Après l’arrivée en poste le mois dernier de notre nouvel ambassadeur, M. Bertrand Lortholary, et son « message aux Français d’Indonésie » envoyé par courriel, une lectrice l’interpelle sur le devenir de notre consulat à Bali. La réponse de M. Lortholary se trouve en page 29…
Monsieur l’Ambassadeur,
Expatriée à Bali depuis près de 18 ans, je vous remercie de votre message et en profite pour attirer votre attention sur des considérations qui nous occupent plus directement, ici à Bali. Nous apprenons la création d’une nouvelle ambassade à Jakarta, qui possède également un consulat, pendant qu’à Bali, nous sommes toujours dans l’incertitude concernant le devenir de notre consulat honoraire. D’ici juin, nous avons compris que si aucune décision n’est prise pour doter Bali d’un consulat à part entière, nous devrons accepter le fait que le poste de consul honoraire soit occupé par un citoyen indonésien. Il semble pourtant justifié de nous doter de ce consulat, le nombre de ressortissants français, seuls et en famille, venant s’installer à Bali étant grandissant. Si les relations franco-indonésiennes sont telles que vous nous les rapportez dans votre message, nous espérons que cette décision ne sera pas entérinée et qu’une solution adaptée à nos besoins soit choisie, comme par exemple, la nécessité d’un bureau de vote permanent. Bien cordialement.
Véronique Roig
Puis le relance avec un deuxième courrier...
Monsieur l’Ambassadeur,
Début Mars, j’ai répondu a votre message annonçant la construction de la nouvelle ambassade de Jakarta et vous ai fait part de nos préoccupations à Bali concernant notre demande pour un Consulat General. Je suis bien certaine que les fonctions d’Ambassadeur sont une lourde charge, surtout après une ambassade vacante pendant près de 7 mois, cependant, nous apprécierions d’obtenir un début de réponse de votre part ou de la part de votre cabinet afin de savoir a quoi nous en tenir dans moins de 3 mois maintenant. Bien cordialement et dans l’attente d’une information de la part de mon Ambassade de France en Indonésie,
Veronique Roig
Transe et cannibalisme à Bornéo
Rebondissant sur le texte de l’écrivaine Papaya publié dans ces colonnes dans l’édition précédente, Frédéric apporte son témoignage sur la magie noire…
Le texte du numéro de mars sur la magie noire m’a renvoyé à des souvenirs datant du temps où j’habitais à Pontianak, au Kalimantan, dans un des quartiers populaires de la ville, au début des années 2000. J’avais consigné ces évènements dans un court récit intitulé « l’exorcisme » dont je vous livre ici une version très légèrement remaniée.
« ... Un jour, j’assistai dans mon kost à une scène particulièrement troublante. L’un de nos nouveaux colocataires était un jeune voyou sympathique, originaire de Pontianak, malais et musulman, qui fréquentait en toute liberté une fille de son âge dont on disait qu’elle se prostituait. Ce garçon s’appelait Iwan. Un soir, vers sept heures, alors qu’une nuit qui s’annonçait brûlante enveloppait déjà la ville, il fut pris d’un malaise et sombra dans ce qui apparaissait être une violente crise de tétanie… Nous fûmes bientôt quatre à tenter de l’immobiliser et des spectateurs vaguement horrifiés s’agglutinaient déjà à la porte. Le plus choquant n’étaient pas tant les spasmes qui secouaient son corps, ni même son visage dément, contracté et ruisselant de sueur, mais le fait qu’il prenait l’assistance à partie en vociférant. Or, dans l’état dans lequel il se trouvait, les paroles qu’il prononçait d’une voix que nous ne lui connaissions pas produisaient un effet terrible : « Ah ! Ah ! Vous ne croyez pas ce que vous voyez, hein ? Je suis un ancêtre, je viens d’Ambawang [un village dayak à trois heures de Pontianak par voie fluviale] ! Je vais repartir, mais d’abord, donnez-moi du sang ! ». La plupart des Indonésiens qui assistaient à la scène étaient persuadés que c’était un fantôme qui s’exprimait ainsi depuis les entrailles du malheureux. L’amie d’Iwan, peu contrariante, avait bien l’intention de satisfaire à sa volonté: elle se saisit d’un couteau tranchant et sans se démonter entailla le bout du doigt de son fiancé. Mais le sang refusa de jaillir : forcément, l’emprise de l’âme maléfique avait déjà rendu Iwan invulnérable ! Il fallut attendre l’intervention d’un dukun javanais dont le propre frère, marchand de nouilles ambulant dans notre quartier, avait demandé l’assistance, pour que le mauvais esprit disparaisse sans demander son reste, aussi soudainement qu’il était venu… L’homme s’était assis sur Iwan, avait lu quelques prières en appuyant sur le front du possédé, qui s’était alors endormi. Les cauchemars que certains d’entre nous firent cette nuit-là furent d’un réalisme insoutenable…
Quant à Iwan, il dormit vingt heures d’affilée et, lorsqu’il se réveilla, prétendit ne se souvenir de rien. Il n’avait jamais connu de crises similaires. Un prêtre avait assisté à la scène et affirmait que si de telles manifestations étaient courantes, il n’en avait jamais vu d’aussi spectaculaires et d’aussi « explicites » : souvent, disait-il, les victimes de possession maléfique transpiraient, riaient follement ou restaient prostrées, mais rarement le fantôme s’exprimait-il directement à travers leur bouche. Une jeune femme renchérit : « Cette fois c’était presque trop, je me demande s’il ne simulait pas… J’ai vu des dizaines d’enfants possédés les uns après les autres alors que nous campions dans la forêt derrière notre école, j’étais gosse à cette époque, et une de mes camarades de classe a même tenté de m’étrangler, on avait appelé un imam, il a été forcé de la maîtriser. Les autres, on ne pouvait plus desserrer leurs poings, ils étaient complètement tendus, ils pleuraient, riaient, hurlaient… Nous étions encore à l’école primaire, tu n’imagines pas de gentils enfants, timides, faire semblant hein ? C’était terrifiant. »
Ce scénario d’un fantôme qui réclame du sang est assez courant à Bornéo. Les Dayaks du Kalimantan-Ouest expliquent que c’est pour cette raison qu’ils eurent recours au cannibalisme en 97 et 99, dans le cadre des affrontements avec leurs ennemis mortels les Madurais : ayant invoqué les esprits de leurs ancêtres pour se voir conférer toutes sortes de pouvoirs surnaturels (invulnérabilité, lévitation, télékinésie...), les combattants auraient été contraints, en échange, de rétribuer les fantômes sous forme de sang et de chair. Ainsi, ce ne sont pas les Dayaks qui ont mangé d’autres hommes, mais les esprits qui les possédaient ! Pourtant, même si l’on admet l’influence que peuvent avoir les rites guerriers et la transe sur le comportement des Dayaks, cette explication ne résiste pas à l’étude des faits. Les Dayaks dévorèrent la chair de leurs victimes des jours et des jours après les combats et des « combattants » ordinaires participèrent à ces repas cannibales alors qu’ils n’étaient pas ou plus sous l’influence maléfique d’un quelconque esprit. N’oublions pas non plus que sur le terrain, ces croyances se traduisirent par des atrocités sans nom, des centaines de morts et des milliers de personnes traumatisées à jamais... Une page sombre et méconnue de l’histoire de l’Indonésie post-Suharto.
Frédéric, Yogyakarta
Le texte du numéro de mars sur la magie noire m’a renvoyé à des souvenirs datant du temps où j’habitais à Pontianak, au Kalimantan, dans un des quartiers populaires de la ville, au début des années 2000. J’avais consigné ces évènements dans un court récit intitulé « l’exorcisme » dont je vous livre ici une version très légèrement remaniée.
« ... Un jour, j’assistai dans mon kost à une scène particulièrement troublante. L’un de nos nouveaux colocataires était un jeune voyou sympathique, originaire de Pontianak, malais et musulman, qui fréquentait en toute liberté une fille de son âge dont on disait qu’elle se prostituait. Ce garçon s’appelait Iwan. Un soir, vers sept heures, alors qu’une nuit qui s’annonçait brûlante enveloppait déjà la ville, il fut pris d’un malaise et sombra dans ce qui apparaissait être une violente crise de tétanie… Nous fûmes bientôt quatre à tenter de l’immobiliser et des spectateurs vaguement horrifiés s’agglutinaient déjà à la porte. Le plus choquant n’étaient pas tant les spasmes qui secouaient son corps, ni même son visage dément, contracté et ruisselant de sueur, mais le fait qu’il prenait l’assistance à partie en vociférant. Or, dans l’état dans lequel il se trouvait, les paroles qu’il prononçait d’une voix que nous ne lui connaissions pas produisaient un effet terrible : « Ah ! Ah ! Vous ne croyez pas ce que vous voyez, hein ? Je suis un ancêtre, je viens d’Ambawang [un village dayak à trois heures de Pontianak par voie fluviale] ! Je vais repartir, mais d’abord, donnez-moi du sang ! ». La plupart des Indonésiens qui assistaient à la scène étaient persuadés que c’était un fantôme qui s’exprimait ainsi depuis les entrailles du malheureux. L’amie d’Iwan, peu contrariante, avait bien l’intention de satisfaire à sa volonté: elle se saisit d’un couteau tranchant et sans se démonter entailla le bout du doigt de son fiancé. Mais le sang refusa de jaillir : forcément, l’emprise de l’âme maléfique avait déjà rendu Iwan invulnérable ! Il fallut attendre l’intervention d’un dukun javanais dont le propre frère, marchand de nouilles ambulant dans notre quartier, avait demandé l’assistance, pour que le mauvais esprit disparaisse sans demander son reste, aussi soudainement qu’il était venu… L’homme s’était assis sur Iwan, avait lu quelques prières en appuyant sur le front du possédé, qui s’était alors endormi. Les cauchemars que certains d’entre nous firent cette nuit-là furent d’un réalisme insoutenable…
Quant à Iwan, il dormit vingt heures d’affilée et, lorsqu’il se réveilla, prétendit ne se souvenir de rien. Il n’avait jamais connu de crises similaires. Un prêtre avait assisté à la scène et affirmait que si de telles manifestations étaient courantes, il n’en avait jamais vu d’aussi spectaculaires et d’aussi « explicites » : souvent, disait-il, les victimes de possession maléfique transpiraient, riaient follement ou restaient prostrées, mais rarement le fantôme s’exprimait-il directement à travers leur bouche. Une jeune femme renchérit : « Cette fois c’était presque trop, je me demande s’il ne simulait pas… J’ai vu des dizaines d’enfants possédés les uns après les autres alors que nous campions dans la forêt derrière notre école, j’étais gosse à cette époque, et une de mes camarades de classe a même tenté de m’étrangler, on avait appelé un imam, il a été forcé de la maîtriser. Les autres, on ne pouvait plus desserrer leurs poings, ils étaient complètement tendus, ils pleuraient, riaient, hurlaient… Nous étions encore à l’école primaire, tu n’imagines pas de gentils enfants, timides, faire semblant hein ? C’était terrifiant. »
Ce scénario d’un fantôme qui réclame du sang est assez courant à Bornéo. Les Dayaks du Kalimantan-Ouest expliquent que c’est pour cette raison qu’ils eurent recours au cannibalisme en 97 et 99, dans le cadre des affrontements avec leurs ennemis mortels les Madurais : ayant invoqué les esprits de leurs ancêtres pour se voir conférer toutes sortes de pouvoirs surnaturels (invulnérabilité, lévitation, télékinésie...), les combattants auraient été contraints, en échange, de rétribuer les fantômes sous forme de sang et de chair. Ainsi, ce ne sont pas les Dayaks qui ont mangé d’autres hommes, mais les esprits qui les possédaient ! Pourtant, même si l’on admet l’influence que peuvent avoir les rites guerriers et la transe sur le comportement des Dayaks, cette explication ne résiste pas à l’étude des faits. Les Dayaks dévorèrent la chair de leurs victimes des jours et des jours après les combats et des « combattants » ordinaires participèrent à ces repas cannibales alors qu’ils n’étaient pas ou plus sous l’influence maléfique d’un quelconque esprit. N’oublions pas non plus que sur le terrain, ces croyances se traduisirent par des atrocités sans nom, des centaines de morts et des milliers de personnes traumatisées à jamais... Une page sombre et méconnue de l’histoire de l’Indonésie post-Suharto.
Frédéric, Yogyakarta
Le billet de Miss O de février, intitulé « Reality Check! » sur le vol de sac à main, avait entraîné un courrier accusateur de Simon le mois suivant, lui reprochant son train de vie ostentatoire. C’est au tour de Simon de se faire remonter les bretelles, cette fois par Jean-François…
C’est Jojo le démago... vieille chanson de Renaud. Bien, maintenant, c’est Simon le démago. L’Indonésie n’a pas besoin de backpackers, de traine-savates. La France veut mettre en place l’immigration choisie, l’Indonésie devrait en faire autant. Ce pays a besoin de capitaux, d’investissement, de transfert de savoir, de compétences et de technologie.
Jean-François
Toujours sur le même sujet, le vol à l’arraché, une réaction de Valérie cette fois, qui semble abonder dans le sens de Simon…
Bonjour, l’histoire du sac arraché se répète dans le monde entier. Le problème, c’est l’énorme fossé qui sépare les plus pauvres des plus riches. Mais si, mais si, il est là, le problème ! Made gagne 500 000 roupies par mois pour travailler 6 jours sur 7 sans sécu, sans congés payés, etc. Maurice dépense 1 000 000 de roupies pour un repas. Réfléchissons un peu.
Valérie
C’est Jojo le démago... vieille chanson de Renaud. Bien, maintenant, c’est Simon le démago. L’Indonésie n’a pas besoin de backpackers, de traine-savates. La France veut mettre en place l’immigration choisie, l’Indonésie devrait en faire autant. Ce pays a besoin de capitaux, d’investissement, de transfert de savoir, de compétences et de technologie.
Jean-François
Toujours sur le même sujet, le vol à l’arraché, une réaction de Valérie cette fois, qui semble abonder dans le sens de Simon…
Bonjour, l’histoire du sac arraché se répète dans le monde entier. Le problème, c’est l’énorme fossé qui sépare les plus pauvres des plus riches. Mais si, mais si, il est là, le problème ! Made gagne 500 000 roupies par mois pour travailler 6 jours sur 7 sans sécu, sans congés payés, etc. Maurice dépense 1 000 000 de roupies pour un repas. Réfléchissons un peu.
Valérie
Un courrier assez long de Benoit qui s’en prend à Carrefour, reprochant au géant de la distribution d’être à l’origine de trois « déséquilibres » à Bali. La remise de sacs plastiques à la caisse, l’absence remarquée selon lui de la clientèle balinaise et une prétendue « islamisation » qui se traduirait par une raréfaction des produits à base de porc et l’emploi de personnel non-balinais. Nous n’avons retenu que la partie la plus pertinente et la mieux argumentée, celle concernant les sacs plastiques…
Je ne sais si ce commentaire risque de voir le jour dans la gazette étant donné que Carrefour semble en être un de ces principaux contributeurs financiers. Il semblerait que cette entité française de Bali contribue également, et de manière tout à fait embarrassante, à un triple déséquilibre de la vie balinaise traditionnelle. J’ai pu témoigner à plusieurs reprises avec un effarement certain, du nombre de sacs en plastique, dont aucun n’était biodégradable, qui m’étaient remis lors des rares fois où je m’y suis rendu. J’avais calculé à l’époque (l’été dernier) que le caddy moyen repartait avec une moyenne de six sacs plastiques une fois passé les caisses. Un merveilleux arbre vert était même imprimé sur les sacs les plus imposants vantant la verdure environnante ! J’ai pu conclure que Carrefour était de fait, probablement un des plus gros pollueurs de sacs en plastique de l’île. De plus, aux rayons articles de maison, on y voit des rangées entières d’ustensiles de maisons, assiettes, gobelets, bassines, carafes, arrosoirs, mobilier sans compter le packaging tout « made in China » à base du fameux dérivé pétrolier. Ces articles autrefois de bambous, feuillages, bois, fer, verre, pierre et autres matières naturelles ont été remplacées par du plastique souvent de mauvaise qualité, ce qui implique l’obligation de les jeter et de les remplacer fréquemment [...].
Benoît
Je ne sais si ce commentaire risque de voir le jour dans la gazette étant donné que Carrefour semble en être un de ces principaux contributeurs financiers. Il semblerait que cette entité française de Bali contribue également, et de manière tout à fait embarrassante, à un triple déséquilibre de la vie balinaise traditionnelle. J’ai pu témoigner à plusieurs reprises avec un effarement certain, du nombre de sacs en plastique, dont aucun n’était biodégradable, qui m’étaient remis lors des rares fois où je m’y suis rendu. J’avais calculé à l’époque (l’été dernier) que le caddy moyen repartait avec une moyenne de six sacs plastiques une fois passé les caisses. Un merveilleux arbre vert était même imprimé sur les sacs les plus imposants vantant la verdure environnante ! J’ai pu conclure que Carrefour était de fait, probablement un des plus gros pollueurs de sacs en plastique de l’île. De plus, aux rayons articles de maison, on y voit des rangées entières d’ustensiles de maisons, assiettes, gobelets, bassines, carafes, arrosoirs, mobilier sans compter le packaging tout « made in China » à base du fameux dérivé pétrolier. Ces articles autrefois de bambous, feuillages, bois, fer, verre, pierre et autres matières naturelles ont été remplacées par du plastique souvent de mauvaise qualité, ce qui implique l’obligation de les jeter et de les remplacer fréquemment [...].
Benoît
Voici ce que répond un responsable de Carrefour…
Cher Monsieur, sachez que nous nous sentons tout à fait concernés par la distribution de sacs plastiques lors du passage à nos caisses et que nous sommes très heureux que l’usage en ait été suspendu en France dans la grande distribution. Depuis quasiment l’ouverture de notre magasin à Bali, nous mettons à la disposition de nos clients des sacs verts réutilisables et nous remarquons qu’un grand nombre de nos clients expats les utilisent. Nous avions tenté cette même année 2007 de supprimer les sacs plastiques dans deux de nos magasins à Jakarta et à Bandung. Devant le tollé engendré, nous les avons réinstaurés rapidement. Il semble malheureusement que les mentalités ne soient pas prêtes en Indonésie à se passer de sacs plastiques gratuits en sortie de caisse. Nous constatons avec plaisir que des associations écologistes s’efforcent de sensibiliser les habitants à la réduction du plastique mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. Sans une volonté politique, sans une conscience de l’environnement plus affirmée, sans des installations adéquates pour traiter tous les déchets et pas seulement les plastiques, rien ne pourra avancer. « Say no to plastic », c’est une devise de citoyen et un engagement personnel. C’est notre devoir à tous de convaincre notre entourage de réduire notre usage du plastique. Mais sachez que parfois le plastique a du bon quand c’est un remède à la déforestation. Nous avons ainsi soutenu les efforts du gouvernement chinois dans sa lutte contre la déforestation en cessant de proposer à nos clients des chopsticks en bois (baguettes pour manger). Plutôt que de jeter les baguettes en bois à usage unique, les baguettes en plastique sont très longtemps réutilisables.
Jean-Paul Denoix, Carrefour
Cher Monsieur, sachez que nous nous sentons tout à fait concernés par la distribution de sacs plastiques lors du passage à nos caisses et que nous sommes très heureux que l’usage en ait été suspendu en France dans la grande distribution. Depuis quasiment l’ouverture de notre magasin à Bali, nous mettons à la disposition de nos clients des sacs verts réutilisables et nous remarquons qu’un grand nombre de nos clients expats les utilisent. Nous avions tenté cette même année 2007 de supprimer les sacs plastiques dans deux de nos magasins à Jakarta et à Bandung. Devant le tollé engendré, nous les avons réinstaurés rapidement. Il semble malheureusement que les mentalités ne soient pas prêtes en Indonésie à se passer de sacs plastiques gratuits en sortie de caisse. Nous constatons avec plaisir que des associations écologistes s’efforcent de sensibiliser les habitants à la réduction du plastique mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. Sans une volonté politique, sans une conscience de l’environnement plus affirmée, sans des installations adéquates pour traiter tous les déchets et pas seulement les plastiques, rien ne pourra avancer. « Say no to plastic », c’est une devise de citoyen et un engagement personnel. C’est notre devoir à tous de convaincre notre entourage de réduire notre usage du plastique. Mais sachez que parfois le plastique a du bon quand c’est un remède à la déforestation. Nous avons ainsi soutenu les efforts du gouvernement chinois dans sa lutte contre la déforestation en cessant de proposer à nos clients des chopsticks en bois (baguettes pour manger). Plutôt que de jeter les baguettes en bois à usage unique, les baguettes en plastique sont très longtemps réutilisables.
Jean-Paul Denoix, Carrefour
Conscience écologique à Bali ?
Suite à l’interview de Chaden Diyab, docteur en sciences de l’environnement, dans notre numéro du mois dernier au sujet de la pollution à Bali, Marc nous livre son sentiment…
Le mal est fait, la messe est dite. 15 ans que je viens à Bali et c’est de pire en pire. Il n y a aucune conscience écologique ni de la part des habitants, ni de la part du gouvernement. Je sais que les notions de recyclage, de traitement des déchets, de développement durable, bref de l’écologie sont un luxe de pays dit développés mais Bali vit en grande partie du tourisme. Il n’est qu’à voir le nombre de complexes hôteliers en construction (qui au passage enlaidissent la côte, mais c’est un autre débat). Je pense qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis et que le revers de bâton est pour bientôt. Et c’est pas faute d’avoir été prévenus, faut quand même être aveugle et sourd pour ne pas se rendre compte que Bali devient une véritable poubelle et qu’on ne vienne pas me dire que c’est la faute du tourisme. Au fin fond de l’île, dans des villages reculés, loin des t-shirts Bintang et des bouchons du sud de l’île, on trouve encore et toujours du plastique, dans les rivières, les rizières. Le monde est grand, Internet est là, et beaucoup de personnes tournent le dos à Bali pour aller voir ce qui se passe ailleurs. A 3 h 30 d’avion, Phuket offre de superbes plages, propres, un réseau routier digne d’une île qui vit pour beaucoup du tourisme... Le tout dans un autre style c’est sûr et sans le charme de Bali et ses sourires. Ah, et puis justement, en parlant de réseau routier, quelqu’un peut-il me dire comment ils comptent améliorer les choses à Bali, ils ont l’intention de raser des milliers de maisons, d’élargir la jalan Legian, l’Oberoi... Mais par où, bon sang, la nouvelle sunset road, si elle voit le jour, va-t-elle bien pouvoir se frayer un chemin ? Je verrais bien un tramway de Seminyak à Kuta, je dis ça, je dis rien, une réduction des taxis, ou alors une zone où ils stationneraient en attente de clients au lieu de rouler à deux à l’heure et klaxonner au moindre « Bule », créant ainsi embouteillages et asphyxie. Et puis au lieu d’agrandir l’aéroport, pourquoi ne pas développer le nord de l’île en y implantant un vers Singaraja, je suis le seul à avoir eu écho de ce projet ? Ça me paraissait une très bonne idée pourtant… On sera un peu plus nombreux comme ça dans le sud, je me sentais seul parfois. Coup de gueule donc, mais un grand amour tout de même pour cette île et ses habitants. Allez Bali, on se réveille, on y va.... Et vite... Pas de jam karet cette fois-ci, il y a urgence là, vraiment.
Marc
Le mal est fait, la messe est dite. 15 ans que je viens à Bali et c’est de pire en pire. Il n y a aucune conscience écologique ni de la part des habitants, ni de la part du gouvernement. Je sais que les notions de recyclage, de traitement des déchets, de développement durable, bref de l’écologie sont un luxe de pays dit développés mais Bali vit en grande partie du tourisme. Il n’est qu’à voir le nombre de complexes hôteliers en construction (qui au passage enlaidissent la côte, mais c’est un autre débat). Je pense qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis et que le revers de bâton est pour bientôt. Et c’est pas faute d’avoir été prévenus, faut quand même être aveugle et sourd pour ne pas se rendre compte que Bali devient une véritable poubelle et qu’on ne vienne pas me dire que c’est la faute du tourisme. Au fin fond de l’île, dans des villages reculés, loin des t-shirts Bintang et des bouchons du sud de l’île, on trouve encore et toujours du plastique, dans les rivières, les rizières. Le monde est grand, Internet est là, et beaucoup de personnes tournent le dos à Bali pour aller voir ce qui se passe ailleurs. A 3 h 30 d’avion, Phuket offre de superbes plages, propres, un réseau routier digne d’une île qui vit pour beaucoup du tourisme... Le tout dans un autre style c’est sûr et sans le charme de Bali et ses sourires. Ah, et puis justement, en parlant de réseau routier, quelqu’un peut-il me dire comment ils comptent améliorer les choses à Bali, ils ont l’intention de raser des milliers de maisons, d’élargir la jalan Legian, l’Oberoi... Mais par où, bon sang, la nouvelle sunset road, si elle voit le jour, va-t-elle bien pouvoir se frayer un chemin ? Je verrais bien un tramway de Seminyak à Kuta, je dis ça, je dis rien, une réduction des taxis, ou alors une zone où ils stationneraient en attente de clients au lieu de rouler à deux à l’heure et klaxonner au moindre « Bule », créant ainsi embouteillages et asphyxie. Et puis au lieu d’agrandir l’aéroport, pourquoi ne pas développer le nord de l’île en y implantant un vers Singaraja, je suis le seul à avoir eu écho de ce projet ? Ça me paraissait une très bonne idée pourtant… On sera un peu plus nombreux comme ça dans le sud, je me sentais seul parfois. Coup de gueule donc, mais un grand amour tout de même pour cette île et ses habitants. Allez Bali, on se réveille, on y va.... Et vite... Pas de jam karet cette fois-ci, il y a urgence là, vraiment.
Marc
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