Ceux qui savent s'adapter

Nouveau rebond, cette fois encore en contrepoids, à cette vague de détestation de Bali qui semble s’emparer à la fois des résidents de longue date et des touristes nouvellement arrivés et qui se fait de plus en plus souvent écho dans notre journal. Michel Schmit, contributeur occasionnel de la page sport, a son idée sur la question….

A mon sens, il y a 2 catégories de gens. Ceux qui savent s'adapter en sachant habilement et intelligemment contourner les obstacles qui se présentent. Ceux-là n’ont généralement pas ou peu de problèmes et sont donc aptes à voyager. Et puis, il y a les autres, les plus nombreux, ceux qui tombent dans tous les pièges et souvent attirent, voire provoquent les ennuis.

Je suis très étonné par les nombreux courriers dénonçant toutes sortes d'arnaques et d'attitudes hostiles balinaises. Il y en a, certes, mais que ces râleurs comparent avec toutes les régions touristiques françaises ou autres en période estivale. Peut-être que je me trouve tout simplement toujours au bon endroit au bon moment tandis que d'autres, allez savoir, ont la « malchance » de se retrouver systématiquement du mauvais côté au mauvais moment. Mais j'en doute. Collectionner en quelques jours plus de problèmes que je n'en ai jamais rencontré en 13 ans de vie à Bali, c'est vraiment la malchance ultime. Jamais de problème avec mon voisinage balinais, dont tous sont devenus des amis, jamais de gros problèmes avec des policiers corrompus, qui n'insistent jamais trop longtemps lorsque nous sommes en règle, il suffit de rester ferme et souriant, sans plus. En cas de légère infraction, 50 000Rp sans reçu et le policier est content.

Jamais de problème avec les gardiens de temple, tellement il est évident que le port du sarong est logique. Jamais de problème avec les fillettes vendeuses de cartes postales et colifichets en tout genre qui essaient seulement autour des temples de gagner un peu d'argent auprès des touristes. Là encore, il suffit de refuser avec le sourire ou de leur acheter 3 cartes postales pour quelques roupies, sachant qu'elles seraient bien plus heureuses à jouer avec des gamines de leur âge si la possibilité leur en était donnée. Jamais de problème avec les chauffeurs de taxi de l'aéroport car ils ne cherchent à arnaquer que ceux en qui ils sentent le pigeon et qui sont désagréables. Jamais entendu de réflexion du genre : « si t'es pas content, retourne dans ton pays » ou « si tu n'as pas d'argent, pourquoi tu discutes avec moi ». Jamais de problème avec un « parking guy », qu'il ne me viendrait jamais à l'esprit de traiter de « rossignol local à qui on a greffé un sifflet sur les lèvres depuis tout petit », même si le son est agressif, j'en conviens. Il vaut bien mieux qu'ils sifflent, plutôt que de voler. Alors pour moi, les pneus crevés, les menaces des voisins et les arnaques policières ou autres, sont avant tout le résultat d'un comportement inadapté aux habitudes locales, prouvant que ces gens ne sont pas prêts à voyager. Pour les Balinais vivant du tourisme, l'étranger, qui pour eux a forcément de l'argent puisqu'il a pu s'offrir le voyage à Bali, est peut-être un pigeon à plumer, mais il ne plumeront que ceux en qui ils sentent l'arnaque possible, car ce sont de fines mouches.

Par le passé, seuls voyageaient les gens d'expérience, des quasi professionnels rompus à tous les exercices du routard. Maintenant, avec toutes les facilités qui leur sont offertes, beaucoup font le grand saut sans y être préparés et se retrouvent désarmés devant le plus petit obstacle qui fatalement se présentera à eux. Ils se noient dans une goutte d'eau. D'où leurs désillusions et rancœurs exposées, car ces malheureux, se prenant pour des grands aventuriers, pensent tout pouvoir obtenir rapidement, facilement et quasi gratuitement en venant dans des îles paradisiaques encore peuplées, à leurs yeux, de gens en voie de développement.

J'ai travaillé dans une bonne cinquantaine de pays d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient, sans jamais rencontrer de problèmes majeurs et pourtant certains étaient en période de troubles, avec coup d'Etat et couvre-feu. Savoir voyager n'est pas donné à tout le monde et il faut un état d'esprit pour cela. Amitiés. Michel Schmit.

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motard dans la cendre

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merapi novembre 2010

face sud du merapi

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paysage de désolation après le passage des lahar