Sous le titre : « A Bali tous les espoirs sont permis et les faux-espoirs aussi », un témoignage non signé sur l’affaire 3V Vivalavi qui est désormais apparue dans plusieurs journaux en France après un dépôt de plainte d’une partie des investisseurs…
L’affaire étant entre les mains de la justice, je souhaite rester anonyme. Environ deux cents Français ont cru faire un investissement très rentable et apporter leur contribution à l’amélioration de l’infrastructure hôtelière de l’île de Bali en finançant la construction d’un éco-resort et d’une éco-maison d’hôtes de 8 bungalows dans l’ouest de Bali à Rening-Bay, province de Cupel et proche de Negara. Les produits d’investissements proposés concernaient l’acquisition de parts de SCI (Société Civile Immobilière) ou d’un bien immobilier de 75 000 à 620 000 € ou encore de prêts à la société 3V Vivalavi pour soutenir le projet. Les sommes en jeu, réclamées par les clients trompés, avoisineraient les 20 millions d’euros. Sur le papier tout semblait magnifique : technologie de pointe, respect de l’environnement, toits végétaux, implication des populations locales… Tout pour susciter le rêve : rendements juteux en comparaison de ceux du marché locatif français (de 8 à 12% par an et même, dans certains cas, jusqu’à 60% de la mise initiale sur 3 ans) avec 0 impôt en France car (supposé) déjà payé en Indonésie par 3V Vivalavi. Déjà, un resort à Kerobokan, dans la banlieue de Denpasar, avait été construit dans les années 2003-2007 et était fonctionnel. En fait, il ne servait que de « vitrine » pour attirer les investisseurs potentiels. Pour donner confiance aux investisseurs, les intérêts étaient, pour un temps, plus ou moins régulièrement versés. Bien vite, ces mêmes investisseurs étaient sollicités pour verser encore plus d’argent au travers de nouveaux achats à Rening Bay (ou pour convertir leurs contrats de prêts, arrivés à terme, en acquisition immobilière). Cette manœuvre évitait ainsi à 3V Vivalavi de devoir rembourser en faisant miroiter là aussi et selon les cas, une (fausse) défiscalisation des gains perçus. La plupart des futurs investisseurs, attirés de façon trompeuse dans des salons type Zen, Bio ou Santé & Bien-être à Paris, étaient recrutés pour des stages collectifs de développement personnel.
Ces formations étaient animées par les dirigeants de 3V Vivalavi, Franck et Eric Girardot ainsi qu’André Pitra et avaient pour objet l’équilibre émotionnel, matériel et physique de l’individu. Les candidats au coaching se trouvaient pour la plupart à un moment charnière de leur vie et recherchaient des raisons de mieux vivre leurs potentiels. Le coaching était en fait plutôt proche de la manipulation mentale. Il était promis aux personnes de « vivre pleinement leur vie » et « d’acquérir la liberté financière ». Un bilan financier était même offert gratuitement à ceux qui acceptaient de suivre un stage, finalement payé au prix fort. Le résultat du bilan était très orienté pour fortement inciter à investir dans les sociétés de 3V Vivalavi, toutes détenues par les frères Girardot à Bali d’où de nombreux conflits d’intérêts. Un minimum d’éthique professionnelle n’était même pas respecté. Le titre de CGP (Conseil en Gestion de Patrimoine) a été sciemment usurpé, la soumission pourtant obligatoire aux organismes de régulation de cette profession n’avait pas lieu, les règles professionnelles liées aux démarchages financiers ont été violées et l’adhésion auprès d’organes de contrôle des règles déontologiques du coaching et du métier de coach n’était pas de mise.
Pour acquérir « la liberté financière » tant promise, les investisseurs devaient se débarrasser, le cas échéant, de leur(s) propriété(s) immobilière(s) en France, afin de se libérer de toutes contraintes. Plusieurs y ont cru. Ils ont vendu leur logement ou une habitation reçue en héritage. Or, actuellement, les intérêts promis par 3V Vivalavi ne sont plus versés depuis mars 2014. En conséquence, certains ne peuvent plus payer leur loyer et d’autres en sont réduits à devoir dormir dans leur voiture ou chez des amis. Malgré la révolte et un dépôt de plainte de la moitié des investisseurs, le trio ose parler « d’un plan de sauvetage » qui ne sert qu’à sauvegarder leurs intérêts (salaires, frais, honoraires d’avocat, remboursement de dettes, etc.) et à faire patienter les plaignants. Ce plan ne peut être viable pour un temps que si les 3 compères continuent à emprunter des fonds. Ce recours ne devrait pas se réaliser par les investisseurs actuels qui sont déjà échaudés et surtout qui sont plutôt
« à sec ». « Nous ne vous demanderons pas un centime de plus », déclarent en cœur Franck et Eric Girardot à leurs clients. Dans ce cas, vont-ils se tourner vers d’autres victimes sur de nouveaux salons ou par le biais du marketing Internet ?
« à sec ». « Nous ne vous demanderons pas un centime de plus », déclarent en cœur Franck et Eric Girardot à leurs clients. Dans ce cas, vont-ils se tourner vers d’autres victimes sur de nouveaux salons ou par le biais du marketing Internet ?
L’activité coaching représente « une vraie mine d’or » pour les arnaqueurs de toute sorte en quête de pigeons à plumer. Dans un monde très désorienté, car ayant perdu ses vraies valeurs, et ce, tout particulièrement en Occident, profit et consommation excessive sont devenus, hélas trop souvent, les motivations principales d’exister et de vivre. C’est donc pour mettre en garde et attirer la vigilance que beaucoup d’investisseurs ont décidé de porter plainte car ils savent malheureusement que recouvrer leurs économies sera difficile. Déjà le resort de Kerobokan a été construit en grande partie par d’anciens investisseurs de la première décennie de l’an 2000 qui, malgré un dépôt de plainte, n’ont guère obtenu satisfaction. Si les compères ne peuvent pas recourir au système bancaire classique pour financer leurs projets, il y a sans doute de très bonnes raisons… En effet, toute société française (même si elle est à but non lucratif, loi de 1901) est tenue de présenter annuellement un « bilan » et un « compte de résultats ». En cas de contrôle fiscal, ce sont ces deux comptes qui font partie du plan comptable officialisé en France, qui permettent de jauger la qualité financière d’une société : ses actifs (+) et ses passifs (-) et aussi ses charges (-) et produits (+). Tout responsable des prêts de société dans une banque vérifie toujours les actifs et les produits avant d’accepter un quelconque prêt. La valeur morale du dirigeant - surtout son honnêteté - est aussi soigneusement étudiée. Pourquoi les dirigeants de 3V Vivalavi, n’ont-ils pas fait appel à une banque pour obtenir un prêt leur permettant de réaliser leur projet ? Ils avaient tout à y gagner puisque le taux d’intérêt d’une banque est encadré par des lois strictes tant pour les particuliers que pour les sociétés. S’il est trop élevé, on parle alors de taux usuraire, c’est-à-dire illégal. Leurs différents projets auraient été beaucoup moins coûteux, ils avaient donc tout à y gagner. Mais voilà, les banquiers sont des professionnels, ils auraient très rapidement soupçonné une escroquerie, alors qu’un simple quidam sans grande expérience n’y voit a priori que du feu : donc les frères Girardot avaient parfaitement conscience de leurs actions délictueuses.
Bien que le coaching soit aussi orienté sur la meilleure façon pour un particulier de gérer et d’optimiser son budget familial, il apparait très clairement que, Eric Girardot, responsable du pôle finance des sociétés 3V Vivalavi, ne sait pas tenir correctement les comptes de la compagnie. Il ne sait parler que de dettes, d’emprunts et il entretient un savant amalgame entre les différents investissements et les sociétés françaises et indonésiennes du groupe qui sont chapeautées par une holding à Hong-Kong. Or, il apparait que l’argent investi dans des formules de prêt par les investisseurs a été utilisé à d’autres fins (fitness, besoins personnels, etc.) que pour la réalisation des constructions à Rening Bay. Aujourd’hui, les villas ne sont, par conséquent, pas construites y compris pour les investisseurs qui pensaient les avoir acquises par contrat de vente, contrats qui se révèlent en plus illégaux... La loi française précise pourtant bien que tout prêt pour un service bien précis ne doit, en aucun cas, être détourné de son but initial. Dans le cas contraire cela s’appelle de l’escroquerie et du recel et cela est susceptible d’être puni de plusieurs années de prison. Le total des sommes engagées pour le seul futur resort de Rening Bay a été évalué par un professionnel à 10 fois son coût réel… Les différents comptes présentés par les sociétés 3V Vivalavi (Vivalavi France, Vivalavi Finances, 3V Fitness, 3V Kerobokan…) et sa holding de Hong-Kong ne sont que poudre aux yeux et n’ont rien de professionnel. Le complexe hôtelier du groupe 3V à Kerobokan a été vendu par les frères Girardot dans un contexte sulfureux car sans l’accord des investisseurs français qui en étaient les propriétaires. Cela est rendu possible puisque ces contrats n’ont en fait aucune valeur légale ni en France ni en Indonésie... Franck Girardot, Eric Girardot et André Pitra continuent leurs activités qu’ils promotionnent sur Internet, pour l’instant en toute égalité. Il devient indispensable que les pouvoirs judiciaires et financiers français et internationaux prennent la mesure de ce comportement inacceptable et qui est déjà qualifié d’escroquerie à la Madoff par l’AFP, dans plusieurs journaux et hebdomadaires français (Nouvel Obs, Le Journal du Dimanche, Le Parisien, le quotidien « 20 Minutes ») et aussi à la radio (RTL, France Info).
1 commentaire:
Bonjour, article très bien fait, si je puis me permettre, il est très étonnant de voir que la sœur est passée à travers les mailles du filet ! L'entreprise d'organisation des salons est à son nom, Isabelle, de plus elle continue des séminaires du genre:comment générer votre premier million, etc...
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