Un lecteur nous fait part du harcèlement pécuniaire dont il fait l’objet dans le village de Kayuputih, près de Lovina. Une forme de racket plutôt ordinaire à Bali…
Bonjour, je suis Joël Le Bail, je viens de faire construire une maison sur les hauteurs de Lovina, à Kayuputih. J’avais acheté une petite maison à Kaliasem lorsque je travaillais à l’ambassade, nous étions bien intégrés au quartier et personne ne nous harcelait pour obtenir de l’argent. Mon épouse indonésienne souhaitant habiter une maison dans la montagne, nous avons donc déménagé à Kayuputih il y a 2 mois. Depuis, nous sommes harcelés par de soi-disant représentants du village pour payer de soi-disant impôts locaux. Nous nous sommes acquittés du versement de l’IMB et de la taxe foncière, payés à des organismes officiels, mais ce que j’appelle la mafia locale nous harcèle pour payer une taxe « nouveaux habitants » et des taxes pour diverses activités dans 3 villages, soit 3,8 juta, plus 750 000rp pour Nyepi... Jamais nous n’avons eu à payer de telles taxes lorsque nous vivions à Kaliasem, à 2km de notre maison actuelle. Ces taxes sont-elles légales ? Cela me fait penser à la Corse. Pouvez-vous me conseiller ? Bien cordialement.
Joël Le Bail
La réponse de la rédaction…
Bonjour Joël, merci pour votre courrier. Oui, votre cas n’est pas isolé. Plusieurs cas identiques au vôtre me sont remontés, ça dépend à la fois des banjar et de la solvabilité supposée des clients. Ce week-end, on m’a précisément parlé d’un couple de Chinois, elle est indonésienne et lui est de Chine, ils sont aisés et les pecalang les ont carrément empêchés de rentrer chez eux sous le prétexte qu’ils n’avaient pas acquitté une taxe au banjar. Me permettez-vous que je publie votre courrier, si besoin en dissimulant votre nom et le nom du village, pour essayer de faire remonter de l’info et peut-être trouver une solution ? Bien à vous.
Socrate Georgiades
Enfin, dernier retour de la personne…
Bonjour, merci de votre réponse si rapide et de votre souci de nous aider. Bien entendu, vous pouvez publier mon courrier. Je sais qu’un retraité « bule » apparait aux yeux de certains comme quelqu’un de riche. J’ai consacré toutes mes économies à la construction de cette maison et je n’ai plus de quoi acheter une voiture… je ne suis pas un riche bule mais je ne me plains pas, j’assume mes choix de vie ; j’emploie 2 personnes du village comme je m’y étais engagé auprès du Lurah... mais je ne veux pas céder à l’extorsion de fonds. Les mafias prospèrent car beaucoup de gens se laissent
faire ; solidarité oui, racket non. C’est contraire à mes idéaux. J’aurais accepté si cet argent avait été redistribué aux pauvres de la commune ; mais ce n’est pas le cas (j’ai interrogé mes voisins avec qui j’ai de bonnes relations). Merci du temps que vous me consacrez, mettant en pratique les principes de fraternité. Bien cordialement.
Joël Le Bail
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