Les agressions à deux-roues se poursuivent. Cette fois, le témoignage de quelqu’un qui n’a pas le profil des victimes habituelles…

Avant de rentrer en vacances en famille, j’étais touché et ému par la vague de mobilisation suscitée par les nombreux crimes perpétrés à Bali ces derniers mois. Et comme nous tous, j’ai été ravi de voir que les autorités locales s’étaient engagées à écouter notre cri d’alarme. Dans notre entourage direct, au moins une demi-douzaine de femmes ou jeunes filles ont été victimes de vols à l’arraché sur leur moto. Plusieurs d’entre elles ont été blessées mais grâce à dieu, les séquelles furent minimes. Ces accidents ont suscité en moi une certaine anxiété, mais étant un homme de près de 90 kg, je me sentais plutôt immunisé contre ces bandits dont les visées et le mode opératoire semblaient davantage se porter sur des jeunes filles. J’avais tort. Tout juste de retour de vacances, à 15h, j’avais un rendez-vous à sentral parkir à Kuta. La personne que je devais rencontrer ayant fait défection, j’ai décidé de rentrer après m’être arrêté changer de l’argent. Je me dirige ensuite vers jalan Dewi Sri. Le trafic au niveau de cette avenue est dense et les policiers au niveau du croisement affairés à gérer la circulation. J’ai un petit sac avec mon téléphone, de l’argent et d’autres petites choses. Je m’arrête au feu 100 mètres avant le McDonalds et je me mets à voir des motos exposées à ma gauche. Mon attention est faible à ce moment-là. Le feu passe au vert, je démarre doucement et 5 secondes plus tard, mon petit sac se fait arracher avec une dextérité incroyable. J’ai le temps de résister mais une deuxième moto donne un coup à la mienne et je préfère sauter de ma moto et abandonner mon sac. J’ai eu le temps de voir en eux un petit sourire de satisfaction avant qu’ils ne se volatilisent. Bien évidemment, plusieurs témoins ont assisté à la scène, et au mieux, ils m’ont regardé avec un regard compassionnel.




Après le temps de la colère est venue celui de la réflexion. Ai-je été suivi en sortant du changeur de monnaie ? N’étais-je pas prétentieux de croire que cela n arriverait pas à une personne de ma corpulence ? N’étais-je pas dans le tort à exposer visiblement mon sac ? Comment avaient-ils osé, en plein jour, au milieu de dizaines de témoins et à moins de 100 mètres d’un barrage de police ? Au delà de mes interrogations, j’ai pris certaines résolutions : je roule avec une très grande prudence car si les vols à l’arraché existent dans tous les pays, le fait d’être commis à moto les rend particulièrement dangereux. Je range désormais absolument tout sous le siège de ma moto. Au final, cela reste le moyen le plus simple et le plus efficace de ne plus être une cible. Je suis convaincu que Bali affiche un niveau de sécurité que beaucoup d’endroits envieraient. Il faut rester mobiliser pour que cela le reste encore longtemps.

Simo





Sous le titre « Ici, on s’attache rapide », cette anecdote d’un lecteur sur une fin de soirée qui s’annonçait comme une galère et pourtant… Comme quoi, à Bali, il faut toujours croire à son good karma !



Deux heures du matin, après une soirée bien arrosée, je décide de rentrer à la maison. J’enfourche mon enduro et je roule à bonne vitesse. La nuit, il fait bon et la route est libre. Jalan Kunti, alors que je m’apprête à traverser la Sunset, la moto se retrouve en roue libre ! A coup sûr, un problème de transmission. Sur mon élan, je laisse filer jusqu’au début de Kunti 2. Je m’arrête et vérifie : bingo, c’est la chaîne qui a cassé ! Ca ne vaut pas le coup de retraverser à pied pour tenter de la retrouver car il y a peu de chance que je retrouve l’attache-rapide et, de toute façon, je n’ai pas d’outils avec moi. Je me prépare donc à pousser les 4 ou 5 km jusqu’à chez moi. Je suis sportif, il fait frais, j’ai tout mon temps, pas de problème donc, je pousse.



Cela ne fait pas trois minutes que j’avance à bon pas que deux mecs à moto me dépassent et s’arrêtent devant moi : « Mister, Mister, votre chaîne ! » Je les regarde interloqué. « C’est très gentil, les gars. » Le passager s’avance vers moi et me la tend, les pognes pleines de cambouis. « Vous ne la remontez pas ? », qu’il me dit en me remettant aussi l’attache-rapide, incomplète toutefois et donc inutilisable. Je les remercie en leur disant que je m’occuperai de ça demain car la chaîne n’est pas remontable puisque il manque des pièces. Ils s’en vont et je me remets à pousser après avoir enroulé la chaîne au guidon. Trois minutes plus tard, Jalan Gunung Athena, c’est un couple à scooter qui m’arrête. « What’s the problem Mister ? » J’explique. Le pilote dit qu’il va me pousser avec son pied. Jusqu’à chez moi ? Il ne répond pas et commence à me pousser. On passe devant un bengkel. Il veut que je fasse réparer. Par politesse, j’y vais. Mais le gars qui somnolait au milieu de ses pneus explique bien sûr que l’attache-rapide étant incomplète, il ne peut rien faire.



On repart donc. Un peu gêné par tant de sollicitude, je lui dis qu’il peut me lâcher quand il veut, je me démerderais. Il continue de me pousser avec son pied, tout en discutant avec son épouse derrière lui. On avale la Gunung Salak, il va me ramener jusqu’à mon gang. En arrivant, je dis « C’est là ». Il me répond « Ok Mister », fait demi-tour et s’apprête à repartir dans l’autre sens. Je les arrête, veux leur prouver ma reconnaissance. « Attendez, je vous donne uang capek ! » Je sors tous mes biftons dans la lumière de son phare et lui tends 100 000. « Nous, on est Balinais, on aime bien aider », qu’il me dit. Eh ben, demain, vous irez manger et boire à ma santé ! Terima kasih ! J’étais rentré chez moi en 20 minutes. Avec ma chaîne.



René

Après la publication le mois dernier d’un courrier volontairement non signé par son auteur relatant l’affaire Vivalavi, qui est actuellement portée devant les tribunaux français, voici le droit de réponse de Frank Girardot, l’un des responsables mis en cause. Comme ce courrier était en premier lieu destiné de façon privée à Socrate Georgiades et qu’avec l’accord de Franck Girardot, il doit servir désormais de droit de réponse, nous en avons changé les pronoms personnels afin qu’il s’adresse désormais à la Gazette de Bali et non à Socrate Georgiades en particulier…



J’ai été un peu surpris de voir sortir une pleine page dans La Gazette concernant une affaire dans laquelle je suis mis en cause. Plus que la présence d’un sujet traitant de cette affaire, ce qui me surprend, c’est la forme choisie pour en parler. Un témoignage, anonyme de surcroit. Je m’interroge. Pourquoi ? Dans quel but ? Dans quelle intention ?



J’ai été, depuis 2 mois, contacté par de nombreuses rédactions qui souhaitaient traiter le sujet dans leurs colonnes. Si La Gazette voulait le faire, elle savait où me trouver. Donc pourquoi avoir choisi de traiter le sujet sans le faire vraiment ? En parler brièvement dans l’édito… Laisser la parole à un anonyme… Les témoins, pourtant, ne manquaient pas. Thierry Blancheton ne se prive pas, depuis plusieurs mois, de raconter, à qui veut bien l’écouter, sa version des faits. Une autre de nos clientes, Karine Willemez est, elle aussi, résidente à Bali. Et j’ai eu, vous le savez bien, jusqu’à 100 employés à Bali qui ont chacun, eux aussi, leur version de cette histoire. Enfin, sur un simple coup de fil, ou par email, je suis tout à fait disposé à vous raconter cette histoire, en toute transparence, comme je l’ai fait avec mes clients depuis plusieurs mois.



Il y a, dans la lettre que vous avez publiée, des éléments de vérité que je ne conteste pas. Mais il y a aussi un bon nombre d’erreurs et d’affabulations qui n’aideront en rien un lecteur lambda à comprendre ce qui s’est réellement passé.



Premièrement, et c’est très important, il est tout à fait faux de dire que nous sommes en train de continuer à lever des fonds. Cette accusation est grave parce qu’elle sous-entendrait que nous sommes des « escrocs professionnels » ce qui n’est tout simplement pas le cas. Nous avons cessé toute activité de levée de fonds depuis le 31 mars 2014. Date à laquelle nous avons (sans doute beaucoup trop tardivement) pris acte de l’échec de notre projet et entamé le processus de sauvetage de ce qui pouvait être sauvé.



Deuxièmement, le plan de sauvetage est présenté comme protégeant nos intérêts. C’est encore faux. Sur ce sujet, je ne vais pas vous faire de dessin, depuis 5 mois, j’ai reçu des propositions de rachat des actifs de la société au rabais avec transfert du cash sur des comptes off-shore. Plusieurs millions de dollars. Largement de quoi me prendre une retraite au soleil. Si j’étais un escroc, un vrai, c’est ce que j’aurais fait, et à l’heure qu’il est, je me gausserais de cet article (ndlr- il s’agit d’un courrier de lecteur et non d’un article). Mais ce n’est pas le cas. Fidèle à la ligne que j’ai toujours tenue, depuis le début de ce projet, j’ai fait de mon mieux (ce qui n’a souvent pas été suffisant) pour faire aboutir les choses et donner à mes clients une chance de récupérer le maximum de leur investissement. Et j’ai tenu mes clients informés de chacune de mes actions.



Vous connaissez Bali mieux que moi, et vous devez savoir que la perspective de voir le terrain de Rening Bay valorisé à 250jt par are à une échéance de 4-5 ans est très réaliste. Il s’agit d’un terrain de première qualité, magnifiquement situé en bord de plage, à mi-chemin entre Negara et Gilimanuk. Donc, oui, il faudra encore du temps avant que ce marché ne décolle, mais cela viendra et quand ça arrivera, ce terrain vaudra des dizaines de millions de dollars. Notre objectif est d’arriver à 16 millions pour rembourser tout le monde intégralement. Et je pense que nous y arriverons dans les délais estimés.



Troisièmement, une chose doit être précisée : nous avons toujours été parfaitement clairs sur notre situation financière. Nous avons toujours clairement signifié à nos clients que nous ne disposions d’aucune garantie financière. Ils ont investi en pleine connaissance de cause. Non seulement nous n’avons pas cherché à cacher cet état de fait, mais nous l’avons clairement mis en avant en précisant que leur seule garantie tenait 1) à notre engagement de rester auprès de nos clients quoi qu’il arrive (ce que nous faisons), 2) de développer des activités opérationnelles pour asseoir la solidité commerciale du groupe (ce que nous avons toujours fait jusqu’au moment où nous avons été contraints de fermer ces activités), 3) d’investir dans des terrains dont la valeur constituerait, à terme, notre seule « sécurité » financière (ce qui est le cas aujourd’hui).



Autre point : Le coaching. Cette activité est présentée comme un prétexte ou un attrape-nigaud nous permettant d’endoctriner des gogos afin de leur soutirer leurs économies. Là aussi c’est une présentation à la fois fausse et grave. Fausse, parce que mon activité de coaching, tout comme celle d’André Pitra, notre associé, a commencé en 1997, et nous avons de 1997 à 2014, travaillé avec plus de 6000 clients, dont la plupart ont été très satisfaits de nos services sans jamais investir le moindre euro dans quelque projet d’investissement que ce soit. En 2006 (et non en 2003 comme la lettre l’affirme), nous avons lancé un premier projet à Bali en réponse aux difficultés que nous rencontrions depuis 12 mois avec la qualité très discutable des programmes immobiliers proposés en France dans le cadre la loi de Robien et que nos clients nous demandaient, dans le cadre de notre activité de conseil en gestion de patrimoine. Devant le succès de ce premier test, nous avons décidé, à partir de 2008, de viser plus grand, ce qui a, indiscutablement, été une erreur fatale.



Je pourrai continuer en réfutant, une par une, les nombreuses allégations contenues dans cette lettre, mais je pense que l’essentiel est ailleurs. Que s’est-il réellement passé ? Et en quoi cette expérience peut-elle servir à apprendre (un petit) quelque chose à vos lecteurs ?



Pour répondre à cette question, je dirai que mon seul regret aujourd’hui, c’est d’avoir trahi un rêve. Un rêve auquel j’ai cru très fort, au plus profond de moi. Et un rêve auquel j’ai fait croire des tas de gens. Avec rien. Juste la force de ma propre conviction, de ma propre passion. Pour ce rêve. En courant après ce rêve et en me laissant emporter par une certaine folie des grandeurs, en pétant, à certains moments, les plombs devant tant d’argent « facilement » récolté, en ne prenant pas le temps de consolider les premiers signes de succès, en me laissant emporter dans une course (fuite) en avant pour maintenir ce rêve en vie, j’ai emmené avec moi des gens qui n’étaient pas prêts, comme je le suis, à tout perdre.



Oui, je suis coupable de ça. Je suis coupable d’avoir franchi des lignes, ignoré des signaux d’alarme. Je suis coupable d’avoir été présomptueux en pensant que mon énergie et ma créativité sauraient attirer les experts dont j’avais besoin pour faire tourner mon business. Et c’est là ma plus grande erreur. Je n’ai pas su m’entourer. Par ignorance. Par orgueil aussi sans doute. Par naïveté. Par aveuglement. J’ai eu la chance de croiser quelques personnes de valeurs. Elles ont apporté une contribution importante à l’entreprise que nous avons créée. Mais elles ont été trop rares et noyées dans la masse des incompétents (dont je fais partie) et des profiteurs (qui ont été nombreux).



Donc ce qui s’est passé, c’est qu’une bande de « pieds nickelés » a cru, très sincèrement, qu’ils allaient changer le monde en développant un projet immobilier touristique d’un nouveau genre. Sans argent, sans compétence, sans expérience. Et de toutes les choses qu’il aurait fallu réussir à faire pour mener ce projet au succès, la seule chose que nous aillons vraiment réussi à faire, ça a été de lever de l’argent. Enormément d’argent. 18 millions d’euros pour être précis. C’est beaucoup. Mais c’est bien peu, pour un projet qui dans sa version la plus ambitieuse, en aurait couté 30. Et surtout c’est trop peu lorsque cet argent est collecté sur 8 ans, au prix d’énormes efforts et de la mobilisation de trop de ressources financières, économiques et humaines…



De cet argent, il ne reste aujourd’hui que le vague souvenir de quelques activités de fitness à Bali et un terrain de 7,5ha bordant la mer. Le reste est parti en fumée. Dépensé, « investi », gaspillé… mais jamais, comme j’ai pu l’entendre dire, détourné pour alimenter je ne sais quel compte off-shore nous garantissant une fortune facilement faite.



Pour conclure, je dirai que je suis aujourd’hui occupé à faire face à mes responsabilités. Responsabilité d’entrepreneur, en faisant mon possible pour aider mes clients à récupérer leur investissement. Responsabilité de citoyen en me préparant à répondre de certains de mes actes devant les juges. Responsabilité d’homme, en faisant le bilan de toute cette histoire et en essayant d’en tirer des conclusions positives et constructives. Responsabilité de mari et de père, en faisant mon possible pour éviter à ma famille d’avoir à trop souffrir des conséquences, directes et indirectes de cette affaire.



Je ne cherche pas à endosser le beau rôle. J’ai commis des erreurs, et je dois payer, de plusieurs façons, pour mes erreurs. En exposant les faits, tels qu’ils sont, je ne cherche en rien à minimiser ma responsabilité, elle est entière, mais je tiens à préciser qu’à aucun moment je n’ai eu la moindre intention de nuire à qui que ce soit, ni à abuser de la confiance de qui que ce soit à mon seul profit. Toutes les sommes collectées ont été injectées dans l’entreprise et ont servi, directement et indirectement, à financer ce qui était le Grand Projet Bali. Je ne vous demande pas de me croire. Je ne cherche pas à vous convaincre. Je vous le dis, parce que c’est la vérité. Merci pour votre attention. Très cordialement.



Franck Girardot

La réponse de la rédaction...
Bonjour Franck, comme tu as pu le lire dans mon édito, je relaie une info concernant une  affaire qui salit l’image de Bali et des entrepreneurs français d’Indonésie. Je ne te fais pas la morale, l’affaire est entre les mains des juges.



Alors que j’étais encore en vacances en Europe, j’ai reçu des emails de nos lecteurs qui se sont émus de cette affaire. Ils ont tous un avis très tranché sur la question et sur le système que vous avez mis en place, le plus sobre vous qualifie de, je copy-paste « les enfoires », le moins élégant d’  « Encule » (sans accent, désolé), et la plus vindicative a lancé un  « Au bucher Les Escrocs de Bali ! ».



Voilà, je ne pouvais pas ne pas en toucher un mot dans le journal d’autant que vous avez été nos annonceurs, je ne voudrais pas donner à nos lecteurs l’impression que je vous protège même si personne ne sait que vous me devez encore de l’argent.  Quant à faire une enquête sérieuse, en faisant la part des choses, c’est bien au-delà de nos possibilités parce qu’il faudrait que nous puissions accéder à toute ta comptabilité, à tes comptes à Hong Kong et à tout l’historique de Vivalavi. Ca dépasse non seulement nos compétences, la mission de notre modeste journal et je ne vois pas non plus comment tu communiquerais à la presse des infos que tu refuses de donner à tes nombreux investisseurs. Au final, tous les plaignants sont français et l’affaire se plaide en France, nous sommes extérieurs à tout cela en dehors du fait qu’elle nous affecte parce qu’elle rejaillit vraiment sur nous tous et sur notre crédibilité.



C’est une femme qui a écrit ce témoignage que nous avons publié le mois dernier dans le journal, elle l’a fait sous couvert d’anonymat parce qu’elle ne voulait pas que tu la reconnaisses. Tes investisseurs ont peur de s’exprimer à découvert, ils semblent fragiles, c’est sans doute pour ça qu’ils fréquentaient des salons du bien-être où vous les avez recrutés.



C’est pourquoi je t’accorde un droit de réponse mais je ne suis pas persuadé que ça ne déclenche pas une avalanche de réactions.Bien cordialement.



Socrate Georgiades

motard dans la cendre

motard dans la cendre
merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar