Enième épisode des aventures médicales qu’on peut vivre en Indonésie, celle-ci, un accouchement, se termine heureusement bien pour tout le monde avec même un coupon massage et des soins pour les cheveux…


Je vous écris pour vous faire part de l’aventure de la grossesse de ma femme et de son accouchement, heureusement avec un happy end puisque mon fils est en pleine forme. Je passe sur le difficile choix des packages pour les accouchements à Bali, entre 3 et 98 millions, jacuzzi, massage et brushing compris. Je passe aussi sur le fait que les médecins conseillent fortement l’accouchement par césarienne quand il s’agit d’un enfant mixte parce qu’ils ont peur qu’une Indonésienne ne puisse pas accoucher d’un enfant de plus de 3 kg à moins qu’une césarienne ne soit bien plus lucrative… Nous avons refusé la césarienne, moi par principe et ma femme indonésienne parce qu’elle ne voulait pas de cicatrice. Notre choix s’est porté sur la maternité de XXXX, non loin de Sanglah à Denpasar pour un package à 17 millions avec suite de luxe. Autre particularité d’une grossesse à Bali, en guise de préambule, le fait que les médecins conditionnent les femmes enceintes pour qu’elles prennent des vitamines (500 000 Rp/mois) et du lait en poudre spécial femme enceinte tout au long de leur grossesse, ma femme y croyait tellement dur comme fer qu’il n’y avait aucun moyen de lui faire entendre raison… Jusque-là, on est OK, la médecine, c’est du business, à Bali et ailleurs, on est d’accord. Là où ça se complique, c’est au moment tant attendu de l’accouchement.

On se présente à 1h du matin à la maternité, ma femme commençait à perdre ses eaux. On nous fait entrer dans ce que je croyais être une salle d’attente, il y avait des traînées rosâtres sur les murs et beaucoup de bruit. Comme le col de ma femme n’était encore dilaté qu’à 2 et que de toute façon, le médecin n’arrivait pas avant 10h du matin, on nous a fait monter dans notre chambre. La suite en question est vieillotte, les meubles sont écaillés, la clim pue, le rideau menace de tomber, c’est sale mais on ferme les yeux. Enfin, pas tout à fait, j’appelle en vain les aides-soignantes pour qu’on lui change son alèse, j’insiste, je vais me placer auprès du poste de garde et enfin, quelqu’un daigne se déplacer. A midi dix, ma femme descend en salle d’accouchement, en fait la même pièce que la veille. A la lumière du jour, je me rends compte qu’elle est traversée par les fourmis, envahie par les mouches et que nous devons lutter contre les moustiques, toutes ces bestioles certainement attirées par l’autel et ses offrandes dans un coin de cette salle nullement aseptisée. Il y a du bruit dans cette pièce qui comporte 5 alcôves, on entend les femmes accoucher, la famille commenter, on se croirait dans un warung…

Nous sommes dans un isoloir, séparé par un rideau sauf que notre alcôve est la seule à comporter un lavabo alors tout le monde débarque à l’improviste pour s’y laver les mains, visiteurs et personnel soignant… Ah oui j’oubliais, notre alcôve comporte aussi une porte par laquelle le personnel passe pour évacuer les déchets !

On avait pris un package avec péridurale qui doit se faire normalement à 4 de dilatation mais l’anesthésiste est arrivée alors que ma femme se tordait de douleur, elle était déjà à 8. J’avais certifié à ma femme qu’elle ne sentirait rien, mon ex-femme française avait accouché avec le sourire sous péridurale… J’ai dû leur prêter main forte pour poser cette aiguille mais ça n’a pas fonctionné et ce malgré la deuxième dose injectée 45mn plus tard.

A 14h, alors que ma femme hurle de douleur parce que la péridurale n’a pas fait son effet, le personnel soignant déserte tout à coup et 4 personnes de l’administration font leur apparition. On me fait signer des paperasses, je ne comprends rien, du genre une décharge parce que nous avons refusé la césarienne et surtout on me demande de verser de l’argent, davantage que l’acompte de 5 millions déjà payé la veille. Je me fâche, leur fais remarquer qu’il y a des moments plus appropriés pour parler d’argent mais je finis par obtempérer, j’ai envie de tout casser, je vais payer et l’équipe soignante revient.

Finalement, ma femme accouche deux heures plus tard, jusqu’à la fin, elle s’est tordue de douleur. Le lendemain matin, au moment de payer le solde, je remets une lettre au directeur en demandant des explications et aussi un dédommagement à hauteur du surcoût entraîné par la péridurale ratée. Une heure plus tard, cinq personnes débarquent dans la chambre, les mains jointes pour s’excuser du préjudice causé, en remerciant des informations fournies sur la maternité parce qu’ils ne savent pas comment elle fonctionne… J’apprécie leurs excuses, je suis encore sous le choc de cette expérience de la veille mais je réitère ma demande de dédommagement. On me sort finalement une enveloppe de 8 millions en cash accompagnée d’un voucher soins pour les cheveux, d’un massage et du taxi de retour jusque chez nous.

Olivier

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motard dans la cendre

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merapi novembre 2010

face sud du merapi

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