Encore un courrier qui dénonce la mauvaise conduite de fonctionnaires indonésiens, décidément le thème spontané du forum de mois-ci ! Nous connaissions les policiers corrompus qui cherchent n’importe quelle raison pour aligner les touristes, voici une nouveauté, celle des policiers voleurs, qui agissent comme d’habiles pickpockets. Voilà qui ne va pas arranger la réputation de Bali !
Alors qu'en ce mois de novembre 2011, ma mère et moi nous promenions en scooter à Kuta, nous nous faisons arrêter et contrôler par la police, nos papiers bien en règles et le casque bien vissé sur la tête. Malheureusement, lors de ce contrôle un second policier est intervenu. Alors que nous étions concentrées sur les remarques du premier policier, le second à discrètement ouvert notre porte monnaie et a volé la totalité de nos espèces... Soit 1 800 000 rp. Bien entendu, nous n'apprécions pas ce fait divers. Ce policier corrompu n'en est sûrement pas à son premier essai. À qui se plaindre ? Nous lisons régulièrement la Gazette de Bali même en France et je pense que ce fait mérite quelques lignes. Bonnes vacances à tous les Français et aux autres. Soyez vigilants. Cordialement.
Églantine, France
Une autre réaction à la mésaventure de Vichenou Cleber...
Bonjour, je lis régulièrement votre Gazette puisque je me rends 4 à 5 fois par an a Bali où j'ai quelques attaches dans la société balinaise. J'ai relevé dans votre dernier numéro, la lettre d'une personne ayant été refoulée par l'immigration indonésienne pour cause de faciès, car c'est de cela qu'il s'agirait. Je dois dire qu'en tant que Réunionnais, je suis très surpris par les affirmations de ce monsieur et j'ai du mal à croire à sa version. Je ne dis pas qu'il n'a pas été refoulé, mais je dis que la raison devait être autre. Nombre de touristes réunionnais descendants d'Indiens du Sud, se rendent chaque année en Indonésie, des hommes d'affaires que je connais et ressemblant plus a des Indiens qu'à des Européens vont et viennent et je n'ai jamais entendu qu'un seul ait eu à justifier l'authenticité de son passeport. Mieux, le compagnon de ma fille qui vit et travaille à Jakarta et qui est un descendant d'Indien n'a jamais rencontré le moindre problème et obtenu son Kitas sans aucune réserve. J'ai moi même accompagné ses parents à Noël dernier et nous avons passé l'immigration de Jakarta normalement. Est-ce que la différence vient du fait que les Réunionnais, quelques soient leurs origines lointaines, sont parfaitement intégrés et depuis longtemps dans une société multi-culturelle et ont donc des comportements différents des autres ? Je ne le sais pas, mais en tous cas les arguments de votre correspondant me paraissent inventés et la question que je me pose : dans quel but ?
Gérard Luzi
Gérard Luzi
Rebondissant sur le courrier du Français Vichenou Cleber qui racontait le mois dernier comment les services d’immigration de Jakarta lui avait refusé l’accès au territoire sans raison si ce n’est un évident délit de faciès, un lecteur nous fait part ce mois-ci de son expérience à Kalimantan lorsque des policiers locaux s’étaient mis en tête de l’arrêter, le soupçonnant d’être le terroriste islamiste français Frédéric Jean Salvi.
Le courrier relatant la mésaventure d'un français refoulé à la frontière indonésienne à Jakarta a d'abord été publié sur un forum de voyage francophone. Les quelques internautes ayant réagi à cette histoire ont déploré le comportement hostile des officiers de l'immigration tout en affirmant cependant que ceux-ci étaient malheureusement dans leur bon droit et n'avaient enfreint aucune espèce de règlement.
Si cela est peut-être vrai dans le cas présent (les experts répondront à ma place), et si la corruption qui concerne le plus directement les expatriés est à mille lieues d'être éradiquée, il faut néanmoins souligner que contrairement à une idée répandue, l'impunité n'est pas totale.
En août 2010, j'ai été « interpellé » par la police locale du village de mon épouse, au fin fond du Kalimantan. Motif : mon signalement ressemblait fortement, dixit le chef de la police, à celui d'un islamiste français alors recherché pour actes de terrorisme sur le territoire indonésien (F. J. Salvi) ; même prénom (Frédéric), même taille (grand) et portant également des lunettes !
Convaincus de la mauvaise foi de nos interlocuteurs, mon épouse et moi avons été, après les pourparlers ordinaires, jusqu'à les mettre au défi de nous empêcher physiquement de quitter le village. Excédé, je finis même par arracher mon passeport biométrique flambant neuf (dont l'authenticité était là aussi mise en doute) des mains d'un des policiers. Talonnés par leur 4x4, nous arrivâmes finalement en ville au terme d'un voyage angoissant. A l'aéroport, je passai un coup de fil à l'ambassade de France. On me conseilla, tant que je n'étais pas officiellement placé en état d'arrestation, de poursuivre mon voyage comme si de rien n'était (cette stratégie s'avéra... payante !), tout en soulignant que « dans les cas comme celui-ci » - ah bon, il y en a d'autres ?- la police avait effectivement le droit de m'appréhender pour procéder à des vérifications. Sous-entendu, à cette époque, la police était en droit d'arrêter tous les Français costauds à lunettes (même si Salvi, dont le portrait était visible sur Google Images, n'en portait pas !) et de les enfermer pendant deux jours et deux nuits pour procéder à des vérifications dont on imagine d'ici le très grand professionnalisme.
Mais la vérité était un peu plus nuancée. Un complice au sein de la police locale m'assura que si j'avais alors raconté mon histoire aux services adéquats, le responsable de ces désagréments qui me furent occasionnés aurait pu avoir de gros ennuis et finir par être muté... Confirmant ses dires, de nombreux Indonésiens acquis à ma cause me conseillèrent de « lapor » (déposer) et de « tuntut » (attaquer en justice), des termes dont l'emploi de plus en plus fréquent montre bien le ras-le-bol de la population du cru face à ce type de pratiques...
Comme quoi, face à l'immigration, à la police et à toutes ces administrations gangrénées par d'innombrables « kambing hitam » (brebis galeuses), il existe des moyens d'action légaux. Le tout, et ce n'est pas une mince affaire, étant de savoir actionner les bons leviers. Une idée de futur article pour La Gazette ? ....
Frédéric, Java.
Le courrier relatant la mésaventure d'un français refoulé à la frontière indonésienne à Jakarta a d'abord été publié sur un forum de voyage francophone. Les quelques internautes ayant réagi à cette histoire ont déploré le comportement hostile des officiers de l'immigration tout en affirmant cependant que ceux-ci étaient malheureusement dans leur bon droit et n'avaient enfreint aucune espèce de règlement.
Si cela est peut-être vrai dans le cas présent (les experts répondront à ma place), et si la corruption qui concerne le plus directement les expatriés est à mille lieues d'être éradiquée, il faut néanmoins souligner que contrairement à une idée répandue, l'impunité n'est pas totale.
En août 2010, j'ai été « interpellé » par la police locale du village de mon épouse, au fin fond du Kalimantan. Motif : mon signalement ressemblait fortement, dixit le chef de la police, à celui d'un islamiste français alors recherché pour actes de terrorisme sur le territoire indonésien (F. J. Salvi) ; même prénom (Frédéric), même taille (grand) et portant également des lunettes !
Convaincus de la mauvaise foi de nos interlocuteurs, mon épouse et moi avons été, après les pourparlers ordinaires, jusqu'à les mettre au défi de nous empêcher physiquement de quitter le village. Excédé, je finis même par arracher mon passeport biométrique flambant neuf (dont l'authenticité était là aussi mise en doute) des mains d'un des policiers. Talonnés par leur 4x4, nous arrivâmes finalement en ville au terme d'un voyage angoissant. A l'aéroport, je passai un coup de fil à l'ambassade de France. On me conseilla, tant que je n'étais pas officiellement placé en état d'arrestation, de poursuivre mon voyage comme si de rien n'était (cette stratégie s'avéra... payante !), tout en soulignant que « dans les cas comme celui-ci » - ah bon, il y en a d'autres ?- la police avait effectivement le droit de m'appréhender pour procéder à des vérifications. Sous-entendu, à cette époque, la police était en droit d'arrêter tous les Français costauds à lunettes (même si Salvi, dont le portrait était visible sur Google Images, n'en portait pas !) et de les enfermer pendant deux jours et deux nuits pour procéder à des vérifications dont on imagine d'ici le très grand professionnalisme.
Mais la vérité était un peu plus nuancée. Un complice au sein de la police locale m'assura que si j'avais alors raconté mon histoire aux services adéquats, le responsable de ces désagréments qui me furent occasionnés aurait pu avoir de gros ennuis et finir par être muté... Confirmant ses dires, de nombreux Indonésiens acquis à ma cause me conseillèrent de « lapor » (déposer) et de « tuntut » (attaquer en justice), des termes dont l'emploi de plus en plus fréquent montre bien le ras-le-bol de la population du cru face à ce type de pratiques...
Comme quoi, face à l'immigration, à la police et à toutes ces administrations gangrénées par d'innombrables « kambing hitam » (brebis galeuses), il existe des moyens d'action légaux. Le tout, et ce n'est pas une mince affaire, étant de savoir actionner les bons leviers. Une idée de futur article pour La Gazette ? ....
Frédéric, Java.
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