Des touristes ont été scandalisés durant leur récent séjour à Bali par les déchets qui s’amoncellent partout. De retour en France après un séjour gâché disent-ils, ils ont écrit à l’office du tourisme d’Indonésie à Paris ainsi qu’à la Gazette de Bali. Nous publions leur courrier dont les considérations sur l’environnement et le manque de gestion des déchets sont plus pertinentes que celle relative à la religion pratiquée par les Balinais…



Je me permets de vous adresser cette lettre afin de vous faire part de mes interrogations et inquiétudes, suite à mon séjour touristique d’un mois passé à Bali et Lombok au courant de cet été. Nous étions partis dans l’esprit baroudeur, avec le sac à dos et des images paradisiaques en tête telles que l’on peut les voir dans les magazines ou les reportages sur Bali. Car dans l’inconscient collectif, cette île est synonyme de paradis perdu, de retour aux sources, de sérénité et de communion avec la nature, car les Balinais sont pour la plupart bouddhistes (sic). Ces images d’Epinal, nous les avons retrouvées mais en partie seulement. Car la publicité faite sur cette île, ne correspond pas à la réalité visible sur le terrain et l’écart est conséquent. Nous avons été littéralement choqués et même agacés par la gestion environnementale de Bali mais aussi Lombok, qui en portent déjà aujourd’hui les stigmates.



Car au delà du centre ultra touristique de Kuta ou Legian, où les plages sont belles, nettoyées, les rues exemptes de déchets, Bali est tout simplement en péril partout ailleurs et je pèse mes mots. En effet, partout où se pose le regard ou la curiosité, dans les rizières, dans les rivières, dans la mer, dans les rues, derrière les hôtels, à coté des maisons, partout la même constatation navrante et affligeante : celle du spectacle dantesque des déchets qui s’amoncellent, qui se déversent ou qui brûlent. On en prend alors plein la vue et le nez. Insupportable ! Ils sont là, partout envahissants tel un poison qui gangrène ce paradis qu’est (qu’était ?) Bali, représentant une véritable nuisance, bien plus pour les touristes que pour les Balinais, qui eux n’ont ni les moyens ni même l’envie de les ramasser.



C’est en discutant avec les habitants que l’on s’aperçoit que rien n’est fait pour résorber ce problème : le gouvernement n’a rien mis en place pour faciliter la collecte voire le tri des déchets, qui ne font que s’accroitre avec l’arrivée massive de touristes de plus en plus nombreux chaque année. Pire encore, la nécessité de ramasser ne s’impose pas à eux, rien n’a été fait jusque-là pour informer ou éduquer les jeunes à la préservation de l’environnement et plus largement à celles des espèces marines, qui elles font les frais de cette pollution. Bali est au pied du mur : va-t-elle continuer à fermer les yeux ou va-t-elle enfin réagir, comme le font avec beaucoup de courage certaines associations locales, tenues par des Occidentaux  mais dont les moyens sont insuffisants.



Qu’est ce qui peut expliquer cette situation chaotique ? La corruption ? Le manque de moyens ? La volonté politique ? Les solutions et l’argent dégagé par la manne touristique existent pourtant : ne pourrait-on pas créer une taxe écologique, comme il en existe déjà dans certains pays, ne pourrait-on pas rendre la matière « éducation à l’environnement » obligatoire dans les programmes scolaires, comme on le fait en France, par exemple ? Pourquoi ne pas installer davantage de poubelles dans les villes ? Car force est de constater qu’elles sont très rares voire inexistantes. Le gouvernement ne pourrait-il pas appuyer financièrement les actions des associations locales qui font un travail remarquable, elles ?



Je vous adresse ce courrier pour vous lancer un cri d’alarme, mais aussi pour vous faire part de ma grande déception suite à notre séjour que nous avons planifié de longue date. Gâché, le voyage l’a été assurément car nous avons été incommodés à plusieurs reprises par les odeurs dans les hôtels et home stays ou nous séjournions, sans parler des déchets sur les plages ou dans la mer, les exemples sont multiples. En échangeant avec d’autres touristes, nous ne sommes pas les seuls à avoir partagé ces désagréments ! Nous sommes convaincus que Bali est en péril dans les prochaines années, rattrapée par son inaction face aux problèmes environnementaux majeurs qu’elle rencontre et qu’elle ne peut plus aujourd’hui nier.



Pour notre part, nous ne recommanderons pas cette destination à notre entourage. Bali sera désertée par les touristes si elle continue à nier le problème, car le gouvernement oublie que c’est la beauté de la nature et de ses fonds sous-marins qui attirent les touristes. Déjà les guides touristiques de référence comme Lonely Planet évoquent dans le dernier exemplaire le péril écologique et s’interroge sur l’avenir touristique de l’île. Merci de bien vouloir transmettre mon courrier aux services qui pourront ou auront envie de réagir avant qu’il ne soit trop tard ou qui sont concernés par le contenu de ma lettre. En vous remerciant d’avoir pris la peine de lire mon courrier et en espérant qu’il vous interpellera, je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes salutations les meilleures.



Mme Vix et Mr Ledanois, Sélestat

La suite des témoignages dans l’affaire Vivalavi, cette fois-ci, celui de Thierry Blancheton dont le nom a été cité dans le droit de réponse du fondateur Franck Girardot publié le mois dernier….



Bonjour, je m’appelle Thierry Blancheton et je remercie la rédaction de publier ce courrier, en réponse aux accusations de Franck Girardot à mon égard, dans la Gazette du mois d’octobre. J’invite les lecteurs, qui n’auraient pas lu ces déclarations, à en prendre connaissance dans les archives du site Internet du journal. Il s’agit d’une réaction de l’ex-patron du groupe Vivalavi et de 3V Fitness, à la lettre d’une investisseuse victime de la banqueroute du groupe, diffusée dans l’édition de septembre. J’ai moi-même, avec mon épouse, investi dans les projets de cette compagnie pour laquelle nous avons également travaillé.



F. Girardot déclare : « Thierry Blancheton ne se prive pas, depuis plusieurs mois, de raconter, à qui veut bien l’écouter, sa version des faits ». Je lis, ici, le lapsus, sans doute révélateur, d’un esprit troublé par une affaire qui semble le dépasser. En effet, il n’existe pas plusieurs versions des faits, il n’y a pas « ma » version des faits opposable à une autre. Les faits sont ce qui existe, de nature indéniable, les faits sont opposables à la théorie et non à la réalité. La bonne formule eût été alors de dire, tout simplement, « que je ne me privais pas de raconter, à qui voulait bien l’écouter, toute une série de mensonges », mais monsieur Girardot ne se risque pas à dire que je mens, tant il lui devient difficile de nier une réalité qui s’établit de jour en jour. Voulant, malgré tout, tenter de défendre l’indéfendable, il parle de « ma version des faits » de façon, pour le moins, mal appropriée. Il s’est ainsi hasardé à vouloir reconnaître les faits sans pour autant les cautionner... L’ex-patron de 3V Fitness veut bien assumer mais il n’accepte aucune conséquence...



F. Girardot se dit surpris que La Gazette de Bali, donc que les médias, la presse en général, accomplisse tout simplement et en toute logique, son travail d’information. Il s’interroge sur l’anonymat du témoignage d’une victime relatant la ruine de sa société. Les nombreux articles, émissions de radio et de télévision déjà parus et diffusés dans les médias français ont également souvent été réalisés d’après des témoignages anonymes. A ce jour, aucun autre support que la Gazette, n’a donné l’occasion à Franck Girardot de s’exprimer aussi longuement. Ce dernier aurait donc été bien avisé d’utiliser cette vitrine pour apporter des réponses et en premier lieu des signes de remords et de compassion aux victimes, plutôt que de se perdre en conjectures. Il aurait également pu, je pense, remercier la rédaction comme je le fais aujourd’hui, de lui avoir donné la possibilité de s’exprimer, plutôt que d’invectiver.



Il est facile de comprendre pourquoi les victimes ont peur de parler, à visage découvert, quand on lit, par exemple, que monsieur Girardot, cherchant à rejeter la faute sur autrui, s’en prend publiquement à moi alors que je ne suis pas l’auteur de l’article (ndlr – il ne s’agit pas d’un article mais d’un droit de réponse) et que je l’ai découvert comme tout lecteur, lors de sa parution. Depuis l’annonce de sa cessation de paiement, le groupe 3V Vivalavi, tente de diviser ses investisseurs en trouvant des boucs émissaires. Je serais donc le grand méchant loup qui aurait propagé une « version des faits », une rumeur, qui aurait détruit la santé financière de l’entreprise. Nombre de Français installés à Bali depuis longtemps, se gaussent de lire de telles affirmations puisque, si quelqu’un est bien au fait de l’histoire de cette compagnie ce sont justement mes compatriotes. Contrairement à ce que Franck Girardot croit ou pense, c’est bien cette communauté française qui m’a informé des agissements « borderline » de 3V Vivalavi et non pas l’inverse. Il n’y a, en fait, jamais eu d’autre rumeur au sujet de la fausse épopée Vivalavi, que celle colportée, à juste titre, par la communauté française.

Le bruit courrait, à priori depuis longtemps, au sujet d’agissements malhonnêtes, de trains de vie disproportionnés, de comportements et d’attitudes claniques mais quand celui-ci arriva à mes oreilles, je n’y ai pas accordé d’importance... Comment l’aurais-je pu ? Lors de mon départ de la compagnie, ces informations étaient tellement en décalage avec l’image du sportif charismatique que je connaissais de F. Girardot et avec ce que je pensais connaître de la viabilité de l’entreprise, que je ne pouvais pas croire en de telles rumeurs. Qui plus est, on ne m’a jamais parlé d’un schéma de Ponzi*, tout simplement parce que personne, à Bali (ou à Paris) n’était au courant de ce montage.



Pour le reste, je laisse le lecteur apprécier par lui-même, les propos, à la candeur suspecte, de monsieur Girardot. Il dit lui-même ne pas contester nombre des éléments le mettant en cause. Il déclare ne pas être un escroc « professionnel » ! Il reconnait avoir « pété les plombs », avoir « facilement récolté » beaucoup d’argent et l’avoir « gaspillé », avoir eu « la folie des grandeurs » et s’être finalement perdu dans « une fuite ». Il dit aussi avoir été « présomptueux », avoir été tellement créatif qu’il ne pouvait pas attirer dans ses équipes des gens d’un niveau comparable au sien, avoir été « orgueilleux, naïf, aveugle, sans compétence, sans expérience » et même avoir constitué, avec ses compères, une « bande de Pieds Nickelés »... Pourquoi une telle débauche d’aveux ? Par excès de sincérité, pour tenter de se racheter ou simplement parce que, fasse à la justice, il n’est plus possible de nier l’évidence ? Mais monsieur Girardot ne se sent en rien responsable pour autant. Dans une formule qui rivalise de dédain et de désinvolture, il déclare que lui était prêt « à tout perdre » et pas les investisseurs : « j’ai emmené avec moi des gens qui n’étaient pas prêts, comme je le suis, à tout perdre ». Ce chef d’entreprise qui manageait plus de 100 personnes « n’a pas su s’entourer » des bons collaborateurs et a dû faire face parmi son personnel à « une masse d’incompétents et de profiteurs » ? Tout juste a-t-il eu « la chance de croiser quelques personnes de valeurs » ? Comme si un entrepreneur recrutait ses cadres à la loterie !



Ce serait donc de la faute des personnes qui lui ont fait confiance et de celles qui ont travaillé scrupuleusement à respecter la politique commerciale et « la vision » de leur patron pour Bali Barat et pas de sa faute à lui si l’entreprise a fait banqueroute ! Banqueroute qu’il appelle « une expérience » ! Mais cet « entrepreneur » oublie de livrer un léger détail : il est facile de dire être prêt à tout perdre quand on n’a pas soi-même investi un seul Rupiah dans l’entreprise... Etre prêt à perdre l’argent des autres, en parlant en plus, de « son propre business », c’est facile et c’est surtout très léger comme attitude... Nous avons, finalement, ici une explication très claire du processus qui fut mis en œuvre. Son propre business = s’affranchir de toute responsabilité envers l’argent des investisseurs, argent que l’on nomme chiffre d’affaires et que l’on confond ensuite avec les bénéfices...



Léger aussi que de dire, pour justifier la faillite, que les centaines d’investisseurs lui ont confié leurs fonds « en toute connaissance de cause ». Je n’ai connaissance d’aucun document contractuel indiquant cela... Facile également d’affirmer que les (soit disant) 6000 clients du coaching ne sont pas devenus 6000 investisseurs alors que la réalité est inverse : 90 % des investisseurs sont issus du coaching... Il se perd dans des explications, des suppositions, des spéculations pour éviter de répondre très concrètement à la seule question essentielle : où sont passés
les plus de 20 millions d’euro que lui ont confié quelques 200 investisseurs français ? Il parle de « plan de sauvetage » pour mieux se présenter en héros venant au secours des victimes qu’il a lui même ruinées. Drôle de capitaine qui quitte le navire en pleine tempête, après l’avoir lui-même sabordé tout en accusant les passagers du naufrage... Ce même capitaine qui voudrait maintenant rester à quai pendant que les passagers, eux, embarqueraient, cette fois-ci, dans une chaloupe déjà en train de couler. On nage en plein vaudeville !



Monsieur Girardot dit faire face à ses responsabilités et nous délivrer « la » vérité. La vérité, au contraire des faits, est contestable car elle résulte de l’adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense. Il voudrait que nous ayons une larme compatissante à l’égard de sa situation familiale alors que dans toute la longueur de son texte il ne manifeste que de l’indifférence face aux situations catastrophiques dans lesquelles il a plongé nombre de personnes qui lui ont remis les économies de, souvent, toute une vie. Monsieur Girardot était mandaté pour gérer des fonds qu’il a dilapidés, voilà « la » vérité. La seule responsabilité que lui réclament, pour l’instant, les investisseurs qui ont porté plainte, c’est de justement laisser la justice travailler pour tenter de lever le voile sur cette affaire. Une attitude responsable consisterait donc, dans l’intérêt de tous, à collaborer étroitement avec la justice.



Pour ma part, je tiens avec mon épouse, à profiter de cette occasion de m’exprimer pour remercier tous les membres de la communauté française et francophone, chefs d’entreprise ou particuliers, nos amis balinais, nos copains de toutes nationalités ainsi que nos anciens collègues indonésiens de nous avoir témoigné leurs soutiens au cours des derniers mois. S’il avait fallu faire plus court pour vous apporter une connaissance de cette affaire j’aurais tout aussi bien pu vous livrer seulement ces deux citations : « J’ai longtemps cru au miracle » (Les confessions de Madoff - S Fishman) et « J’emmerde mes victimes » (Bernard Madoff. Source : New York Magazine)



Thierry Blancheton



* Charles Ponzi (mars 1882 - janvier 1949) est un Italien, concepteur d’un mode d’escroquerie élaboré sur une chaine d’emprunt. La vente pyramidale dite « de Ponzi » fonctionne par effet boule de neige. Ponzi (tout comme Madoff après lui) promettait à ses souscripteurs des rendements bien au-dessus des réalités du marché et a honoré ses engagements en reversant à ses premiers clients, l’argent des nouveaux souscripteurs. Bernard Madoff, lui, au lieu de placer l’argent en bourse pour le faire fructifier, utilisait les fonds de ses nouveaux clients pour les redistribuer aux anciens investisseurs. En d’autres termes, 15 $ de gains des
115 $ étaient simplement issus des sommes prêtées par les nouveaux investisseurs. Lorsque les gains espérés n’étaient pas au rendez-vous, au lieu de diminuer les rendements de ses clients, Madoff utilisait donc l’argent des uns pour le reverser aux autres. Un système pyramidal qui ne pouvait fonctionner qu’à condition que tout le monde ne souhaite pas récupérer son investissement au même moment. Ainsi, ceux qui récupéraient leurs investissements étaient satisfaits des rendements exceptionnels quand les autres espéraient une satisfaction future d’après la réputation de l’escroc en chef. Ignorant évidemment que Madoff, en vérité, dilapidait le capital de ses clients.



Madoff a chuté, car avec la crise, certains clients ont demandé le remboursement de leurs « cotisations ». Impossible en répartition pure, car justement tout est dépensé de suite pour les allocataires, d’où la faillite de ce système basé sur la fuite en avant. Quand la crise boursière a éclaté (avec la crise des subprimes), les investisseurs se trouvèrent face à un marché en grande difficulté. Ayant besoin d’argent, et moins confiants qu’auparavant, ils décidèrent en masse de récupérer l’argent déposé auprès de Madoff. Trop à la fois. Madoff n’a plus assez d’argent pour rémunérer tous ses clients. Le 11 décembre 2009, B. Madoff est arrêté. Comment la clientèle de Madoff, supposée avertie pour la grande majorité en tant qu’investisseur institutionnel, s’est-elle laissée dupée par un système subreptice d’une simplicité déconcertante ? L’explication est tout aussi simple. Cette fraude gargantuesque s’est construite sur l’image, plus particulièrement sur la réputation d’un individu, dont l’intégrité était unanimement reconnue du seul fait de sa présence dans les plus hauts cercles décisionnels de la finance américaine. Madoff, compte tenu de sa stature, rendait très peu compte de ses activités, faisant peut-être l’objet de questionnement mais jamais de contrôle digne de ce nom.




Note : la clientèle des investisseurs du groupe 3V Vivalavi s’est construite, entre autre, de la même façon sur une réputation en métropole, de Franck Girardot, qui n’était pas entachée des rumeurs circulant à Bali.

motard dans la cendre

motard dans la cendre
merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar