En réponse au courrier de J et P du mois dernier qui nous racontaient la sinistre agression dont il ont été victimes dans leur maison du nord de Bali, les conseils de Papaya...

Je voudrais rebondir sur le courrier de ce couple de Français qui se sont fait cambrioler à deux reprises dans leur maison neuve - dont la deuxième fois dans des conditions si effrayantes qu’ils ont décidé de vendre et de plier bagage. Dur, dur ! Ceci dit, quel dommage qu’ils n’aient pas fait les morts ! Il ne faut jamais montrer qu’on a regardé le visage des voleurs, on risque notre vie. Et, tant qu’à faire, dommage qu’ils n’aient pas crié « Au feu ! » ( Api! Ada api!). Car ici, en Indonésie, tout comme en France, c’est le sésame si l’on veut voir apparaître ses voisins par magie ! En effet, « Au secours ! » (Tolong!) marche très moyen : qui a envie de sortir en pleine nuit risquer de se faire trucider par les cambrioleurs de la maison d’à côté et qui sont peut être des cousins ? Par contre, personne n’a envie que sa maison crame dans la même foulée que celle des voisins ! Ceci étant, certains détails du récit de ces nouveaux arrivants donne le sentiment qu’« on » a voulu leur faire passer le message qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Hélas, c’est bien possible car tous les Balinais ne se réjouissent pas de notre présence. Ca ne date pas d’hier, parait-il. Je me suis laissé dire que dans le Bali d’avant des Bule indésirables avaient été empoisonnés au bambou ! Et puis je sais qu’à Nusa Lembongan, par exemple, certains locaux mettent encore les bâtons dans les roues des Bule qui tentent d’acheter des terrains sur leur belle île. Par ailleurs, les Indonésiens sont des gens très affectifs. Ils sondent avant tout notre cœur pour sentir si on est des « orang baik » (sympas) et ils n’aiment pas qu’on les ignore. Ils peuvent nous prendre en grippe si on ne leur sourit pas, qu’on est injustes avec eux (très important !) ou qu’on néglige de faire nos courses chez eux. Et si nous les faisons, ne marchandons pas jusqu’à l’os sous prétexte qu’ils articuleront « bankrut! » lorsqu’ils seront vraiment étranglés : eux aussi méritent de vivre un peu confortablement ! En sens inverse, ne nous prenons pas non plus pour la Bank of Indonesia, au risque de nous retrouver avec « burung » marqué sur le front (oiseau, mais aussi pigeon de service). Bref, même si des gens sont peu accueillants, il y en a partout dans le monde, on peut se demander si, par le plus grand des hasards, ce couple de Français aurait froissé des gens du coin ou du banjar en donnant, par exemple, l’impression d’être en terrain conquis. Je me suis laissé dire qu’à Bali les cambriolages sont souvent liés à une vengeance suite à mauvaises relations, contrairement à chez nous où ils sont généralement le fait de professionnels du pied de biche. Comme c’est très mauvais karma de voler, ils ont besoin d’un prétexte « moral » comme celui de rendre justice. Il est donc important de soigner un minimum nos relations avec le voisinage ainsi qu’avec le banjar et d’essayer de nous intégrer surtout que ce n’est franchement pas difficile ! Il est utile de prendre un « security guard » local (jaga malam) en plus de notre roquet, surtout que les cambrioleurs sont presque toujours des locaux. Les Balinais, qui ne sont pas tendres entre eux, les lynchent sans pitié si bien qu’un voleur pris en flagrant délit aura intérêt à courir se livrer à la police plutôt que de se soumettre à la justice de ses pairs! Et je me suis laissé dire que le security guard du banjar était la meilleure garantie pour éviter de se faire cambrioler, ils font leur petite justice entre eux même si la justice en question ressemble souvent à du racket. Les Balinais craignent davantage leurs pairs que nous les Bule qui n’osons souvent pas employer les grand moyens et appeler la police, nous culpabilisant du fait qu’on a plus de moyens matériels qu’eux. De même, dans le cas des femmes de ménage prises la main dans le sac après avoir embarqué discrètement nos affaires, le mieux est d’en informer le banjar. Demander auparavant à notre « pembantu » une photocopie de sa pièce d’identité (kopi KTP). Plus d’une personne a eu la mauvaise surprise de voir sa maison vidée à un retour de week-end, son adorable femme de ménage ayant, bizarrement, disparu en même temps que les meubles. C’est là qu’on s’aperçoit que, somme toute, on ne savait rien sur cette Ketut qui, depuis, demeure injoignable sur son portable ! De plus, lui demander une copie de sa pièce d’identité a, bien entendu, un effet dissuasif ! Bref, pour en revenir à ce couple de Français, espérons qu’ils se remettront rapidement de ces évènements traumatisants et ne prendront pas trop impulsivement de décision définitive!
Nancy CAUSSE YOGYA, dite PAPAYA

1 commentaire:

Alain a dit…

Bein que tout nouveau à Bali, depuis seulement 3 ans, mais ayant beaucoup vécu en dehors de la France proprement dite, je partage amplement les propos de Nancy qui a très bien exposé les choses. Il faut se rappeller comment nous aussi en France, nous réagissons des fois avec ceux qu'on appelle les étrangers même si des fois ce sont des français comme nous mais originaires des ïles ou des pays francophones d'Afrique ou de d'Asie. Bali est encore là où il fait bon vivre sur cette terre,faisons en sorte que cela dure en s'adaptant comme il se doit avec les Balinais qui sont des gens adorables. Soyons indulgents, des voyous ou voleurs, il y en a partout.

motard dans la cendre

motard dans la cendre
merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar