Heureusement, il en reste encore qui savent voir les choses de façon positive et sans avoir recours à la méthode Coué de Pierre. En réponse au courrier de Louis le mois dernier titré « Tribulation d’un pigeon voyageur », ce texte de Patrick… Très cher Louis, vous savez sans doute que des enquêtes internationales classent les Français parmi les touristes les plus râleurs, les plus impolis, les plus radins du monde… une enquête a même désigné pendant trois ans les Français comme les pires touristes du monde… Je ne sais pas si vous êtes Français mais votre courrier de ce mois-ci dans la Gazette de Bali me laisse à penser que vous êtes totalement passé à côté de Bali, est-ce que je me trompe ou bien est-ce votre tournure d’esprit que de ne mettre en avant que les désagréments encourus lors de votre voyage à Bali intitulé avec humour « Tribulation d’un pigeon-voyageur » ? Si vous n’aviez pas en tête des images de paradis avec jeunes femmes aux seins nus, paysans labourant leurs rizières, nuits éclairées à la seule lumière des lucioles, indigènes souriant aux gentils visiteurs, vous vous attendiez au moins à une île préservée du développement, le silence pour toute musique de fond et une culture tellement empreinte par la religion que l’appât du gain y serait totalement étranger ! Grâce à Internet et/ou à un bon guide, on prépare son séjour et on évite Kuta et Seminyak quand on n’aime pas la vie des stations balnéaires et le shopping, on privilégiera plutôt Munduk et ses rizières. Quand on veut grimper sur une montagne en Indonésie, la seule qu’on évite, c’est le mont Batur et c’est marqué dans tous les guides ! Quand on a une égratignure sur sa motocyclette, on évite de tendre la joue pour se faire battre en la signalant au loueur. Si on rencontre un policier et qu’on est muni de son casque, de son permis international et des papiers de la moto, on ne risque rien, sinon on lâche un billet de 50 000 Rp. Une fois ces petits problèmes d’intendance réglés, parce que ce ne sont que de petits soucis d’intendance, on peut se livrer entièrement à son bonheur de visiter Bali et d’apprendre tant de choses auprès de ses habitants, de leur sourire, de leur gentillesse. Ici, malgré les apparences, la vie est plus rude qu’en Occident, l’ultra-libéralisme qui ne porte même pas son nom est le mode de pensée unique, aucune protection de quelque nature que ce soit. La vie peut s’arrêter du jour au lendemain à cause d’un accident de motocyclette, d’une dengue, d’un séisme, d’un tsunami ou d’une éruption volcanique alors, quand on peut emmagasiner l’argent rapidement, main business comme on dit ici, on ne s’en prive pas, y compris sur le dos des gentils touristes qui doivent être si riches pour être capables de prendre l’avion pendant tant d’heures ! En quelques jours, quelques semaines ou quelques années passées ici à Bali, on peut réviser tous ces jugements sur la vie, sur l’Orient et l’Occident, sur le travail, sur les relations de couples ou dans sa communauté et c’est sans doute pourquoi tant d’étrangers ont décidé de s’installer sur cette île magique. Bali est tout ce que vous décrivez et parfaitement son contraire. Pour nous étrangers, touristes de quelques jours ou résidents de longue date, c’est une école de vie et si le bizutage ressemble aux « tribulations d’un pigeon-voyageur », sachez que le « diplôme » délivré ici est sans doute le meilleur au monde. Patrick T.

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motard dans la cendre

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merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar