhicule dans la ruelle sombre. J’ai décidé de ne pas poursuivre la découverte de Seminyak et, avant de m’en aller, je vous en informe car je pense que l’image du groupe risque de subir les conséquences d’une perte de confiance. Et pour La Gazette, c’est plus pour l’image de Seminyak. Respecter les piétons, les cyclistes, c’est respecter les touristes consommateurs potentiels sur l’île. Cordialement.

Sandra Bidegaray
 

Le billet de Mata Ibu du mois dernier intitulé « A Nyepi, on oublie les histoires de visa… pour un jour » n’a pas plu du tout à notre ancienne contributrice Papaya…
Les bule bien obligés de « changer de disque » au moins à Nyepi ?  Comme c’est amusant ! Ainsi Ibu Mata est lasse d’entendre leurs « histoires de visas » ? Et s’il n’y avait pas Nyepi, ils ne fermeraient donc jamais leur caquet ?  Personnellement, je pense que nous, les bule, on se passerait bien de galérer pour avoir le droit de séjourner à Bali plus longuement, plus commodément et pour moins cher… ça nous arrangerait aussi que les lois ne changent pas tous les mois, nous contraignant à en faire un de nos sujets de conversation principaux car ne pas être au courant pourrait nous valoir amendes monstrueuses, voire l’expulsion. En fait, êtes-vous bien sûrs que l’auteure de ce texte est indonésienne ? Les Indonésiens que je connais sont des gens pleins de compassion, surtout lorsqu’on aborde des problèmes réels et anxiogènes devant eux. Ou bien, dans le doute, ils s’abstiennent. Ils ne prendront pas leur plume pour se moquer. A mon avis, le mari bule est passé par là. En tout cas, je me réjouis de ce que leur couple plane au-dessus des préoccupations médiocres du bule biasa

Nancy Causse, dite Papaya
 

David Bowie à Bali

Laurent Green, un fervent admirateur de David Bowie, nous reproche de ne pas avoir consacré assez d’espace dans nos colonnes à la disparition de la star, qui fut un résident régulier à Bali et un grand passionné de l’Indonésie. A cela nous rétorquons que malheureusement, la date de sa disparition coïncidait mal avec nos impératifs de bouclage. Mais nous avons néanmoins publié beaucoup de posts de notre page Facebook au sujet des traces qu’il a laissées ici, puis dans notre édition de mars, nous avons annoncé, certes un peu tard, encore une fois à cause de notre périodicité, que ses cendres seraient dispersées à Bali. Nous nous faisons alors un plaisir ce mois-ci de publier son courrier…
Amoureux de Bali et de l’Indonésie depuis plus de 20 ans, je m’y rends régulièrement et ne manque pas de me mettre à jour des dernières actualités par la lecture de La Gazette. Et c’est parce que celle-ci n’a rien consacré à sa version papier que je me permets ce courrier, en espérant qu’il soit publié dans vos colonnes, d’ici avril je pense, sans qu’il s’agisse d’un poisson ! D’avance, merci pour David ! Et pourtant, il a eu droit à un hommage international, que ce soit en France, aux Etats-Unis, et même dans le Jakarta Post. C’est dans ce journal qu’on apprend notamment qu’il découvrit dans les années 80 l’Indonésie avec l’un de ses anciens amis, Iggy Pop… Dans ce même journal, on le voit torse nu et en sarong, adossé à une maison de type joglo javanais qu’il s’est fait construire sur l’île Moustique. En découvrant son testament, l’une de ses dernières volontés était de voir ses cendres dispersées à Bali. Enfin, pour en terminer avec l’Indonésie, il s’est fait prendre en photo (noir et blanc) en compagnie de sa seconde femme Iman au Mangkunegaran Palace en 1991. Tout ceci ne mérite sans doute pas que La Gazette de Bali lui consacre quelques lignes, en dépit de l’hommage international qui lui a été justement rendu.

Soit, parce que décédé en janvier dernier, LGdB ne pouvait en rendre compte. Quant au numéro de février, le journal de la communauté française décidait de ne parler que d’amour sous toutes ses  formes… Quelle chance, dans son avant-dernier album, il écrivait une chanson : « Valentine’s Day » ! Mais pas de quoi la citer dans la Gazette… Certes, sur son Facebook, La Gazette a mentionné son décès, accompagnant la nouvelle de quelques photos, notamment lors de son séjour à Bali. Ne méritait-il pourtant pas davantage ? Une carrière musicale internationale de cinquante ans, une trentaine d’albums, des rôles d’acteur au cinéma et au théâtre, de la promotion de nouveaux talents musicaux, une générosité d’âme que le monde artistique lui a reconnue unanimement, de l’élégance, de la créativité, de l’avant-gardisme, de la gentillesse, de l’intelligence, de la sensibilité, de l’humilité, du talent, voire du génie. Et combien savent qu’il a rejoint les étoiles pour en devenir sept ? En effet, une semaine jour pour jour après la disparition de la légende de la pop, qui s’est éteinte d’un cancer du foie à l’âge de 69 ans, des astronomes belges ont choisi de rendre hommage à la star... en immortalisant son nom dans une constellation. Oui mais bon, pas de quoi fouetter la Gazette tout de même !

Comment pardonner, à Socrate et à toute son équipe, cette négligence journalistique incompréhensible ? Il se trouve que, parmi les galeries de photographies qui grouillent désormais sur l’île des dieux, l’une d’entre elles a décidé de lui rendre hommage, à Kerobokan. Allez donc vous recueillir devant la Black Star qui brille de mille feux ! Et pardonne-leur, David Bali, ils ne savent pas (toujours) ce qu’ils font !

Laurent Green
 

Angoisse dans les couloirs de l’hôpital de Sanglah, avec l’espoir au cœur et, au bout, la délivrance… Récit.
 
Dans ma voiture un dimanche matin très tôt de janvier 2016. Je suis en train de vivre le pire cauchemar d’un père, on vient de m’apprendre que ma fille unique est entre la vie et la mort, inconsciente, à Canggu quelque part, victime d’un accident de moto. Je ne sais pas encore si ma vie a basculé, je sais juste que lorsque je vais la rejoindre dans un quart d’heure, je vais avoir un choc encore plus grand que cette nouvelle. Ne pas brûler les feux, garder son calme, respirer. Oui, c’est un choc de la découvrir les yeux révulsés. Faire face à sa propre angoisse et à celle de sa mère à côté de moi, à tout qui peut s’effondrer à chaque instant. Essayer de comprendre l’employé de cette soit disant clinique de bord de route où on a recousu le cuir chevelu de ma fille comme des bouchers. Où la transporter ? Il semble que ça fait déjà près de deux heures qu’elle est là. Sanglah ou je ne sais plus quoi ? Sanglah bien sûr, il y a urgence. Cet hôpital public a une terrible réputation mais on y trouve tous les services d’urgence et de réanimation et les médecins puisque c’est un hôpital universitaire. On nous demande de l’aide pour la déplacer de son lit au brancard, personne ici ne semble se préoccuper de savoir si son cou et sa colonne ont été touchés, elle est déplacée sans ménagement. Me voici derrière l’ambulance qui fonce et brûle les feux de Lio Square, je pile à temps pour éviter la collision avec un autre véhicule. L’ambulance disparait au loin. Je ne sais même pas si je vais trouver le chemin de Sanglah, je n’y suis allé qu’une seule fois, il y a 10 ans lors des attentats de 2005. J’actionne mon GPS, oups, j’ai de la chance, il m’indique RSUP Sanglah. J’y arrive 10 mn après l’ambulance, les équipes s’affairent autour de ma fille dans la salle des urgences. Il y a du sang et des cris autour de nous comme dans toutes les salles des urgences du monde j’imagine. Première étape, le scanner. Il nous faut là encore prêter main forte pour déplacer notre fille sur le lit coulissant de cet engin, il n’y a que deux opérateurs dans la salle et aucun aide-soignant ou infirmier pour prêter main forte. Seconde étape, la radio. Là encore, personne pour nous aider à déplacer ma fille. Le pire, c’est qu’on nous demande même d’enfiler des tabliers de plomb pour aider l’opérateur radiologiste à réaliser ses clichés pendant qu’il se réfugie derrière sa machine ! Ben oui, il faut assumer le fait de vivre dans un pays du Tiers Monde et serrer les dents. Pendant que nous attendons les résultats des radios, un cercueil passe, poussé par deux aides-soignants. Quelques minutes plus tard, nous serons un peu rassurés, notre fille ne souffre d’aucune fracture de la colonne ni de la tête d’ailleurs, pas non plus d’hématome cérébral. Elle est dans le coma mais réagit à la douleur, le coma est donc léger. J’ai la chance immense d’avoir mon ami Philippe A. qui me permet de bénéficier de l’assistance d’un médecin francophone travaillant pour International SOS et basé à Jakarta, le docteur Olivier, qui nous suivra quotidiennement tout au long de notre séjour de 10 jours dans cet hôpital. Il nous a constamment rassurés, prodigué des conseils, dépêché un membre de son équipe pour surveiller la qualité des soins et le meilleur médecin traumatologue de Bali dès le premier jour, un immense merci pour ses qualités humaines et son aide. Merci aussi à Vanessa pour son soutien psychologique et avoir débarqué à l’hôpital dès que notre fille s’est vraiment réveillée quatre jours après l’accident.
En raison de son coma, notre fille ne pouvait pas partir dans l’aile internationale de l’hôpital et il n’y avait pas de place en salle de réveil. Nous sommes donc restés aux urgences pendant 51 heures. Et c’est une expérience forte. Pas seulement parce que les cafards pointent parfois le bout de leur nez. C’est l’horreur mais on s’y habitue vite, trop vite. La tête de notre voisine pissait le sang par terre mais ça ne semblait émouvoir personne. Il y a très peu de personnel, la femme de ménage passe avec son balai pour soulever la poussière puis la serpillère... Nous nous sommes retrouvés en pleine nuit à 4 heures du matin à devoir changer seuls intégralement notre fille qui avait uriné sur elle, personne pour éponger le sol… Au bout de deux jours de ce régime, nous avons pu obtenir une chambre de réveil et tout a changé à ce moment-là, on a retrouvé le service extraordinaire à l’indonésienne, des infirmiers qui débarquent entre 5 et 10 secondes dès qu’on les appelle, aux petits soins, avec le sourire. J’écris aussi ce courrier pour les remercier des soins qu’ils ont tous prodigués à ma fille.
J’ai fait remarquer à une responsable du service des admissions que le gouverneur de Bali était parti se faire soigner le cœur à Singapour il y a quelques années. Il devrait bien plutôt prendre soin de ses administrés et faire en sorte d’avoir un hôpital à la hauteur de la fierté des Balinais pour aller s’y faire soigner lui aussi ! Elle a souri, gênée. Elle m’a appris que l’hôpital avait réalisé sa première greffe de reins quelques jours plus tôt. Elle m’a dit aussi que l’hôpital était vraiment débordé depuis la mise en place de la sécurité sociale indonésienne BPJS, il y a plus de 100% d’augmentation de fréquentation de l’hôpital depuis que ce système a été mis en place et que les gens peuvent se faire soigner presque gratuitement.
Hormis la présence précieuse des infirmiers et de certains médecins dans cet hôpital (mais pas tous), il y a quelque chose qui nous a apporté beaucoup de réconfort, c’est la cafeteria de l’aile internationale qui fait un des meilleurs nasi goreng de l’île, nous en avons mangé au moins deux ou trois par jour. Et enfin, le spectacle captivant des oiseaux à l’extérieur de l’hôpital. Ils sont des milliers et des milliers, sortes d’étourneaux, à faire leur parade avant le coucher du soleil, volant en vague au-dessus des palmiers du parking. Je n’ai pu m’empêcher de penser qu’ils portent les âmes de tous ceux qui ont perdu la vie à l’hôpital. Le lendemain matin vers 5h30, juste avant le lever du soleil, en passant sur le parking, je vois un couple discret en train de dresser un immense mât de bambou de plus de 10 m de haut surplombé par un filet disposé en V, ce sont des braconniers qui capturent ces oiseaux pour les revendre sans doute au marché ou dans leur boutique !

Socrate Georgiades
 
Thierry Robinet, notre ancien contributeur de la rubrique aventures et découvertes de l’Indonésie intitulée « Tour d’Archipel » rend hommage au cinéaste-explorateur Belge Douchan Gersi, décédé chez lui, à Bali, en décembre dernier.
 
En feuilletant la GdB hier, je découvre l’information sur Douchan Gersi et sa disparition en décembre 2015. Cela me touche car Douchan a été en partie un moteur supplémentaire pour ma découverte des jungles et peuples premiers de l’Indonésie. A Paris, dans les années 80, alors que je parcourais les bouquinistes des quais de Seine, proches de Notre-Dame, ou la bibliothèque l’Harmattan, je suis tombé sur son livre « Dans la jungle de Bornéo » et immédiatement, je l’ai acheté, car l’univers de la jungle et des tribus Dayaks, anciens coupeurs de têtes, m’inspiraient beaucoup à l’époque. Je l’ai rencontré quelques fois à Bali et je garde un excellent souvenir de nos discussions. C’était un grand voyageur, un de ceux qui ont découvert le voyage dès les années soixante, où tout était à montrer, à raconter, à filmer, à écrire. Un homme à la curiosité inassouvie doublé d’un écrivain, ce qui n’est pas permis à tout le monde. Merci.

Thierry Robinet
 

motard dans la cendre

motard dans la cendre
merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar