Les pêcheurs d'altitude

On a demandé au Dalai Lama : « Qu’est-ce qui vous surprend le plus dans l’humanité ? » Il a répondu : « Les hommes parce qu’ils perdent la santé pour accumuler de l’argent, ensuite ils dépensent cet argent pour retrouver la santé. Et à penser anxieusement au futur, ils oublient le présent de telle sorte qu’ils finissent par vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu. » Et oui, c’est tellement vrai.
Un ami me fait découvrir il y a une semaine un paysage sorti de nulle part, magnifique ! Malgré mes 17 années à Bali, je découvre un lac entouré d’une jungle vert foudroyant, avec des banians centenaires et une atmosphère extraordinairement paisible. Epoustouflant contraste ! A la rencontre des villageois, on se rend bien vite compte que nous sommes à des années lumière de cette plénitude qu’ils dégagent et malgré leur case posée à même le sol avec une toiture rougeâtre de rouille qui doit bien laisser passer la pluie, ils sont impressionnants de gentillesse et de dévouement. Ils nous offrent spontanément café et petits biscuits et nous, avec nos questions d’Occidentaux un peu débiles, nous leur demandons : « Mais de quoi vivez-vous ? » Du troc. Ils pêchent sur des barquettes de 35cm de large, sans moteur car c’est interdit, et ils échangent le poisson contre du riz. Et à la fin de l’histoire, ils sont heureux !
Alors, pour cette nouvelle année 2011, pourquoi ne pas prendre un peu de recul et se dire que quand même, on pourrait lâcher un peu de temps en temps et surtout, apprendre à partager. La prochaine fois que je repars là-bas, j’emporte un colis de
nourriture, riz, sucre, farine, gâteaux et un peu de médoc et si pour moi, c’est pas grand-chose, pour eux, je n’en suis pas persuadé. Oui je sais, on ne peut pas sauver le monde entier, mais le Sahara est fait de grains de sable et ce grain, si l’on y pense, et bien c’est déjà très bien !
Nous vivons au quotidien plus ou moins confortablement, mais il est important de se poser et de regarder l’autre en bas, mais, comme le dit Lao Tseu, seulement pour l’aider à se relever. Merci d’avance. Bonne année à tous les lecteurs de la Gazette
Pierre Porte

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motard dans la cendre

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merapi novembre 2010

face sud du merapi

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paysage de désolation après le passage des lahar